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L'Alliance verte, regroupant les partis Islah, Nahda et MSP, a plaidé,
hier lors de la cérémonie d'installation de son porte-parole, pour une révision
de la Constitution qui sera précédée d'un consensus de toute la société. Cette
démarche que prône l'alliance devra permettre, selon le porte-parole sortant de
l'alliance, Aboudjerra Soltani, de redonner à la politique la place qu'elle
mérite et de ne pas tomber dans les mêmes erreurs commises jusque-là. Soltani,
président du MSP, veut parler des anticipations qui ont marqué les réformes à telle
enseigne qu'à chaque fois, dit-il, «l'on retourne à la case départ pour
réformer de nouveau». Il illustre la situation par les nombreux recours aux
amendements qui n'en finissent pas. «Il nous faut une Constitution qui
s'inscrit dans le long terme», dira-t-il. Poussant plus loin son raisonnement,
l'orateur insistera sur la nécessité de l'exercice politique par la société
tout entière. L'Alliance voit en cette révision «une vraie occasion pour que
les partis, institutions, syndicats, associations, société civile? se mettent
autour d'un projet et un consensus». Par là même, l'Alliance a formulé son vœu
pour un régime parlementaire qui devra être consacré par cette Constitution.
L'absence de crédibilité des institutions a eu pour effet de discréditer syndicats, associations, société civile et pour Soltani tous les problèmes «sont politiques» et tous les problèmes ont une solution politique. Le chômage dans le sud du pays est d'abord un problème politique, a-t-il martelé, qui nécessite un traitement politique préconise-t-il. Si le pouvoir avait pris des solutions politiques, le pays n'aurait pas connu ces mouvements de contestation aux nombreux risques pour le pays. Même si ces jeunes font (via la télévision ou radio), des déclarations selon lesquelles leur mouvement n'est pas politique, mais juste un mouvement pour attirer les pouvoirs publics sur leur situation. Il n'en demeure pas moins que cela est politique et il ne sert à rien de se le cacher, affirme l'orateur. «Il faut que la politique reprenne son droit sur le mutisme», soutient Soltani. Le conférencier s'est en outre attaqué aux agence de l'emploi et aux sociétés de sous-traitance qui se sont distinguées par des pratiques ayant été à l'origine de la colère de la population dans ces régions. «Il faut revoir tout cela», dira-t-il. L'Alliance verte défend l'idée que la lutte contre la corruption ne peut apporter des résultats que si elle est accompagnée de moyens efficaces car c'est une question qui doit être prise au sérieux. «On ne peut lutter contre ce fléau si la justice n'est pas indépendante», soutient l'Alliance verte qui fait de la question de la restitution des biens détournés, une question de principe. Cela dit, en ce qui concerne le bilan qui a couronné une «année d'existence de l'Alliance», celui-ci a été plutôt positif, selon ses animateurs, dès lors que l'Alliance s'est distinguée dès sa création, en mars 2012, par une entente «naturelle» entre les trois partis sur plusieurs questions, affirme le président du MSP. Soltani rappellera que ces partis avaient mené campagne ensemble pour les candidats de l'Alliance aux législatives du 10 mai dernier et aussi ils ont mené combat ensemble pour leurs candidats aux locales le 29 novembre dernier. Les SG d'El Islah, d'El Nahda, respectivement, Djahid Younsi et Fateh Rabii, conclurent à leur tour que le projet de l'Alliance demeure un «catalyseur et mobilisateur» de ces partis et pour longtemps. Mais ils regrettent que l'Alliance verte, qui a été conclue à un niveau central des Madjlis Echoura nationaux des 3 partis (conseils consultatifs), n'a pas été suivie par les madjlis de ces partis au niveau local. «Ça aurait donné une plus grande consistance à l'Alliance», a-t-il été soutenu. |
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