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A Ghardaïa, le
fameux souk du vendredi, dit Souk el djemaa semble tout droit sortir du début
du XXè siècle. Le souk parait défier le temps. Il se plante avec défi en plein
Ouled M'zab, tel un marché antique.
Des vendeurs à la sauvette parcourent jusqu'à une centaine de kilomètres pour s'y rendre. On y trouve des négociants et des artisans venus offrir leurs services, mais aussi de la friperie emmenant toutes sortes de maladies, des camelots, des diseurs de bonne aventure, des voleurs à la tire dont les doigts agiles vous tâtent subrepticement les poches, etc. On vient là, car on y trouve de tout : de la ferraille de tous genres, des téléviseurs vieux de trente ans, des plantes, des meubles neufs ou vieux, des motos et CD. On y trouve même des moutons et des chèvres en vente. Mais la réalité du souk est là : tous ces articles usés et abîmés trouveront toujours preneur. La largeur de l'Oued transformé en souk est divisée en couloirs étroits, par « spécialisation ». Une ruelle du souk ne compte pas moins d'une dizaine de gargotes mobiles perchées sur des brouettes de fortune. On y sert des sandwichs populaires, depuis les (œufs, beignets jusqu'à la viande hachée, en passant par les casse-croûte, les boissons gazeuses, le café et le thé à la menthe). Qu'il vente ou qu'il pleuve, en hiver comme en été, le souk est toujours là. Chaque vendredi durant toute l'année, le spectacle est impressionnant. Des charlatans y exercent illégalement la médecine. Quand ils ne sont pas sur la place principale du marché, ils sont là, dans un coin de ce souk. Un vieillard préconise un médicament pour l'insuffisance rénale. Il explique comment le remède agit sur les reins et les rend plus fonctionnels. Or sur l'emballage transparent, aucune écriture ou notification sur le mode d'emploi, mais seulement une indication montrant sa provenance : la Chine. Le vieux propose un sachet de dix pastilles contre la somme de 50 DA. Pour faire marcher son commerce, il est discrètement soutenu par deux ou trois personnes qui jouent le rôle de badauds intéressés par son produit. Et ça marche ! Des personnes, par curiosité ou par besoin, mordent à l'hameçon. Le problème, c'est que ce bazar à ciel-ouvert n'est pas loin de l'agglomération. Chaque vendredi matin, les acheteurs assoiffés de trouver quelques chose d'intéressant sont inlassablement confrontés à l'anarchie totale occasionnée par l'invasion massive de voitures stationnées n'importe comment. Une redoutable horde de gens, venus de partout et de nulle part, provoquant par leur passage désordre, pollution, et embouteillage dans ce souk improvisé où l'hygiène n'a pas sa place. Vers 13 heures, avant la prière du vendredi, des camions, voitures et commerçants partent et laissent derrière eux excréments, et emballages de toutes sortes. Des monticules de détritus et toutes sortes d'ordures domestiques, des ordures éparpillées, aggravant l'état de l'environnement. Bien que la situation soit alarmante et présente un réel danger pour la santé, aucune action de nettoyage n'a jamais été menée dans ce souk. Le souk « El Djemaa » devient du coup une véritable décharge publique à ciel-ouvert. Le vent emporte les sacs en plastique et les cartons des emballages dans toutes les directions. Un spectacle digne d'un marché du XXè siècle ! au point où l'on se demande où sont les autorités locales ? |
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