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Jeudi dernier, au
4ème jour du mouvement de grève, la situation au niveau de la cimenterie
de Béni-Saf (SCIBS) n'avait guère évolué. Les grévistes, rassemblés sur le grand parking de l'usine, campaient toujours sur leurs positions, à savoir la satisfaction de leurs revendications contenues dans le PV de l'assemblée générale du 06 mars courant. Mardi, la justice avait, selon leurs représentants, tranché en leur faveur en rendant non fondée une plainte de la direction de la société, déposée contre le mouvement de grève enclenché la veille, soit le lundi 18 mars. Ce qui laisserait comprendre que la grève serait bien légale. Une petite victoire pour les 484 travailleurs de cette société qui entameraient, ce samedi, ainsi leur 6ème jour de grève. «Le service minimum est garanti comme le prévoit la loi. Les services de gardiennage et de la sécurité industrielle continuent de «fonctionner» le plus normalement et ce dans le but de préserver l'outil de production», atteste un représentant des travailleurs. Avant d'être relayé par de l'un de ses pairs : «Autrement dit, tous les ateliers de production ont été mis à l'arrêt total et qu'aucun sac de ciment n'est sorti depuis le 18 mars». Le PV du 06 mars, qui nous a été remis, constaté d'ailleurs par un huissier de justice, rapporte une plateforme de 10 points revendiqués par l'assemblée générale des travailleurs dont la résiliation du contrat de gestion (management) avec le partenaire Groupe Pharaon et le départ sans condition du DG, en l'occurrence M. Ion Trofin, et son staff. Par le même document, ils réclament en outre la satisfaction totale des revendications d'un autre PV de conciliation en date du 07/02/2012. A l'époque, les protestataires avaient dénoncé, en observant un sit-in de 02 heures, l'absence d'un organigramme en conformité avec l'organisation du travail résultant sur l'établissement de plans de carrière. Cette fois-ci, en mars 2013, les grévistes de la SCIBS réclament non seulement le départ du directeur général mais aussi remettent en cause un contrat de gestion (ou management) qui, disent-ils, n'a rien apporté ni dans le volet humain (plan de travail, savoir-faire, transfert de technologie) ni dans celui de l'environnemental. D'ailleurs de la bouche de la plupart des grévistes desquels «Le Quotidien d'Oran» s'était rapproché ce jeudi à l'usine sortaient le plus souvent les mots injustice, marginalisation, mauvaise gestion ou encore droit de regard à la gestion. Selon eux, Trofin occupait auparavant les mêmes fonctions à la cimenterie de M'sila où il aurait fait l'objet de mêmes reproches de la part de la classe ouvrière. Enfin, et alors que la grève entre dans sa première semaine, le marché du ciment a déjà pris des envolées. Le prix du quintal de ciment oscille, nous dit-on, entre 1.200 et 1.400 dinars. Si la grève venait à perdurer, qu'en serait-il aux prochains jours et qu'en seraient les entreprises de réalisation dont le ciment constitue la matière première de base la plus importante ? Voulant en connaître la réaction sur toutes les questions de la grève, du directeur général - le Roumain Ion Trofin -, ce dernier se trouvait à Alger où il assistait, selon nos interlocuteurs, à un conseil d'administration extraordinaire. Alors que le mouvement se poursuit toujours, les représentants syndicaux sont, nous dit-on, dans le même temps à l'écoute d'une réponse qui pourrait venir de cette réunion d'Alger. Enfin, nous soulignerons que la SCIBS a, avec les efforts consentis pour tous les travailleurs, produit en 2012 pas moins de 1,148 million de tonnes de ciment. Le management est confié au Groupe Pharaon qui y détient 35% des parts. |
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