Devant les députés de l'Assemblée populaire nationale (APN), le ministre de l'Energie et des Mines, Youcef Yousfi, a promis jeudi qu'il n'y aura pas de délestage d'électricité durant l'été 2013 et ce à la faveur de la mise en production de 2.800 MW supplémentaires qui devraient couvrir la demande grandissante.

 Selon le ministre, les délestages de 2012 (malgré les promesses de M. Yousfi), notamment dans le sud-est du pays et qui étaient à l'origine d'une vague de protestations dans cette région, «ne se reproduiront pas cet été grâce à ces nouvelles capacités.» M. Yousfi fait état d'une évolution de 20% de la production par rapport à l'année précédente. Il a expliqué que le retard enregistré en 2012 dans la mise en service de deux lignes névralgiques de très haute tension Msila-Barika et Ain Djasser-Barika avait contraint l'Opérateur à mettre en œuvre un délestage volontaire «tournant et maîtrisé», afin d'éviter un black-out de toute la région sud-est du pays notamment à Biskra, El Oued et Touggourt. Le ministre de l'Energie a reconnu, devant les parlementaires qui l'ont interpellé sur ce problème, que ces trois wilayas ont connu des difficultés d'alimentation durant l'été passé, dues essentiellement à un déséquilibre entre l'offre et la demande. Il a annoncé un programme de réalisation de 12.000 MW d'ici à 2017, dont les travaux démarreront cette année. Le montant global de l'investissement serait de l'ordre de 12 milliards de dollars, puisque, selon M. Yousfi, chaque 1.000 MW coûtera un milliard de dollars. Le ministre a également évoqué les contraintes de son secteur à assurer une distribution adéquate de l'électricité dans toutes les régions du pays en raison de la demande croissante durant les périodes de pic de consommation. Il a précisé que les coupures répétitives de l'électricité enregistrées en 2012 sont le résultat d'une demande qui a progressé de 18% par rapport à 2011, et ce en dépit de la mise en service de 2.000 MW entre 2009 et 2011. Autre souci pour le secteur, selon les explications du ministre, les problèmes liés à l'opposition par les particuliers au passage des lignes électriques sur leurs terrains et les difficultés d'accès aux assiettes foncières, même petites, pour l'installation des postes transformateurs, ce qui a eu pour effet de freiner les programmes de distribution et de transport de l'électricité. Le programme arrêté par le secteur de l'énergie prévoit l'installation de 6.000 postes transformateurs.

PLEINE CAPACITE DU COMPLEXE GAZIER DE TIGUENTOURINEAVANT LA FIN DE L'ANNEE

 Interrogé par la presse sur la reprise totale des activités du complexe gazier de Tiguentourine, qui a été la cible d'une attaque terroriste en janvier dernier, le ministre de l'Energie et des Mines a annoncé que le «deuxième train du complexe reprendra le mois prochain, alors que celle du troisième train est prévue avant la fin de l'année».

 M. Yousfi a, par ailleurs, fait savoir que Sonatrach et ses partenaires (BP et Statoil) sont en train d'évaluer les préjudices de cette attaque. Il s'est, toutefois, abstenu de fournir une quelconque évaluation chiffrée des dégâts occasionnés au complexe gazier qui assure 12% de la production algérienne de gaz, soit 9 milliards de m3, et qui a repris sa production partiellement en février dernier avec la mise en marche du premier train d'une capacité de 3 milliards de m3.