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Des fermes-écoles seront bientôt ouvertes dans plusieurs régions du sud
du pays pour permettre aux confréries d'assurer une formation religieuse aux
jeunes et de réaliser des projets d'investissements dans le cadre des
programmes du développement rural.
Le ministre de l'Agriculture animera, demain dimanche, une importante réunion à Ghardaïa où seront présents leaders de l'investissement public et privé, acteurs du développement, notables, représentants de la société civile ainsi que les chouyoukhs des zaouïas. Près de 300 personnes viendront, outre de Ghardaïa, d'El-Oued, Biskra, Laghouat et Ouargla pour discuter ensemble formation, développement et investissement. Ce sont ainsi cinq wilayas du sud-est du pays qui seront représentées à cette rencontre-débat, première du genre, en vue de faire part de leurs préoccupations mais aussi de leurs propositions pour lancer des programmes de développement économique et social en fonction des dispositifs sectoriels d'appuis techniques et financiers existants, entre autres, les fonds du Sud et des hauts plateaux. «L'idée a germé il y a plus d'une année lorsque des notables et les cheikhs des zaouïas du sud du pays ont pris contact avec le ministre de l'Agriculture pour lui faire savoir qu'ils voulaient participer d'une façon active dans le développement de leurs régions», nous informe un des organisateurs de la rencontre. En raison de la spécificité du relief et paysages de ces territoires, le plus gros des efforts s'inscrira en évidence dans le cadre du développement rural sur fond d'exploitation et de mise en valeur de propriétés foncières agricoles par voie de concessions. Pour ce faire, Rachid Benaïssa a reçu à plusieurs reprises ceux qui l'ont sollicité, pour déterminer avec eux les points d'ancrage de programmes susceptibles d'être lancés dans cette optique. Programmes qui, «faut-il le préciser, ne peuvent être réalisés qu'à travers une coordination intersectorielle effective», ajoute ce responsable. Des concertations avaient été alors lancées entre les ministères de l'Agriculture, de l'Intérieur et des Collectivités locales ainsi que celui des Ressources en eau, autour de ce lourd dossier de développement des régions du Sud. DES FERMES-ECOLES DANS LES ZAOUÏAS «Une fois mis au courant, le 1er ministre leur a donné de suite le feu vert pour associer tous ceux qui sont comptés parmi les leaders au sein de ces sociétés, à la préparation et à la mise en œuvre de programmes de développement économique et social dans divers secteurs d'activités», nous fait savoir un conseiller de Sellal. La participation des responsables du ministère des Affaires religieuses et des wakfs s'y est imposée de fait, tout aussi que celles du ministère des Finances (budget, domaines, cadastres, foncier? ), du Tourisme, de l'Habitat et autres de l'Education nationale et de la Jeunesse et des Sports. La rencontre-débat de Ghardaïa permettra à ces nombreux «associés» de mettre sur la table, chacun pour ce qui le concerne, leurs préoccupations, les contraintes sur le terrain, les besoins ainsi que les objectifs qui se sont fixés. Il est convenu d'ores et déjà le lancement de fermes-écoles au niveau des zaouïas pour assurer une formation religieuse aux jeunes, leur apprendre les métiers de l'agriculture et leur permettre de lancer et de gérer des projets d'investissements dans ce cadre. Il leur sera ainsi possible d'engranger des gains pour, entre autres, entretenir et renforcer matériellement leurs zaouïas. Tous les secteurs pourront contribuer par la même occasion à l'épanouissement et au rayonnement de ces lieux de cultes, d'éducation et de culture pour en faire des institutions de spiritualité, de traditions et de savoir au service de la société. «SECURISER LES POPULATIONS DU SUD PAR LE DEVELOPPEMENT» Il est prévu que le ministre de l'Agriculture et le secrétaire général du ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales, qui représentera son ministre à Ghardaïa, consacreront l'après-midi du dimanche aux cheikhs des zaouïas avec lesquels ils s'entretiendront sur plusieurs questions politiques, sécuritaires, économiques et sociales. L'on note du côté du ministère de Dahou Ould Kablia que les approches de développement et leurs appuis techniques et financiers qui seront défendus au cours de la rencontre-débat du sud-est du pays, viennent conforter celles exposées et prises en charge dans le cadre du grand programme du Sud, dont l'annonce a été faite l'année dernière par Ahmed Ouyahia alors 1er ministre. «Depuis la réalisation du projet d'alimentation en eau potable de la région de Tamanrasset à partir d'In Salah, le gouvernement a commencé à réfléchir au lancement de projets structurels tout au long du tracé de cette infrastructure du siècle qui s'étend sur des milliers de kilomètres», nous dit un responsable du ministère de l'Intérieur. «L'objectif étant de stabiliser les populations du Sud, de leur créer des emplois et de leur permettre de réaliser des projets d'investissements divers», précise notre source. Il est évident qu'en ces temps d'insécurité dans le Sahel et tout au long des frontières, les populations du grand sud du pays sentent plus le besoin d'être rassurées et protégées par le pouvoir central dont la mission devra être concentrée autour du développement économique et social de ses territoires lointains, immenses et convoités. «L'Etat doit absolument sécuriser les populations du Sud et leur assurer des emplois et une vie décente», affirme notre interlocuteur. Les ministres de l'Intérieur et de l'Agriculture ainsi que les représentants des autres secteurs d'activité réitéreront en principe, le 4 février prochain, l'expérience de cette rencontre-débat avec les notables, les leaders de la société civile, les acteurs du développement ainsi que les cheikhs des zaouïas de quatre wilayas du Sud-Ouest à savoir Adrar, Bechar, Tindouf et Tamanrasset. Ils auront aussi à se déplacer plus tard, aux confins du Sud, pour rencontrer ceux d'Illizi et de Djanet. |
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