La baguette de pain s'affiche depuis hier vendredi au prix de dix dinars
au niveau des différentes boulangeries de la ville du vieux rocher. Si cette
augmentation a été une surprise pour certains, elle ne l'a pas été pour
beaucoup d'autres. En effet, la menace planait dans l'air et ce depuis la
réunion du 19 janvier dernier du conseil national de la fédération des
boulangers, qui avait donné à la tutelle ministérielle du commerce, le délai
jusqu'au premier mars 2013 pour dégager une solution satisfaisante pour la
corporation. A cette date et si aucun terrain d'entente entre les deux parties
n'est trouvé, les boulangers procèderont à un relèvement unilatéral du prix du
pain, avaient-ils alors menacé.
Contacté sur ce sujet, le président du bureau de Constantine de la
fédération nationale des boulangers, Abdelaziz Bouguerne, fera savoir qu'au
niveau des boulangeries des wilayas du Centre et de l'Ouest, l'augmentation est
effective depuis quelque temps déjà. Et de préciser, que seules les wilayas de
Constantine, Khenchela, Guelma, Biskra et El Oued n'avaient pas appliqué
l'augmentation à dix dinars et maintenaient le prix à 7,50 dinars. Et c'est
donc, à terme échu du délai fixé à la tutelle par le conseil national de la
fédération, c'est-à-dire vendredi 1er mars, que les boulangers de l'Est du pays
ont décidé du relèvement du prix du pain et de rejoindre ainsi leurs collègues
du reste du pays. Des boulangers rappellent, que la décision d'augmentation du
prix du pain, prise par le conseil national de la fédération nationale des
boulangers, ne vise qu'à garantir le minimum de marge bénéficiaire pour assurer
le maintien de cette activité «qui se meurt», dit-on. Et de souligner, dans ce
cadre, que sur plus de 500 boulangers qui existaient dans la wilaya, il n'en
reste que 80 qui n'ont pas baissé rideau et qui activent encore. Et d'indiquer
que si ces «résistants» n'ont toujours pas fermé, c'est surtout grâce à
l'emploi de la famille (enfants, femmes et parents) dans la fabrication de la
baguette.