Des dizaines de
demandeurs d'emploi ont pris d'assaut, hier, le bureau du directeur des
ressources humaines de l'APC de Constantine, contestant bruyamment une liste de
bénéficiaires de 200 postes d'emploi permanents pour agents communaux de
nettoiement (ACN), décision inscrite au titre de l'exercice 2012 mais exécutée
en 2013. Selon l'un des contestataires, «alors que mon premier dossier de
demande de travail date de 1997 et que j'ai continué à renouveler, quasiment
chaque année ou presque, je ne suis pas porté sur la liste, alors que je
connais au moins un jeune de 21 ans qui y figure». Et de poursuivre, «j'ai dit
au responsable, fournissez-moi une seule explication convaincante et je m'en vais,
ce que bien sûr il n'a pu me donner». D'autres contestataires ont développé des
arguments, qui sont à peu de chose près similaires, insistant surtout sur
l'ancienneté de leur demande de travail à l'APC et sur leur situation
familiale, à savoir qu'ils sont père de plusieurs enfants et qu'ils éprouvent
d'énormes difficultés à les nourrir. Ils déclarent s'adonner pour ce faire à de
petits boulots, tous précaires et ne rapportant presque rien, cependant que
«voilà enfin que l'APC recrute pour 200 emplois permanents et nous ne sommes
pas parmi les bénéficiaires encore une fois», diront-ils. «C'est tout de même
bizarre que pour nous, feront-ils observer, il n'y ait dans le meilleur des cas
que des emplois précaires et lorsqu'il s'agit de postes à titulariser, nous en
sommes toujours écartés et exclus». Et d'indiquer «nous voulons savoir
exactement quels critères ont prévalu dans la sélection de ces 200 noms de la
liste ?».
Questionné sur ce
sujet, le directeur des ressources humaines de l'APC, Omar Mezziche, indiquera
que le recrutement de ces 200 agents de nettoiement était prévu depuis
l'exercice 2012 et n'a été exécuté qu'en 2013, pour cause de procédures à
finaliser. Et le DRH de faire savoir que «pour l'établissement de cette liste
des 200 agents ACN, nous avons pioché dans les listes d'attente des différents
dispositifs d'emploi, à savoir l'ANEM, le filet social, de la liste d'attente
de la vague de titularisation de 2011 et de quelques nouvelles demandes de
citoyens». Sachant, précisera-t-il, que toutes ces listes «totalisent près de
3.000 dossiers de demandes d'emploi» et qu'en considération de cette grande
disparité entre les dépôts de dossiers et l'offre de recrutement, il y aura
toujours des mécontents. Et de faire le parallèle avec les attributions de logements,
qui suscitent à chaque fois des contestations, insistant sur le fait qu'il n'y
a eu «ni passe-droit ni favoritisme».