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« Les parents de 33 élèves qui, pendant 16 jours maintenant, empêchent
leurs enfants de poursuivre les cours dans leur établissement primaire, vont
être poursuivis en justice par la direction de l'éducation», nous a déclaré
hier M. Latafi Mohamed, porte-parole de la direction de l'éducation de la
wilaya de Constantine.
Cet empêchement a été décidé par solidarité avec leur enseignante, qui a comparu devant la commission de discipline de l'établissement pour répondre d'une faute professionnelle qu'elle a commise. Ainsi, pour cette raison, les élèves n'ont pas été autorisés par leurs parents à poursuivre les cours dispensés par la suppléante désignée par la direction de l'école. Commentant l'information, notre interlocuteur a fait remarquer que ces parents ignorent sûrement que la loi réprime ce genre de pratique et que toute autorité, et même de simples citoyens, après avoir constaté cette infraction à la loi, sont fondés à ester en justice les contrevenants. M.Latafi a ajouté que ce phénomène a été constaté surtout au niveau de l'enseignement primaire. Dans le même sillage, a poursuivi ce responsable, un autre phénomène qui a tendance à prendre de l'ampleur, est celui des parents qui, choisissant eux-mêmes les enseignants, exigent que leurs enfants soient placés dans les classes où professent ces derniers. Faute de quoi, ils menacent de les retirer de l'école. Par ailleurs, interrogés par nos soins, un groupe d'enseignants qui ont préféré garder l'anonymat, nous a affirmé que le phénomène de retrait d'enfants du cycle scolaire par leurs parents est devenu inquiétant dans la ville des ponts. « Les cas de parents qui, pour une raison ou pour une autre, retirent leurs enfants de l'enseignement primaire, se comptent par dizaines, et il faut faire des investigations à ce niveau pour se rendre compte de l'ampleur que prend ce phénomène qui, d'ailleurs, n'est pas nouveau», ont-ils assuré. Sur un autre plan, questionné sur le mouvement de protestation des lycéens des classes terminales, déclenché ces deux derniers jours, pour réclamer l'allègement des cours programmés pour les épreuves du baccalauréat, et la détermination du seuil de ces cours, mouvement qui s'est poursuivi hier encore devant la direction de l'éducation, pour la seconde journée consécutive, M. Latafi a répondu sur un ton exaspéré que «cela tend à devenir un jeu pour ces élèves». Il dira à ce sujet, que la direction de l'éducation vient de lancer un appel aux parents pour leur demander de «sortir de leur silence, de prendre leurs responsabilités, de se mobiliser et de s'impliquer davantage», et ce, pour essayer de raisonner leurs enfants et apaiser les esprits. «Laisser leurs enfants tourner dans la rue durant toute la journée en clamant des slogans dont la plupart ne connaissent même pas la signification, ni le contenu, ce n'est pas normal», a estimé M. Latafi. Répondant directement à notre question, ce responsable a confirmé que les responsables de la direction de l'éducation ont reçu, hier matin, un groupe d'élèves représentant la centaine de lycéens environ qui poursuivaient la protesta et qui étaient venus de cinq lycées différents de la ville des ponts, notamment des lycées Redha-Houhou, Soumia et 5 juillet. «Il leur a même été proposé de rencontrer le directeur de l'éducation. Mais après avoir reçu des explications comme à propos de la question du seuil des cours, une de leurs principales revendications, lequel ne peut être déterminé raisonnablement que vers la fin mois de mai, comme d'habitude, ils furent informés du communiqué du ministère de l'éducation nationale qui a connu une large diffusion, hier, sur les ondes de la radio régionale de Constantine, les lycéens ont été apparemment convaincus et se sont dispersés», a expliqué encore le représentant de la direction de l'éducation. |
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