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L'enquête sur l'attaque terroriste contre la base de Tiguentourine à In
Amenas avance et les premières informations recueillies font état de la
présence d'un ancien chauffeur dans le complexe gazier d'In Amenas parmi les
membres du commando islamiste, a appris hier l'AFP de source sécuritaire. Son
corps avait été reconnu par des employés sur le site. «L'un des assaillants
tués avait travaillé comme chauffeur pour l'une des entreprises opérant à
l'intérieur du complexe avant de démissionner il y a un an», a déclaré en
substance cette source sans pour autant préciser qui avait été l'employeur de
l'assaillant. Rappelons que le procureur de la République près le pôle pénal
spécialisé de Sidi M'Hamed a requis ce dimanche l'ouverture d'une information
judiciaire sur l'attaque terroriste contre la base de Tiguentourine à In
Amenas. «Suite à l'attentat terroriste perpétré contre la base de Tiguentourine
à In Amenas, en application des dispositions du code de procédure pénale,
notamment celles de l'article 548, le procureur de la République près le Pôle
pénal spécialisé de Sidi M'Hamed a requis, ce dimanche 20 janvier 2013,
l'ouverture d'une information judiciaire quant à ces faits et ce, après avoir
été destinataire de la procédure de l'enquête préliminaire réalisée par les
services de la police judiciaire compétente», a indiqué le Parquet général près
la Cour d'Alger dans un communiqué. «Le dossier de procédure se trouve
présentement entre les mains du juge d'instruction dudit pôle, saisi en
application des dispositions de l'article 40 bis 3 du code de procédure
pénale», a précisé la même source.
Quant aux deux «Canadiens» qui parlaient avec un fort accent anglais, il s'agit en fait de deux binationaux arabes, a indiqué la source sécuritaire. Officiellement, et selon la version finale du Premier ministre Abdelmalek Sellal, le commando était formé de trois Algériens et de Canadiens, Egyptiens, Maliens, Nigériens, un Mauritanien et 11 Tunisiens. Quant au chef du commando, l'Algérien Mohamed Amine Benchenab, abattu lui aussi par les forces spéciales, il a été reconnu comme l'auteur de l'enlèvement de deux coopérants espagnols, un homme et une femme, et d'une Italienne le 23 octobre 2011 dans un camp de réfugiés sahraouis près de Tindouf. L'enlèvement avait été revendiqué à l'époque par le Mouvement pour l'unité et le jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao) et les otages relâchés le 18 juillet dernier. Les forces spéciales algériennes avaient lancé deux assauts pour libérer les otages retenus par les hommes de Belmokhtar depuis mercredi. Le premier jeudi pour libérer ceux retenus dans la base de vie du complexe, l'autre, final, samedi en milieu de matinée, contre l'usine où étaient retranchés des assaillants avec sept otages étrangers abattus d'une balle dans la tête par leurs ravisseurs. Le commando islamiste est arrivé de Agalhouk du nord du Mali, non loin de la région de Tinzaouatine, en passant de la frontière algéro-malienne à la frontière algéro-nigérienne avant d'entrer dans la région d'Abid, Ijil et Tiguentourine, le site du complexe gazier, selon la version officielle. Le périple à travers le désert aurait pris deux mois. Des témoignages affirment que le commando aurait bénéficié d'une « aide logistique » d'islamistes en Libye. « Une aide logistique a été fournie depuis la Libye », a indiqué à l'AFP une source, sous couvert de l'anonymat, présentée comme très proche des groupes extrémistes en Libye. Le bilan annoncé lundi par M. Sellal fait état de 37 otages étrangers et un otage algérien tués, 29 assaillants abattus et trois découverts vivants par les forces spéciales. Cinq étrangers sont encore portés disparus et sept corps restaient encore non identifiés lundi. Et c'est cette incertitude qui fait réagir le Japon qui a demandé à Alger de lui fournir des informations sur le Japonais toujours manquant et les circonstances dans lesquelles neuf autres ont été tués lors de la prise d'otages. Au départ, ce sont trois Japonais qui étaient portés disparus avant de confirmer, hier, la mort de deux salariés de l'entreprise de construction de complexes chimiques et énergétiques JGC. Un avion gouvernemental japonais a atterri hier à l'aéroport international Houari Boumediene à Alger avec le vice-ministre des Affaires étrangères, Shunichi Suzuki, porteur d'une lettre en ce sens du Premier ministre Shinzo Abe à l'attention du chef de l'Etat, Abdelaziz Bouteflika. Cet avion devrait rapatrier les dépouilles des neuf Japonais. Sur le plan diplomatique, Barack Obama a déclaré dans un communiqué que le peuple américain soulevait ses prières et ses pensées aux familles de toutes les personnes tuées ou blessées dans l'attentat terroriste en Algérie, imputant la responsabilité de cette tragédie aux terroristes. Les Etats-Unis condamnent cette action dans les termes les plus forts. Il ajoutera que cette attaque est un autre rappel de la menace posée par Al-Qaïda et d'autres mouvements extrémistes violents en Afrique du Nord. Dans les prochains jours, nous continuerons à être en contact étroit avec le gouvernement algérien pour parvenir à une meilleure compréhension de ce qui s'est passé afin que nous puissions travailler ensemble pour prévenir de telles tragédies à l'avenir. |
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