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La wilaya de Béchar sera dotée prochainement d'une ligne de tramway, de
voies ferrées, d'une cimenterie, d'un nouveau pôle universitaire et autres
programmes de logements, des projets qui ne la laisseraient rien à envier aux
régions du Nord. N'étaient-ce les nombreuses frustrations de ses cadres et de
ses jeunes?
Ces projets en gestation laissent dire au wali que «ce sont des programmes structurants qui permettront à la région de régler un certain nombre de problèmes». Abdelghani Zehane préfère d'ailleurs parler de besoins que de problèmes. «Béchar a des besoins en électrification agricole, en logements mais s'apprête à réaliser d'importants projets économiques», nous a-t-il dit en marge de la visite du 1er ministre. L'étude de la réalisation d'un tramway a été lancée, selon lui, il y a deux mois de cela. «Béchar fait partie des 7 dernières wilayas qui bénéficient de lignes de tramway», précise le wali. Un nouveau tracé de voie ferrée la relie aussi à Oran sur une distance de près de 800 km. «C'est pour le transport des voyageurs mais aussi de marchandises comme le carburant et les céréales», affirme Zehane. Une autre voie ferrée est à l'étude pour la relier à Adrar (600 km). Le plus important projet est sans conteste celui prévoyant la réalisation d'une cimenterie à Benziregh éloigné de 50 km du chef-lieu, d'une capacité de production d'1,5 million de tonnes. La création d'emplois en sera le premier bénéfice pour une région où un grand nombre de jeunes végètent. Les statuts de cette nouvelle entreprise prénommée «Saoura Ciment», ont été signés hier en présence du ministre de l'Industrie et du directeur général de GICA. «Sa réalisation sera forcément confiée à une société étrangère», nous dit-on. Le wali fait savoir avec enthousiasme que la wilaya a bénéficié récemment de la création de 32 périmètres agricoles d'une superficie de 9.000 hectares et bénéficiant à 900 jeunes. L'essentiel de ces exploitations sera en principe consacré à la culture du palmier dattier et de l'olivier. L'on pense aussi que les cultures maraîchères pourraient être programmées d'autant que le sol de la région est généreux. «Il y a de l'eau et du soleil, pourquoi ne pas tenter ?» interroge un citoyen. Les programmes de logement concernent la construction de 32.000 unités (toutes catégories confondues) en plus de 102 autres ruraux, sans compter l'attribution, cette année, de 18 lotissements qui ont été divisés en 45 lots. L'on parle de 8.000 demandes de logements sociaux, un chiffre qui, au regard de l'immensité du foncier et des enveloppes allouées dans le cadre du plan quinquennal au profit de la région, est insignifiant. LES BECHARIS DEMANDENT LA REOUVERTURE DE LA MINE DE CHARBON La région est riche en charbon et houille que la France coloniale a commencé à exploiter depuis 1914. Les habitants déplorent cependant le fait que le gisement a été totalement délaissé depuis l'indépendance. Pourtant, le gisement en question qui se trouve dans la belle région de Kenadsa est aussi important que celui de L'Ouenza. «Mais les autorités préfèrent importer du charbon, est-ce normal ?», se demande un chef d'entreprise. Les habitants de la wilaya qui en compte exactement 299.757 pensent surtout aux postes d'emplois qui pourraient être créés dans pareils chantiers. Le wali nous annonce qu'une étude sera bientôt lancée pour une prochaine reprise de la mine. Il précise surtout que «les deux tiers de la population totale résident à Béchar». Abdelghani Zehane nous fait aussi savoir qu'il est question dans le programme de développement dont bénéficie la wilaya d'une réhabilitation du fameux périmètre d'Abadla dont l'exploitation a été lancée au temps du président Houari Boumediene. «Le périmètre s'étend sur 5.400 ha et le gouvernement a alloué 2 milliards de dinars pour la réhabilitation de son système d'irrigation; il faudrait régler le problème de salinité de l'eau et remettre en état le système de drainage qui est défectueux», nous explique le wali. Une société d'impression sera, dit-on, opérationnelle au mois de novembre prochain. C'est une unité publique d'impression de la presse écrite qui procédera à la distribution de journaux jusqu'aux régions limitrophes comme Adrar, Tindouf, El-Bayadh. Un projet, dit-on, dont l'idée a germé tout au début des années 2000. Les Bécharis n'y croient presque plus. D'ailleurs, aigris qu'ils semblent être par les difficultés de leur quotidien, ils estiment que «ce n'est pas une priorité, les gens ne lisent pas ici, ils n'ont pas cette habitude». La région compte par ailleurs, selon le wali, une vingtaine d'hôtels. Les habitants ne parlent que de trois d'entre eux dont deux complexes touristiques qui, disent-ils, sont construits selon des normes appropriées à la région et au tourisme. L'un d'entre eux sort même du lot quand on visite sa piscine dont les dimensions impressionnent. «Pour une région où les grandes chaleurs sévissent dès le mois de mai, une telle piscine est plus que recommandée», nous disent des clients du complexe. Ce qui ne veut pas dire que la wilaya de Béchar a réglé le manque d'infrastructures hôtelières qu'elle traîne. La région riche de ses magnifiques ksour du Nord, de Taghit (loin du chef-lieu de 90 km) la somptueuse oasis rouge, de Béni Abbès (210 km), de Kenadsa (18 km), des endroits splendides, exigent de grandes capacités d'accueil, qui, si elles existaient, attireraient des touristes du monde entier. |
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