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Le mouvement n'a
pas été une dynamique d'ensemble. Il n'a touché, sinon effleuré que quelques
noms dans quelques parties de régions. Y aura-t-il une suite ?
Ils ne sont pas du même bord et n'ont pas fait forcement le même cursus. Ils proviennent d'horizons différents. Dans leur majorité, c'est à la collectivité locale, cette institution basique là où se fait l'Etat, qu'ils se sont initiés à la fabrication du personnage public qu'est en somme la personne du Wali. Pour ces Walis ; parmi les plus importantes missions qui leurs sont dévolues, outre l'ordre public et sa quiétude, s'érigent en grande évidence et en relief celles liées au développement des communes. Car la commune est par essence une décantation qui symbolise les principes généraux de l'organisation territoriale consacrée par l'ordonnance de 1967. Depuis amendée. Ces fondamentaux organiques n'ont cessé depuis d'être réaffirmés par les successives lois solennelles du pays. Cellule de base dans un Etat unitaire, la commune constitue donc dans sa forme d'assemblée populaire élue, un espace d'expression démocratique et un outil de gestion participative. C'est là, dans ce giron où le fait local tend à prendre toute l'ampleur de l'effort dédié à la croissance et à l'épanouissement social. L'initiative citoyenne étant un précepte cardinal ne peut s'accommoder d'être uniquement un slogan à afficher sur un fronton d'édifice. C'est le citoyen qui doit être au cœur de la commune, et c'est à lui de la rendre dynamique, opérante et pérenne. Ainsi le rôle du maire, étant ce qu'il est ; celui du Wali se devait d'anticiper l'action. L'émergence et la promotion de l'intercommunalité confinée dans le train des reformes engagées allaient permettre à la commune une accession compatible à l'évolution institutionnelle préconisée. La commune doit agir et non subir. Donc ce redéploiement partiel, eu égard à certaines torpeurs observées dans certaines régions, croit-il venir dans le seul but d'aplanir la somnolence qui aurait paralysé ces régions. Mais l'on comprend mal, si une aptitude jugée professionnelle s'est avérée incompétente dans un espace, pourrait-elle en être autrement dans un autre ? Oui, tout dépend de l'environnement, de paramètres intrinsèques et d'éléments aussi subjectifs soient-ils disent les initiés. Non, diront ceux qui dialectiques conçoivent que le brio est universel, et que la fonction de Wali tend à devenir un véritable job, un métier de professionnels. Et ce qu'il nous faudrait ce sont de vrais managers, genre ; Directeurs ou de Délégués gouvernementaux Généraux ?de wilaya. Loin d'une obédience politique même non affichée mais agissant en sourdine. Loin aussi de l'humeur tutélaire à confondre parfois à une règle de gérance. Un ami m'avait apostrophé pour faire une réflexion comparative entre un préfet et un Wali. C'est-à-dire quelle serait l'évaluation à faire sur l'action du préfet des Bouches du Rhône s'il venait à gérer la destinée de l'une de nos wilayate, et que ferait l'un de nos Walis s'il allait prendre celle du département de la Gironde ou du Val d'Oise ? Eh bien ma réponse à l'abasourdir ; n'était que brève et sèche : le notre s'en sortira à merveille. L'autre ne terminera pas sa journée. Expliquer le pourquoi s'avère déductible de la compréhension de chacun. L'unique différence résiderait pour l'un dans l'application d'un Droit sans interférence et pour l'autre le feu vert pour le faire. Revenons chez nous et restons au Val d'In Amenas. Cette contrée qui sans l'assaut de l'ANP aurait été un enfer politique, économique et diplomatique pour tous. En l'état, le sud a grand besoin d'une nouvelle énergie pour savoir le faire bénéficier de ses ressources énergétiques. Quand un problème de sécurité censé être pris à bras le corps par un Wali, qui se fait capturer dans une région stratégique cible à menaces ; a failli créer, sinon l'avait fait une crise au sommet : il fallait s'attendre à plus de mesures d'exemplarité. L'Etat n'abandonne pas ses commis, raisonne-t-on ; il ajourne ses mesures, aurions-nous compris dans cette mesure de réaménagement. Certes l'évaluation d'un tel personnage à ce niveau ne peut se faire pour un mouvement personnel irréfléchi par un déplacement censé être murement réfléchi. L'on évalue les Walis sur les réalisations. Celles-ci se doivent d'obéir non pas à un canevas centralisé et identique à l'ensemble, mais prendre en primauté l'urgence locale et le défi de mise à niveau. Ainsi l'étude localement singularisée au sens pragmatique est une partie importante dans la phase de toute réalisation. Elle est incontestablement un acte immatériel mais génératrice de bonne œuvre et de bon sens. L'approche à cet effet est donc de sérier d'abord les attentes populaires qui se pointent à la finition du premier quinquennat. Le parachèvement des reliquats s'accomplirait dans une harmonie favorisant la transition vers le pack que contient le second programme. « Si l'on réalise, l'on doit entretenir et exploiter, autrement dit affecter une âme aux structures » comme l'aurait affirmé à un confrère un Wali en exercice voilà cinq ans. L'on a vu, en fait de projets ; des Walis faire fi de ceux qu'ont entamés leurs prédécesseurs. Au moment où certains plus impliqués dans la continuité du service en font une priorité. D'autres croient récréer la cité dans laquelle ils sont nouvellement affectés. Si comme rien n'a été fait avant leur arrivée. Les programmes de développement sont justement destinés à être mis au profit des utilisateurs du service public, selon l'ordre du service continu. L'Etat ne s'arrête pas à une mutation. Encore moins ses missions. L'amélioration de la prestation de celui-ci devient une quête permanente et une mission pérenne. C'est dans cette optique que, croit-on retenir vient se tracer l'objectif de ce partiel mouvement. Relooker le grand sud. Lui permettre une nouvelle force managériale. Le sud n'est pas une variante géographique à connotation minérale donc fructueuse et économique. Il y existe des âmes, des gens et des populations. Tous algériens les uns que les autres. Le ministre de l'intérieur vient d'annoncer un futur radieux pour ces régions. Des villes intermédiaires vont être construites, réduisant les longues distances, et puisque nous y sommes pourquoi pas des mégapoles à l'image de ce qui se fait aux émirats ? Deux ou trois grosses villes, des Manhattan du désert, d'une architecture futuriste et outrageusement moderne, englobant en haut standing des complexes de récupération, des tours d'affaires satellisés, des puissants centres d'intérêts, des stations duno-thermales, des sites touristiques rénovés ( a Dubaï il existerait des stations de ski à longueur d'année) Si le mouvement des Walis ou d'autres hauts fonctionnaires est une rotation usuelle de la fonction publique, le choix des noms à embusquer, l'argument des maintiens et la raison de ceux à débusquer demeurent un dilemme difficile pour le pouvoir ayant l'autorité de nomination. Les critères sont toujours variables. Ils ne s'appliqueraient pas uniformément. Les conditions initiales de nomination ne peuvent parfois pas survivre aux conditions défavorables de l'éviction. Le temps, le lien, la circonstance ne sont également pas tous en bonne adéquation. C'est le changement à un niveau qui provoque le changement à un autre et ainsi de suite. Presque la théorie des dominos. Par ailleurs il n'est pas dit qu'un Wali n'est fait que pour s'occuper de la supervision d'une collectivité locale en mal de routes, d'éclairage public ou d'embellissement de son territoire. La culture, le civisme l'apprentissage de la citoyenneté se doivent aussi d'être des cursus à mettre dans chaque feuille de route d'un Wali. Il peut bien s'employer à produire le bonheur social et rendre heureux ses concitoyens. Pourvu qu'il le soit à son tour. Ce qui ne serait toujours pas le cas. Partisan acharné du système l'ayant mis en orbite, il tend longtemps à s'omettre dans la constellation éphémère lui faisant miroiter par reflets les grâces bienfaisantes d'un pouvoir qui ne le ratera pas à la prochaine rotation. Il reviendra, blasé et en toute aigreur à la base, sans pour autant y croire. Il revient à sa citoyenneté, qualité initialement identitaire perdue depuis sa date de nomination. Ainsi, il en connaîtra à ses dépens, dans un isolement téléphonique et environnemental total, la sincérité amicale et l'inimitié professionnelle. Il ira remplir ce qu'il n'a pu remplir des années durant. Des visites familiales, amicales et de la commémoration méditative. Que la communauté se détrompe à leur décharge. Par nature, le personnage du Wali est aussi un ensemble de magma humain. Avec ses joies et ses peines. Ses gloires et ses déboires. Emploi aléatoire à durée incertaine le poste de Wali est révocable comme tout autre. En fin de mandat, surtout renouvelé autant de fois, il devient un catafalque. Banal, usuel, ancien et ex, son ex-détenteur ne focalise l'attention que par attendrissement. A la limite d'un respect quasi posthume. Le chroniqueur pense avoir croisé récemment l'un de ceux inscrits dans ce registre lors de funérailles d'un proche parent à un autre en disgrâce cantonné aussi dans le même registre. Il était effacé, terne et blême. Seul son sourire gardait, pour lui un semblant d'attrait. Il devait penser que tout le monde l'aurait reconnu et que ce monde s'empêchait de venir le saluer. Mais la compassion emplissait, au regard furtif des visages l'entrecroisant davantage la mansuétude qui, émotion aidant régnait dans un tel espace sépulcral. Ainsi les Walis sont tout le temps au four et moulin. Même après l'usage. Cependant certains de ceux-ci avancent dans ce temps comme pour ériger une carrière forte et pérenne. Ils pensent que consommer des crédits est toujours un indicateur de bonne gestion et la rallonge budgétaire allonge la longévité. Ériger parfois des monstruosités infrastructurelles aux frais du trésor n'a pas à militer en faveur de consommateurs de deniers publics. Construire utile et bien est un acte d'écoute de la doléance locale. La priorité ne dépendra pas d'une humeur personnelle, beaucoup plus qu'elle s'astreindra à un besoin local. Il existe en matière de gestion de projets des visions différentes. Si l'utilité demeure une constance nationale, il en est autrement des intitulés du projet. Faire une piscine dans une wilaya côtière et oublier de nettoyer ses plages, faire des logements dans le sud et omettre d'augmenter la capacité de production électrique c'est quelque part une gabegie infantile dans la gestion. La vision qui justement tente de les faire surgir dépend beaucoup plus d'un cran personnel que d'une nécessité collective. Ce responsable ne peut faire que ce dont il est capable, nonobstant la demande sociale qui le tarabuste à longueur de mandat. Il y a aussi cette optique frisant la paranoïa de vouloir détenir un monopole sur un domaine ou sur un site. Mascara n'est toujours pas une belle ville. Contrairement à Sétif ou Tlemcen où il commence un bon vivre. Parallèlement construire une nouvelle ville, malgré les remous dépendant de la centralité ; semble être une signature devant la postérité pour réclamer les droits d'auteur d'un tel ou autre Wali. A Ouargla pour l'illustration ; les localités de Lamgarine et Sidi Slimane ne sont plus des villages vides et sans affection. Ils connaissent l'eau, la voirie et un design urbanistique telle une marque déposée. Par ailleurs l'acte de bâtir serait si simple s'il ne pouvait se faire sans tracas. Et dans les oasis le tracas commence à se rendre si sérieux. Des uns et des autres Walis, touchés par le mouvement partiel consommé ou en attente de l'être, l'on retiendra de la bravoure, du punch et du challenge, tout comme l'inertie, la léthargie et l'attentisme. Chacun d'eux aura, face à sa conscience et à l'opinion publique des cités gérées des comptes, non à rendre mais à supputer et à ruminer dans une retraite aussi silencieuse que l'alentour. Les uns et les autres, sans ego ni autosatisfaction, n'auront plus la possibilité de pouvoir répondre de l'empreinte imprimée chez le concitoyen. Seuls les signes de passage, le récit de témoins, l'œuvre laissée sauront commenter à postériori le travail en bien ou en mal des auteurs. Et en leur définitive absence. Comme l'avait affirmé ce récent ancien Wali d'El Bayadh, parti dans les interstices d'un décret d'appelé à une autre fonction, qu'il va se consacrer à l'écriture. Quel esprit chevaleresque ! Quel honneur ! puisse-t-il inspirer d'autres. Enfin les uns ont eu outre l'usualité des taches classiques, à faire de la culture un atout en stimulant l'acte intelligent et culturel par un mécénat volontaire d'aide et d'assistance aux artistes, innovateurs et auteurs. Les autres, hélas pour eux, n'auraient ouvert un livre, applaudir un dramaturge ou apprécier un orchestre philarmonique que dans un cadre de mission professionnelle inscrite dans un agenda de galerie. |
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