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La mobilisation citoyenne et l'emballement médiatique après les derniers
meurtres d'enfants semblent pousser le gouvernement à plus de fermeté contre
les auteurs de ces crimes.
Pour ceux qui ont accusé les pouvoirs publics de laxisme ou d'inaction, on leur répond, par la voix du ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Daho Ould Kablia, que le gouvernement a pris une batterie de mesures à même de circonscrire ces forfaits. Le ministre a indiqué, ce jeudi à Alger, que le gouvernement envisageait la révision du code pénal dans sa partie relative aux peines appliquées aux auteurs d'enlèvements d'enfants. Sans évoquer ces changements ni une quelconque levée du moratoire contre la peine de mort pour ce genre de crimes, Daho Ould Kablia expliquera que cette révision, qui sera présentée la semaine prochaine, se fera sur la base d'un rapport du ministère de la Justice. Pourtant, et même s'il laisse entendre qu'il ne serait pas défavorable à l'élargissement de la peine de mort à d'autres cas, il tiendra à préciser que ce moratoire, qui fait tant débat ces derniers temps entre abolitionnistes et défenseurs de la peine de mort, «ne figure pas dans la loi mais il s'agit d'une décision politique et donc le retour à l'application de cette peine nécessite une décision politique ». De là à ce que le dossier ne fasse objet d'un débat parlementaire, il est fort à parier que cela ne se fasse pas. Le représentant du gouvernement Sellal tiendra à rappeler le Conseil interministériel qui s'est tenu dimanche dernier justement pour examiner le dossier relatif à l'enlèvement d'enfants. De nouvelles mesures préventives ont été prises s'articulant autour de la sensibilisation, la prévention et le traitement judiciaire ferme et rapide contre les auteurs de ces crimes. M. Ould Kablia supervisera en personne le groupe de travail mixte installé à l'issue de cette réunion. Regroupant des représentants des Ministères de la Santé, la Justice, l'Education, la Famille, les Sports, la Gendarmerie et la Police, ce groupe devra « profiler » ces auteurs d'enlèvements d'enfants en appréhendant leurs mobiles socio-psychologiques à l'origine de ce phénomène. Le gouvernement envisage, outre l'aspect préventif et de sensibilisation envers les enfants, les parents et la société civile, renforcer l'aspect sécuritaire en multipliant les patrouilles pédestres dans les ensembles locatifs, les aires de jeu, les places publiques et autour des établissements scolaires. L'autre nouveauté envisagée est de coordonner les numéros verts (Gendarmerie, police, etc.) pour dénoncer les personnes suspectes. Rappelons que 204 cas d'enlèvement d'enfants ou de détournement de mineurs, dont 170 filles, ont été enregistrés par les services de la Sûreté nationale en 2012 contre 221 cas, dont 169 filles en 2011. Le premier trimestre 2013, les services de la police ont recensé près de 30 cas d'enlèvement dont 4 se sont soldés par un meurtre. Le ministre de l'Intérieur a précisé que dans le premier mobile de ces rapts demeure l'agression sexuelle. Ils sont commis par des homosexuels, des repris de justice. Et dans de rares cas, ces enlèvements sont motivés par un litige familial, une vengeance, un règlement de compte ou une demande de rançon. Les cas d'enlèvement ont été résolus par les services de sécurité en un temps record à hauteur de 90%, a fait savoir M. Ould Kablia qui rappellera que la DGSN dispose d'une cinquantaine d'équipes chargées spécialement de la protection de l'enfance et la lutte contre la délinquance juvénile réparties sur l'ensemble des wilayas du pays. |
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