Le mini bilan établi-après six journées de compétition ne suscite guère
l'optimisme des férus du football débridé. En effet, la moyenne des buts
inscrits est faible : 1,50 alors que celle des quatre matches de mercredi et
jeudi est encore plus réduite 1,25. Sur les 12 rencontres, 7 se sont achevées
sur des résultats nuls et il y a donc eu 5 victoires et 5 défaites. Est-ce
qu'on s'achemine vers des records d'indigence dans cette édition où pourtant
les supporters de toutes les équipes sont pleins d'enthousiasme ? Il est encore
trop tôt pour donner une réponse. Toutefois, il est clair que ces chiffres
traduisent très clairement la trop grande prudence de certaines formations -
dont l'Algérie - lors de cette entame. Jeudi soir donc, seul le Ghana avait à
son compteur 3 buts dont un penalty, alors que quatre participations pointaient
en seconde position avec 2 buts. Enfin, la parfaite stérilité est du côté de
l'Algérie, du Niger, de l'Angola et du Togo. Toujours jeudi soir, le Niger a
enregistré un fait historique pour lui, à savoir son premier? point en coupe
d'Afrique des Nations en tenant en échec la RDC. Une analyse plus fouillée
laisse à penser qu'il n'y a plus de petites équipes en Afrique, à l'image du
Cap Vert qui a confirmé que sa présence dans cette édition n'est guère une
surprise après avoir sorti en éliminatoires le Cameroun, une grosse pointure du
continent. Sans trop faire de bruit, les Capverdiens viennent de tenir en échec
deux pays de football comme l'Afrique du Sud et le Maroc, s'attirant la
sympathie des observateurs. Pourquoi donc une équipe issue d'une population de
500.000 habitants est en mesure de contrer des adverses en principe très
supérieurs sur le papier ? Il faudrait prendre en compte beaucoup de données
pour établir une étude et apporter une réponse juste et cohérente. Ce
nivellement en tous cas, suscite déjà des commentaires. D'un côté, on se
réjouit de la nette progression des « petites » nations alors que les grosses
cylindrées habituées aux honneurs n'arrivent pas à convaincre, du moins pas
encore. Est-ce que la seconde phase sera plus prolixe en buts ? Il faudrait
pour cela que les entraîneurs lâchent la bride à leurs poulains, ce qui n'est
pas évident compte tenu de la pression et des tactiques de rigueur appliquées.
Il y a au moins un petit constat à faire, à savoir que des joueurs locaux
affichent un talent prometteur qui a tapé dans l'œil des agents observateurs en
place en Afrique du Sud, à l'image de l'Algérien Belkalem qui a séduit des
recruteurs allemands. Il n'est pas interdit de prévoir d'autres «éclosions»,
alors que certains pros ne sont pas des modèles en matière de rendement et
d'engagement pour les évidentes raisons que nul n'ignore. Mais ceci reste un
autre débat à traiter ultérieurement. Espérons seulement que les entraîneurs et
les équipes vont se corriger en se montrant plus conquérants, car c'est la
seule voie pour progresser.