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Personne ne donnait cher des chances du Qatar qui s'était porté candidat pour l'organisation du Mondial 2022 de football mais, à la surprise générale, ce petit pays a déjoué tous les pronostics et a pu arriver à ses fins le 2 décembre 2011, et ce, malgré une rude concurrence formée des États-Unis, du Japon, de l'Australie et de la Corée du Sud. Ainsi, le Qatar sera le premier pays arabe à organiser un des plus grands évènements sportifs du monde. Les interrogations fusaient de partout et des voix se sont élevées de par le monde, notamment des Etats-Unis qui, par le biais de leur président Barack Obama, ont qualifié le choix du Qatar de « mauvaise décision ». Certains se sont montrés sceptiques quant aux capacités de ce pays pour organiser ce rendez-vous planétaire. D'autres ont critiqué ce choix en pointant du doigt Joseph Blatter et le secrétaire général de la FIFA d'avoir favorisé le dossier qatari. Entre les appréhensions des uns et l'optimisme des autres, il fallait trancher avec comme arbitre la réalité du terrain. Sur place à Doha, à l'occasion des jeux sportifs arabes, tous les observateurs ont constaté de visu que cette petite monarchie du Golfe avance à pas de géant dans tous les domaines pour devenir, en l'espace de quelques années, une plaque tournante de l'économie et du sport mondial tout en s'imposant comme un centre touristique. L'impression qui se dégageait à travers toutes les déclarations est que « impossible n'est pas qatari ». En résumé, le Qatar peut relever les challenges les plus fous, et les autorités politiques de cette richissime monarchie gazière du Golfe, à leur tête l'émir cheikh Hamad ben Khalifa Al-Thani, n'ont pas lésiné sur les moyens en investissant dans le domaine du sport et des infrastructures. LE TOURISME, UN AUTRE ATOUT Avec la multiplication des manifestations sportives à Doha, la capitale du Qatar est devenue ces dernières années un pôle touristique incontournable. Les autorités locales ont mis le paquet en investissant dans l'hôtellerie. Doha est devenue une ville moderne par excellence avec plus de cent hôtels et attire de plus en plus de touristes, notamment en cette période de l'année où la température ne dépasse pas les 30 degrés. Même les clubs européens en cette période de trêve fuient le froid pour élire domicile à Doha. Ainsi, le Paris SG, l'AC Milan et le Bayern Munich ont planté leur camp d'entraînement à Doha pour préparer la reprise. Alliant séances d'entraînement et shoppings, joueurs et dirigeants de ces clubs sus cités ainsi que les touristes ne regretteront pas de sitôt leur virée à travers Doha qui offre aux visiteurs des attractions intéressantes en se promenant sur la Corniche et en visitant le Souk Wquif, le Musée de l'art islamique, l'Orientalist Museum, Villaggio, City Center et l'Aspire Zone, un grand complexe sportif. DES INFRASTRUCTURES SPORTIVES HAUT DE GAMME Le Qatar peut se targuer de posséder des infrastructures haut de gamme, ce qui a soulevé du reste l'admiration des présents aux jeux sportifs de Doha avec comme référence l'impressionnante Aspire Zone, un véritable parc olympique. Outre cet acquis, le football se taille la part du lion du point de vue infrastructures. Tous les clubs qui animent le championnat professionnel de football possèdent leurs propres stades avec terrain de réplique et tous les moyens de récupération. Ne s'arrêtant pas là, et en prévision du Mondial 2022, les hautes autorités du Qatar ont promis de rénover trois stades dont le Khalifa international stadium qui abrite les matches de la sélection qatarie, tout en construisant d'autres au nombre de neuf ultramodernes et de les climatiser. Le Qatar, qui a gagné en expérience du point de vue organisation des grandes manifestations sportives comme ce fut le cas en 1995 et en 2006 et qui a vu Doha abriter respectivement le Mondial U 20 de football et les jeux asiatiques, se prépare pour un autre défi, celui d'organiser le Mondial 2015 de handball. LE SAVOIR-FAIRE AU PRIX FORT Partant du principe que le savoir-faire s'acquiert au prix fort, les autorités qataries chargées du sport se sont engagées dans une politique à long terme, en faisant appel aux services de techniciens, tous sports confondus et issus de différents pays, pour apporter leur pierre à l'édifice, à savoir le développement du sport qatari. Le premier à en bénéficier est le football qui reste le sport roi au Qatar. Dans l'optique du Mondial 2022, la fédération qatarie de football s'est entourée de trois grands conseillers. A citer, en premier, l'Algérien Ali Benarbia qui n'est plus à présenter pour son vécu en France et en Angleterre avant de raccrocher les crampons à Doha où il a élu domicile depuis quelques années. Le Serbe Bora Milutinovic, l'entraîneur globe-trotter qui a sillonné les quatre continents, fait partie de ce staff conseil aux côtés de Ronald de Beoer, l'ancien international des Pays-Bas et ex-joueur de l'Ajax Amsterdam et du FC Barcelone qui a soutenu, avec Zineddine Zidane, la candidature du Qatar pour le Mondial 2022. Les clubs au nombre de quatorze, qui animent le championnat professionnel du Qatar, ont tiré profit de la manne financière injectée dans le football pour s'offrir les services d'entraîneurs et de joueurs étrangers. Dans ce contexte, et au vu des contrats faramineux qu'offrent ces clubs, beaucoup de techniciens et de joueurs cotés à l'échelle internationale n'ont pas résisté à l'appel des sirènes. Dans ce contexte, nous pouvons citer le plus en vue des joueurs algériens, Nadir Belhadj qui connaît une grande réussite avec Al Sadd qui vient de s'illustrer dernièrement au Japon en montant sur la troisième marche du podium du Mondial des clubs, remporté par le Barça. Ziani et Bougherra, qui ont intégré cette saison le championnat qatari, tirent eux aussi leur épingle du jeu dans leurs clubs respectifs, Al Djeich et Lakhwiya, ce dernier club entraîné par l'Algérien Djamel Belmadi se trouve sous les feux de la rampe car caracolant en tête du championnat cette saison après avoir remporté le titre, la saison écoulée. L'APPORT DES TECHNICIENS ALGERIENS A l'instar de Benarbia et de Belmadi en football, d'autres entraîneurs dans différentes disciplines participent à l'essor du sport qatari. Ces derniers, qui ont plusieurs années d'exercice dans ce pays, ont tous un dénominateur commun, celui d'avoir quitté l'Algérie la mort dans l'âme en raison d'un manque de reconnaissance et d'une politique basée sur le bricolage. Au Qatar, tous sont unanimes à reconnaître que leur situation socioprofessionnelle s'est nettement améliorée, outre les conditions de travail qui sont réunies pour mener à bien leur mission. L'exemple le plus édifiant de la réussite de ces techniciens algériens qui sont cotés au Qatar est Mohamed Bouhadou, l'ex-entraîneur de l'équipe nationale féminine de judo qui a gravi, en un laps de temps très court, les échelons pour occuper actuellement le poste de DTN de la Fédération de judo et taikwendo. L'exode de nos meilleurs techniciens tant en football qu'en judo n'a pas épargné d'autres disciplines pourvoyeuses de médailles, à l'instar de la natation qui a fait pâle figure à Doha. Pour information, dans la capitale qatarie, ils sont seize techniciens algériens qui activent pour la promotion de la natation du pays d'accueil à l'instar d'autres entraîneurs des différentes disciplines, tels que le volley représentée par Beldi Habib, l'ex-entraîneur de l'EN de volley-ball. Depuis 2004 au Qatar, il a intégré le ministère de l'Intérieur pour diriger le département des sports. Ce dernier a tenu à rendre hommage à deux grandes personnalités de la balle au filet, à savoir Kessiba Abdelkader et Benhamida Abdelkader, les premiers cadres à investir la scène qatarie en plantant les bases du volley dans ce petit émirat. Le sport qatari tire profit de sa manne financière pour s'attacher les services d'autres techniciens algériens, même si ces derniers sont minoritaires par rapport aux Egyptiens et Tunisiens. D'autres cadres, que nous ne pouvons pas citer dans leur totalité, font le bonheur du sport qatari, à citer Mehdi Cerbah, Hocine Boumaraf, Saïd Kenaoui, Iridir, Belmadi en football, Draouci, Herrouche Lakhdar, Chouaib Kafi, Mohamed Seghir, Akkab en handball, Krim Abdennour, Noureddine Si Mohamed, Abdelkrim Bensaïd et Tahar Righi en athlétisme, Lynda Mekzine, Chalal en judo, Guemir Zohra en escrime et la liste est encore longue. L'ASPIRE ACADEMY, L'AVENIR DU SPORT QATARI L'avenir du sport qatari se trouve à Aspire Academy où sont regroupés les meilleurs talents du pays dans différentes disciplines. Alliant sport et études, ces jeunes âgés de 12 à 17 ans sont bien pris en charge et encadrés par des formateurs qualifiés. ASPETAR OU LA MEDECINE AU SERVICE DU SPORT La clinique Aspetar, qui est située dans Aspire zone, est dirigée par le Dr Tchalabi. De grands spécialistes réputés mondialement dispensent leur savoir en premier aux athlètes qataris et aux jeunes de l'Aspire Academy, qui sont suivis à longueur d'année. En raison du climat et de la qualité du service, Aspetar attire de plus en plus d'athlètes du monde entier qui trouvent en ce lieu des conditions idoines pour un rétablissement rapide. Une innovation à Aspetar, à propos des stages en altitude, pas besoin de se déplacer en Suisse ou autre pour s'acclimater, l'athlète trouve dans une salle aménagée les conditions climatiques recherchées, un procédé qui a été mis au point par le défunt Valery Lobanowsky, ex-entraîneur de l'équipe nationale de football de l'URSS. Agréé par la FIFA et d'autres fédérations mondiales, Aspetar a passé des conventions avec différentes associations, dont la FAF. |
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