L'USMA qui s'est qualifiée ce mardi au Caire pour la finale de la coupe de l'UAFA gardera un mauvais souvenir de cette soirée cauchemardesque. Et pourtant durant leur séjour dans la capitale égyptienne, la délégation algérienne a été bien accueillie et bien traitée par les dirigeants d'Al Ismaïly qui faut-il le souligner ne s'attendaient pas à vivre ce triste scénario vécu à la fin de cette rencontre où le pire a été évité n'était-ce la vigilance des services de sécurité. Les mille cinq cents supporters d'Al Ismaïly qui ont été autorisés à suivre cette manche retour de la demi-finale de la coupe arabe au stade des Forces Aériennes au Caire et chauffés par une certaine presse qui n'a pas été avare en commentaires acerbes tout en lançant des diatribes contre l'Algérie, ont commencé par proférer des insultes et des menaces contre les usmistes qui n'ont été à aucun moment perturbés. Même plus, les protégés de Roland Courbis qui ont fourni à l'occasion l'une de leurs meilleures prestations toutes compétitions confondues se sont montrés exemplaires sur le terrain. La pression qui devait être du côté algérien s'est déplacée dans le camp égyptien. Et n'était-ce le manque de réalisme des attaquants algérois, à l'image de Gasmi, Ferhat et autre Benmoussa, outre la bonne tenue du keeper adverse Mohamed Sohbi, le match aurait pu être plié sans passer par l'exercice des tirs au but qui a fini par sourire aux Algériens et ce grâce à un grand Zemmamouche qui fut l'un des artisans de cette qualification.

Le mérite des usmistes est d'autant méritoire pour avoir su rester concentrés lors de la séance des tirs au but et ce malgré la furie des supporters qui ont lancé sur le terrain les sièges arrachés. C'est la joie dans le camp algérien et la tristesse du côté égyptien. Alors que les usmistes fêtaient cette qualification, des supporters d'Al Ismaïly ont envahi le terrain dès le coup de sifflet final de l'arbitre qatari Abderahmane Abdou. Ce dernier regagna les vestiaires sous bonne escorte avec ses assistants alors que sentant le danger les usmistes prirent leurs jambes à leur cou en direction des vestiaires afin d'éviter le lynchage. A noter l'intervention énergique des forces de l'ordre qui se sont interposées en faisant usage de gaz lacrymogène pour disperser la foule en délire. Après l'accrochage entre les forces de l'ordre et les supporters, on dénombre une dizaine de blessés dont le troisième keeper Mahmoud Chokri touché à la tête. Aux alentours du stade, les mêmes énergumènes ont dressé des barrages provoquant le renversement d'un véhicule.

Ne s'arrêtant pas là, ces pseudo-supporters ont agressé le photographe du journal « Misr El Youm » Zani Ali El Malki dont l'appareil a été endommagé. Même l'entraîneur d'Al Ismaïly, Sabri El Maniaoui, pris à partie par les assaillants, n'a échappé que de justesse au lynchage. Par ailleurs, selon le site d'Al Ismaïly, à la sortie du stade des dizaines de supporters ont été agressés par un groupe d'inconnus munis d'armes à feu, blessant même l'un d'entre eux.

Le même site a révélé le numéro d'immatriculation du véhicule du groupe des agresseurs. A signaler enfin que les forces de l'ordre ont procédé à des arrestations. Une chose est sûre, après le drame de Port-Saïd qui a endeuillé l'Egypte, le syndrome de la violence n'est pas près de prendre fin dans ce pays où le sport n'est qu'un prétexte.