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En raison du manque de donneurs: 26 greffes rénales seulement en deux années

par J. Boukraâ



Très difficile est le quotidien de l'insuffisant rénal chronique, condamné à subir trois séances de dialyse par semaine, avec tout ce que cela induit comme charges de transport et perte de journées complètes pour arriver dans des services qui n'offrent pas forcément la bonne prestation, surtout que l'accès à la greffe constitue le dernier défi que les néphrologues algériens ont décidé de relever. Mais beaucoup de travail reste cependant à effectuer. Selon la cellule de communication du centre hospitalo-universitaire d'Oran seulement 26 greffes rénales ont été réalisées par le service d'hémodialyse durant les deux dernières années. Selon notre source, le service est doté d'un plateau technique très sophistiqué et les compétences humaines ne manquent pas, mais le problème qui se pose est celui du manque des donneurs. « Nous pouvons réaliser jusqu'à 50 greffes rénales par an. Le seul problème se pose en termes de disponibilité de cet organe» souligne notre source. Le service de l'hémodialyse du CHUO d'Oran qui prend en charge 65 malades a effectué l'année dernière, 12.832 séances de dialyse. La greffe demeure le seul moyen à même d'atténuer la souffrance des insuffisants rénaux qui subissent 156 séances d'hémodialyse par an, soit 3 séances hebdomadaires. Selon les spécialistes le constat est amer ; il existe une inadéquation flagrante entre l'offre et la demande, malgré des dispositions légales et religieuses très incitatives. Ainsi, le nombre d'Algériens arrivant au stade terminal de l'insuffisance rénale chronique et nécessitant un traitement par les méthodes de suppléances est-il estimé à 3.500 patients/an dont 75% ne sont pas traités. Au stade terminal, la transplantation est le seul traitement qui permette aux malades de retrouver une vie quasi normale. Les praticiens affirment qu' il est temps de mener des campagnes de sensibilisation sur le don d'organes parmi la population pour sauver des vies humaines en inculquant au sein de notre société la culture du don d'organe, notamment qu'actuellement le problème est d'obtenir auprès du citoyen une autorisation de transplantation de ses organes après son décès ». En 2012 un décret exécutif portant création de l'agence nationale de transplantation d'organes a été adopté par le gouvernement. Cette Agence a été effectivement créée en vertu du décret exécutif 12-167 du 5 avril 2012 afin de procéder au développement et à la promotion de la coopération avec les instances similaires à l'étranger. Dotée d'un comité scientifique et de bioéthique, d'une banque de données et d'une banque d'organes pour réguler sa gestion, cette agence est opérationnelle depuis le mois d'avril dernier. Cette nouvelle structure traduit une décision et un engagement politiques correspondant à une préoccupation de la société tant qu'elle contribuera à l'allègement des souffrances des malades et de leurs proches. Toutefois sur le terrain, les résultats ne sont pas palpables .