La crise du pain persiste au niveau de plusieurs quartiers et cités de la
ville de Constantine. Ainsi, malgré l'augmentation de son prix à 10 dinars, la
baguette de pain «ordinaire» se fait-elle toujours désirer et demeure frappée
par une pénurie qui ne dit pas son nom, à telle enseigne que les citoyens
éprouvent toujours des difficultés à s'en procurer. La situation est telle au
centre-ville et dans les cités de la périphérie, qu'elle a pour effet de
contraindre les habitants à aller en chercher dans les quartiers voisins. Ainsi
en est-il des résidents de la cité Emir Abdelkader, de Zouaghi, de Bab El
Kantara et la nouvelle ville Ali Mendjeli qui, ne trouvant que du pain dit
amélioré et, donc, un peu plus cher, font le déplacement dans les quartiers des
environs dans l'espoir de dégoter une baguette de pain ordinaire. Cependant,
ils déchanteront assez rapidement car la situation est à peu près la même
partout, c'est la rareté du pain dit ordinaire qui y domine également et,
souvent, ils reviennent bredouille. Ainsi beaucoup ne comprennent-ils pas cette
attitude des boulangers, qui en dépit d'une augmentation de facto du prix du
pain- car il ne s'agit pas d'une décision officielle- persistent à maintenir
sous tension la disponibilité du pain. En effet, si la pénurie touche surtout
la baguette ordinaire, le pain amélioré n'en est pas exempt non plus, même s'il
se vend plus cher et que pour cela les boulangers sont poussés normalement à en
faire en plus grande quantité. Ne serait-ce, que pour compenser le manque du
pain ordinaire, dit-on. Mais ce n'est pas apparemment le cas, puisque la
pénurie est grosso modo générale, n'excluant pas le pain amélioré et plus cher.
Questionné sur ce sujet le président du bureau de Constantine de la fédération
des boulangers, Abdelaziz Bouguerne, indique que le problème a trait au fait
que sachant que le nouveau prix du pain n'est pas officiel, les fabricants de
pain craignent des «visites» inopinée par des agents de contrôle. Et d'ajouter,
qu'en conséquence ils ne fabriquent qu'une partie des anciennes quantités de
pain, qu'ils écoulent rapidement et ferment assez tôt pour éviter tout contrôle
des services concernés.
Cependant, estimera-t-il, cette
situation est appelée a disparaître d'ici près de 15 jours, en expliquant que
le ministère du commerce en coordination avec la fédération nationale des
boulangers, ont décidé de procéder à des évaluations communes par grande région
ouest, centre et Est et ce, à partir de mardi prochain. Il s'agira de
rencontres d'évaluation sur les conditions de fabrication du pain par région
pour rapprocher davantage les points de vue, trouver un terrain d'entente et un
accord sur un nouveau prix du pain satisfaisant pour toutes les parties.