Les traces de
l'incendie qui s'est déclenché sous l'impact des tirs sont encore toutes
fraîches. Les cheminées du complexe gazier sont noires de fumée. Des impacts de
balles encore visibles, des pans entiers d'équipements détruits. Au milieu de
ce triste paysage, la présence sur les lieux des équipes algériennes force
l'admiration. Tous ceux qui étaient sur le site en bleu de travail et casque
sur la tête ont échappé miraculeusement à la mort. Ils étaient tous les otages
des terroristes du sanguinaire Mokhtar Belmokhtar. Dynamiques, sourire aux
lèvres, ils refusent d'abdiquer. Ils pensent à leurs collègues assassinés. Ils
en gardent une profonde douleur. Ils entretiennent l'espoir de faire revivre
leur souvenir par la reprise du travail et la remise en marche du complexe
qu'ils ont géré ensemble. Ils sont certains que ceux de leurs collègues
étrangers qui sont partis vers leurs pays respectifs reviendront. «Nous savons
qu'ils le feront, beaucoup d'entre eux nous l'ont fait déjà savoir», affirme un
des techniciens rassuré. Le réveil du cauchemar se fait progressivement et
sûrement.