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C'est avec beaucoup de
tristesse et d'émotion que j'ai appris la mort du Moudjahid Hamou
Amirouche.
Je ne sais pas comment lui rendre hommage si ce n'est en apportant mon modeste témoignage sur les qualités humaines et patriotiques du défunt. Je ne l'ai pas côtoyé au maquis durant la guerre de libération nationale, (parce que j'étais encore enfant), ni travaillé avec lui quand il était au ministère de l'Industrie (car j'étais encore au lycée), mais je l'ai connu une seule fois dans ma vie et ce lors de mon court séjour à San Diego à l'occasion d'une conférence internationale organisée en janvier 2013 par l'université de San Diego. C'est un ami commun qui m'a donné son numéro de téléphone en lui apprenant que je devais me rendre à San Diego pour un colloque international. Il a insisté alors pour que je passe le voir tant il m'assura que ma visite lui ferait un immense plaisir et le rendrait heureux de rencontrer un compatriote algérien. En effet, je n'ai pas été déçu par l'accueil chaleureux et fraternel qu'il me fit à moi et mes collègues universitaires qui m'accompagnaient. Une fois sur place à San Diego et la conférence terminée, je lui ai téléphoné pour m'enquérir de ses nouvelles. Absent ce jour-là de chez lui, je n'ai pu lui parler mais je lui ai laissé un message sur son répondeur téléphonique en lui indiquant que je venais le voir, recommandé par un ami commun, en n'oubliant pas de lui communiquer l'adresse de l'hôtel où je séjournais. Le lendemain, en fin d'après-midi, une employée de l'hôtel m'appela pour me dire que quelqu'un m'attendait dans le salon de l'hôtel. En descendant les escaliers de l'étage, et au milieu de la clientèle de l'hôtel, je vis un homme d'un âge respectable, aux cheveux blancs, à la mine européenne, et à l'allure sportive, me souriait. J'ai tout de suite su que j'avais en face de moi Hamou Amirouche. Il est venu vers moi et m'a pris dans ses bras en me donnant une accolade chaleureuse. Après les présentations d'usage de nos personnes, on a tout de suite sympathisé et engagé la conversation sur les nouvelles du pays, le motif de mon voyage à San Diego? Ensuite sans véritablement connaître la personne qui j'étais et parce que j'étais simplement son compatriote, il me lança spontanément "demain soir tu viendras dîner chez moi, je viendrai te chercher". Je lui ai rétorqué que je n'étais pas seul et que j'étais avec un groupe d'universitaires algériens. Il me répliqua tout de suite "amènes les tous avec toi, ils sont les bienvenus chez moi". Le lendemain soir, on a eu droit mes amis et moi à un dîner succulent préparé avec soin par son épouse américaine. Après ce repas, on est passés au salon pour déguster un bon thé et un gâteau maison. Au cours de nos discussions, il nous raconta longuement sa vie quotidienne dans le dur maquis de la Kabylie, ses relations avec le colonel Amirouche en tant que secrétaire du poste de commandement, et surtout son périple périlleux vers la frontière tunisienne où il échappa plusieurs fois à la mort, pour acheminer un courrier que lui confia le colonel Amirouche. Il nous relata ensuite son passage au ministère de l'Industrie et les batailles qu'il a menées pour le développement industriel du pays. Enfin, il nous parla sur un ton d'amertume de son départ forcé vers les USA durant la décennie noire. Au cours de cette soirée, on a senti qu'on avait en face de nous un homme profondément blessé par tout ce qui s'est passé en Algérie comme évènements tragiques et malheureux et ce depuis l'indépendance du pays, ne comprenant pas tous les sacrifices consentis par tout un peuple pour se retrouver finalement au point de départ. Cependant, son discours sur le pays et son avenir était empreint d'optimisme car, nous dit-il, "l'Algérie regorge encore d'hommes de valeur qui savent défendre ce pays". Le lendemain, il me donna seul un autre rendez-vous et me fit visiter la ville de San Diego et ses principaux points d'attraction, surtout on a fait un tour au village mexicain pas très loin de la ville de San Diego, dont je garde un souvenir mémorable. Pour terminer cet hommage, je dirais que même en étant très loin de son pays, il suivait de très près son actualité, ses transformations, ses succès mais aussi ses déboires. Il valorisait le pays, ses hommes, ses ressources dans ses conférences qu'il donnait dans les différentes universités du monde puisqu'il était aussi chercheur en économie et en sociologie. Il est demeuré profondément algérien, patriotique, malgré l'exil et l'éloignement. Il a transmis cette foi à ses enfants. Il m'a raconté que son fils, lors de la qualification de l'Algérie à la coupe du monde en Afrique du Sud, a fait le déplacement des Etats-Unis à Johannesburg pour supporter l'équipe nationale algérienne, avec le tambour et le drapeau national autour du cou. J'espère qu'avec ce témoignage, j'aurais donné aux lecteurs l'image d'un homme exemplaire, profondément attaché à son pays et pétri de qualités humaines. Je profite de cette occasion pour adresser à sa femme, ses enfants et les siens mes condoléances les plus émues. *Universitaire |
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