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Ould Kablia : Une réunion interministérielle sur le kidnapping des enfants

par Ghania Oukazi

Le ministre de l'Intérieur a déclaré à la presse en marge de la visite du 1er ministre à Béchar qu'une réunion interministérielle est prévue aujourd'hui dans l'après-midi à Alger pour examiner le douloureux dossier de l'enlèvement des enfants.

 Réunion que le 1er ministre a décidé de convoquer après la tragique mort des deux enfants à Constantine. Sellal s'entretiendra à ce sujet avec les représentants de la justice, des services de sécurité, de l'éducation et probablement d'autres secteurs qui par leurs compétences ou leurs missions doivent être concernés par ce dossier. «C'est un sujet qui nous préoccupe sérieusement depuis quelques jours et qui requiert des mesures urgentes pas simplement au niveau des services de sécurité qui, il faut le reconnaître, ont élucidé le crime très rapidement mais en amont, c'est-à-dire les précautions qui doivent être prises et la vigilance au niveau de l'école, par les parents, tout ce qui concerne les aspects hors opérationnels, il faut des mesures urgentes à titre préventif », a affirmé Daho Ould Kablia. Le ministre a précisé que «les services de sécurité ont tous les moyens nécessaires pour réagir rapidement et efficacement qu'ils soient humains ou matériels, et pour élucider le crime le plus rapidement possible».

 A ceux qui pensent que ces services ont tardé pour déclencher une enquête dans l'affaire des deux enfants de Constantine, le ministre a répondu qu' «il faut que les services retrouvent en premier le fil conducteur parce que dans tout crime on part de zéro, ils doivent mettre en place les moyens technologiques nécessaires pour les empreintes et autres indices qu'il faut rechercher partout, l'opinion publique exige des sanctions et des sentences à la hauteur du crime, on doit agir à la source». Ould Kablia note que les causes de cette violence à l'égard des enfants doivent être examinées et étudiées par les médecins, les sociologues, tous les spécialistes en sciences sociales et humaines. «Ils doivent nous expliquer d'où viennent ces pulsions criminelles des jeunes envers les enfants notamment, on sait qu'avant les enlèvements étaient faits pour régler des comptes dans des familles ou pour avoir des rançons mais aujourd'hui, on ne connaît pas le mobile».

 Questionné sur les interventions des agents de sécurité pour réprimer de jeunes couples, le ministre de l'Intérieur a affirmé que «si ces actes existent, ce sont des interventions individuelles, les autorités publiques n'ont jamais donné d'instructions dans ce sens, on n'a pas de police des mœurs qui harcèle des couples ou des jeunes, si on le sait, des sanctions doivent être prises».

 Interrogé sur le manque d'infrastructures dans le Sud, le ministre estime qu' « elles existent comme dans le Nord, en tout cas, pour ce qui est du taux d'électrification, l'AEP, réseaux d'assainissement, les indicateurs dans le Sud sont satisfaisants». Il pense d'ailleurs à propos de la colère des jeunes de ces régions contre le chômage que «c'est un peu exagéré, le phénomène est national et évolue négativement, c'est-à-dire qu'il est en baisse». La question des cadres qui ont plus de 30 ans de services au niveau des administrations locales du Sud mais qui n'ont jamais été promus comme chefs de daïra lui a aussi été posée. «C'est un poste comme tous les postes supérieurs d'ailleurs, qui doit être soumis à des critères d'évaluation définis, il faut avoir travaillé au moins 15 ans dans une administration pour y prétendre.»

 Il a affirmé en outre au sujet du nombre de terroristes dans les régions du Sud comme Illizi par exemple qu'« on n'a pas de chiffre précis mais je pense que c'est très peu». Ould Kablia fait savoir que des discussions sont menées à ce sujet. Il souligne que «les notables dans les régions du Sud y sont grandement associés, ils sont au service de la paix au sein de la société, ils sont connus en tant que tels». «Le Conseil des notables n'est pas, selon lui, à accréditer, il ne pose pas de problèmes, on ne veut pas faire dans la bureaucratie».