Dans un réquisitoire ?'bref et concis'', le ministère public a requis,
hier, 5 ans d'emprisonnement ferme contre les 28 accusés dans l'affaire des
émeutes du 17 mars dernier à Constantine. Après son report dimanche dernier à
la demande de la défense, le procès des 16 accusés placés sous mandat de dépôt
le mardi 19 mars, ainsi que 12 autres inculpés, appelés à comparaître en
citation directe, tous appréhendés le dimanche 17 mars lors de la manifestation
déclenchée à la suite de l'enlèvement, la séquestration et l'ignoble assassinat
de Haroun et Brahim, et qui, pour rappel, a dégénéré en émeutes,
particulièrement aux alentours de la Cour de Constantine, s'est tenu hier
devant le tribunal correctionnel de Ziadia. Pour rappel, 10 autres accusés
mineurs impliqués dans ces troubles ont été confiés lors de leur présentation
le mardi 19 mars à la Direction de l'Action sociale (DAS) pour un suivi
psychologique et socio-éducatif, et la date de leur comparution devant le même
tribunal sera fixée à l'issue de la transmission d'un PV à dresser par cette
direction et à envoyer au juge des mineurs en charge de cette affaire. Les
charges qui pèsent sur les 38 accusés relèvent du « trouble à l'ordre public,
destruction de biens publics et privés et agression contre des policiers »,
dont 17 d'entre eux ont été blessés lors de ces dérapages. Deux seulement parmi
ces blessés ont répondu à l'appel du magistrat pour apporter leurs témoignages
dans cette affaire, et tous deux ont indiqué à la barre des témoins qu'ils ne
sont pas en mesure d'identifier les agresseurs, car le climat était ce jour là
imprégné d'une pagaille indescriptible. Pour leur part, les 19 avocats de la
défense qui insisteront sur le manque de preuves tangibles retenues contre les
accusés, plaideront en faveur de l'innocence de leurs mandants. « S'il existe
des CD ou des vidéos prises par les caméras de surveillance à travers
lesquelles on peut clairement identifier les accusés, nous demandons à les
visionner devant le tribunal », a soutenu la défense. Demande à laquelle la
juge n'a pas accédé, car sur ce plan, le tribunal se fie généralement au PV de
l'instruction du dossier où ce détail du visionnage des vidéos de surveillance
ne peut pas être occulté. Enfin, au bout des plaidoiries, le tribunal mettra
son verdict en délibéré pour le 7 avril prochain.