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La centrale Hadjret Ennouss de Lavalin polluée par la corruption ? Sonelgaz nie mais? vérifie

par Salem Ferdi



Le vent de suspicion sur les affaires conclues avec le canadien SN Lavalin touche la grande centrale électrique de Hadjret Ennouss à Tipaza. Le PDG de Sonelgaz nie l'existence d'une corruption? mais vérifie si des «intermédiaires» n'ont pas joué un rôle.

Les révélations sur le rôle d'intermédiaire de Farid Bedjaoui entre l'entreprise emblématique SNC Lavalin et l'Algérie (et aussi Saipem-ENI) ont créé un vent de suspicion. Le Canada, tout comme l'Italie, est devenu une zone d'affaires polluée où les contrats conclus deviennent plus ou moins suspects. L'avionneur Bombardier, soucieux de protéger son image, a vivement nié tout lien avec Farid Bedjaoui, le neveu de l'ancien ministre de la Justice et, plus tard, des Affaires étrangères, Mohamed Bedjaoui. Et inévitablement, les contrats obtenus par SNC Lavalin en Algérie se retrouvent entourés d'un halo de suspicion de pratiques douteuses. L'un des plus importants a été conclu en 2006 et porte sur la centrale thermique au gaz de 1227 MW de Hadjret Ennouss à Tipaza. SNC Lavalin avait signé à l'occasion deux contrats d'une valeur globale de 1,3 milliard de dollars canadiens pour fournir les services d'ingénierie, d'approvisionnement et de construction (contrat d'IAC), ainsi que les services d'exploitation et d'entretien (contrat d'E&E).

Il y a eu l'année dernière un article dans un journal arabophone affirmant que le contrat pour la réalisation de la centrale a été conclu en violation du code des marchés. Echourouk indiquait que les services d'investigation économique relevant de la Police judiciaire d'Alger ont enquêté entre 2009 et 2011 et ont remis leur dossier au procureur général. Le journal, sur la foi d'une source judiciaire, a fait état de violation des règles du code des marchés et d'avantages indus accordés à Lavalin. Le notaire qui a «validé les procédures de conclusion de ce marché a avoué lors de l'enquête avoir bafoué la loi», a affirmé le journal. Echourouk indiquait que toutes ces largesses et le non respect du code des marchés auraient coûté au Trésor public la bagatelle de 670 millions de dollars.

«NOUS SOMMES EN TRAIN DE VERIFIER»

Les informations publiées dans le journal arabophone ne semblent pas avoir donné lieu à des suites judiciaires mais «l'actualité sulfureuse» dans laquelle baignent les relations entre l'Algérie et SNC Lavalin a sonné comme un rappel. Le PDG de Sonelgaz, Nourredine Bouterfa, s'est en tout cas senti obligé de monter au créneau, jeudi, pour assurer que tous les contrats de production d'électricité, y compris celui de la centrale de Hadjret Ennouss, «sont conclus dans la transparence». «Tous les contrats de Sonelgaz sont conclus dans la transparence et séance tenante. Nous n'avons pas relevé d'interventions d'intermédiaires (dans l'attribution de la centrale de Hadjret Ennouss)». Le PDG de Sonelgaz prend la peine cependant de se réserver une porte de sortie contre de mauvaise surprises en indiquant que «s'il s'avère qu'il y a une quelconque intervention qui entrave cette transparence, nous poursuivrons (en justice) la partie concernée». «Le contrat de SKH (Société Kahraba Hadjret Ennouss) a été bien négocié et constitue l'un des meilleurs contrats selon les standards internationaux et je vous défie de me trouver un contrat de même qualité sur le plan international», a assuré M. Bouterfa qui a indiqué néanmoins que Sonelgaz est en contact avec la société canadienne pour vérifier ces informations. «Nous sommes en train de vérifier, y compris auprès de SNC Lavalin, si un intermédiaire est intervenu sur nos affaires, et si cela sera avéré, nous allons défendre nos intérêts», a expliqué le PDG de Sonelgaz.