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Après l'enlèvement et l'assassinat de la petite Chaïma, en décembre dernier,
et la psychose qui suivit cette scabreuse affaire dont les Algériens ne sont
pas habitués, il y eut, au début du mois de mars courant, l'autre affaire
d'enlèvement suivi d'assassinat qui a révolté tous les Algériens, c'est celle
des deux enfants, Brahim et Haroun qui habitaient Ali Mendjeli dans la wilaya
de Constantine et qui ont été découverts sans vie, étranglés. A partir de là,
c'est toute la société algérienne qui s'est sentie concernée et qui a commencé
à réclamer des châtiments exemplaires à l'encontre des auteurs de tels actes
bestiaux, tout en demandant aux autorités concernées de mettre en œuvre tout ce
qui est en leur pouvoir afin de prévenir ce genre de crimes.
D'autres enlèvements et d'autres crimes suivirent, augmentant la psychose parmi les citoyens mais là où le phénomène devient grave, c'est quand des enfants concoctent des scenarii d'enlèvements qui n'ont eu lieu que dans leur imagination. En effet, nous apprenons au cours d'une conférence de presse organisée par le colonel Dounia, commandant du groupement de la gendarmerie de Blida, qu'en date du mardi 19 mars courant, deux fillettes âgées de 9 ans chacune et demeurant à Ouled Yaïch se sont rendues aux environs de 18h15 à la brigade de gendarmerie de Bouinan, à quelque 15 kilomètres de leurs domiciles, et ont déclaré au chef de brigade qu'elles ont été enlevées par un inconnu à bord d'un véhicule de couleur grise qui leur a appliqué un chiffon contenant un produit anesthésiant pour les faire tenir tranquilles. Elles affirmèrent qu'arrivées à Bouinan, elles ont repris connaissance et ont réussi à s'enfuir du véhicule qui les menait vers une destination inconnue. Aussitôt, c'est le branle-bas de combat au sein de toutes les brigades et compagnies de gendarmerie de la wilaya de Blida où le plan barrage systématique pour bloquer toutes les issues de la wilaya de Blida et vérifier tous les véhicules de couleur grise, en plus des brigades mobiles composées de plus de 100 gendarmes qui sillonnaient les rues des villes avoisinantes, toujours à la recherche du véhicule suspect. Entre-temps, une psychologue et le chef de la brigade des mineurs se rendirent auprès des deux fillettes pour avoir plus de détails, alors que les parents des deux petites ont été avertis. Et c'est là où le bât blesse : les parents ne se sont nullement inquiétés de l'absence de leurs filles et ils n'apprirent ce qui leur est arrivé que par la bouche des gendarmes ! Toujours à la recherche d'indices, les enquêteurs se rendirent à l'école où les deux fillettes étudiaient et de la porte de laquelle elles ont déclaré avoir été enlevées et se rendirent alors compte que quelque chose clochait dans leurs dépositions. En effet, la directrice de l'école déclara que les deux élèves étaient sorties normalement à 11h15, laissant leurs cartables à l'intérieur de la classe et ont averti leurs camarades qu'elles allaient s'absenter pour l'après-midi. De son côté, la psychologue remarqua que les deux fillettes ne présentaient aucun signe d'abattement, de peur ou d'inquiétude comme cela aurait dû être le cas si, réellement, elles avaient subi un enlèvement. Les questions leur furent alors posées d'une manière subtile jusqu'à ce qu'elles avouent qu'elles avaient inventé toute cette histoire et qu'elles s'étaient rendues d'Ouled Yaïch à Bouinan à bord d'un bus. Elles déclarèrent aussi avoir voyagé sans payer, qu'elles avaient un billet de 200 DA avec lequel elles ont acheté des serviettes hygiéniques ( ?) ainsi que des friandises pour déclarer aux gendarmes que c'était leur ravisseur qui les leur avait achetées. Vu leur âge, elles ont été remises à leurs parents après avoir subi une visite médicale qui ne décela aucun traumatisme physique ou moral. Il faut dire que leur prétendu enlèvement avait créé une véritable psychose auprès de la population blidéenne alors que la rumeur a monté en flèche les informations les plus farfelues. La raison essentielle de tout ce scénario est à relier aux mauvais résultats scolaires des deux fillettes qui ont voulu créer une diversion pour ne pas être blâmées par leurs parents. Toujours dans le même contexte, en date du 21 février écoulé, un citoyen s'est présenté auprès de la brigade de gendarmerie d'El Affroun en compagnie de son fils âgé de 9 ans (lui aussi) et a affirmé que celui-ci aurait été kidnappé à sa sortie de l'école, non loin de chez lui. Pour cet enfant, ce sont deux hommes qui l'auraient fait monter de force dans la malle de leur véhicule dans le quartier où il habite et devant tout le monde. Il aurait été jusqu'à Mouzaïa, et c'est après qu'un citoyen de cette ville aurait crié à l'adresse des deux ravisseurs ?lâchez-le' que ces derniers se seraient enfuis et qu'il a pu se libérer. L'enquête déclenchée aussitôt permit de découvrir que ce n'était qu'un scénario tiré de l'imagination de l'enfant, toujours à cause de mauvais résultats scolaires et de problèmes familiaux. Ainsi, et afin de mettre fin à tout cela, que les enlèvements soient réels ou fabriqués par les enfants eux-mêmes, il faudrait que l'alerte soit donnée très rapidement aux services de sécurité pour que les recherches démarrent très vite car dans ces cas, le facteur temps est déterminant. La première obligation est faite aux établissements scolaires qui doivent être en relation directe avec les parents afin qu'ils les avertissent de toutes les absences de leurs fils (ou filles), même si l'absence n'a duré qu'un seul cours. Le numéro de téléphone des parents de chaque élève d'un établissement scolaire quelconque devrait être connu du directeur qui pourrait alors les avertir de l'absence de leur rejeton dès qu'elle est constatée. Les parents doivent eux aussi s'impliquer davantage et faire très attention au comportement de leurs enfants pour éviter tout aléa. |
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