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Les orientations du Président Abdelmadjid
Tebboune sont claires. Il faut aller vite pour
rattraper le retard et relancer la machine industrielle.
Lors de la dernière conférence nationale sur la relance industrielle du 4 au 6 décembre, plusieurs décisions ont été prises par les pouvoirs publics notamment l'objectif de relancer la machine industrielle frappée par un ralentissement enregistré ces dernières années. La volonté politique est grandement affichée. Le cap a été déjà fixé, une contribution de 10% à 12% de l'industrie dans le PIB. Pour rappel, actuellement, nous sommes à 6%, un gap important à rattraper pour les années à venir. Pour ceux qui sont déjà dans l'industrie 4.0, aussi appelée l'industrie du futur ou quatrième révolution industrielle, comprendront parfaitement que la technologie (numérique) est une partie prenante dans cette nouvelle configuration industrielle. En effet, l'informatique gagne davantage du terrain par rapport à la contribution de l'humain dans la production. Toutefois, la finalité du processus industriel reste de pouvoir relier les produits manufacturiers aux consommateurs finaux en passant impérativement par la phase de logistique, approvisionnement jusqu'au paiements ou recouvrement. Cette contribution destinée non seulement aux industriels mais également au grand public pour objectif de répondre à cette problématique souvent soulevée par la plupart des producteurs qui est : Quelle est la meilleure façon qui permettra de travailler selon le modèle japonais Lean Production tout en sécurisant le processus de la production jusqu'à arriver aux échanges financiers ? Au cours des cinq prochaines années, la nouvelle technologie appelée la Blockchain pourrait bouleverser le mode de fonctionnement des entreprises et des places de marché. Tôt ou tard, les industriels seront confrontés à cette question. La décision d'adoption « précoce » de cette technologie dans leurs entreprises dépend de l'efficacité avec laquelle ils géreront leurs processus financiers. S'ils sont à la traîne par rapport à leurs concurrents en termes de coûts ou s'ils souhaitent améliorer leurs niveaux de performance, la blockchain peut être une stratégie efficace. POURQUOI S'APPELLE-T-ELLE BLOCKCHAIN ? Cette technologie utilise des informations cryptées dit « Hachés » dans des blocs de codes informatiques, qui sont reliés entre eux dans une sorte de grand livre partagé utilisant la cryptologie. Si un individu tente de pirater le grand livre, il est immédiatement repéré par les parties concernées et la chaîne se rompt. Cette nouvelle technologie apporte une nouvelle manière de traiter ces transactions complexes. Elle solutionne à elle seule beaucoup de dysfonctionnent et de lacunes dans la chaine de traitement. Elle pourra apportée les avantages suivants : - Ordonnés chronologiquement : chaque block est identifié de manière unique, et fait référence à l'identifiant du block qui le précède. -Irrévocables : une fois qu'un block est validé et ajouté à la blockchain, il ne peut plus être supprimé ni modifié. IMPOSSIBILITE D'INSERER UNE TRANSACTION FRAUDULEUSE - Partagé : tous les nœuds du réseau détiennent leur propre copie de la blockchain, identique à celle de tous les autres ; on parle aussi de « distributed ledger » - Décentralisé : aucun nœud du réseau n'agit comme « tiers de confiance », détenteur de la copie de référence de la blockchain - Transparent : l'ensemble des transactions enregistrées dans la blockchain est visible par tous les nœuds du réseau - Infalsifiable : il est extrêmement difficile voire quasi impossible d'insérer une transaction frauduleuse, voire simplement erronée, dans la blockchain. Il est à clarifier que la règlementation algérienne notamment l'article 113 de la loi de finances 2018, il est interdit d'acheter, de vendre, d'utiliser et même de posséder une monnaie virtuelle. Les crypto-monnaies entrent donc sous l'égide de cette loi, n'a aucune relation avec la technologie de la blockchain objet de notre contribution. D'ailleurs, il est souhaitable que l'utilisation de cette technologie doit être généralisée dans plusieurs domaines en particulier, la Finance (banque), l'Assurance, la santé et Supply-chain vu les avantages qu'elle pourrait apportée aux utilisateurs. En effet, la blockchain permet d'améliorer presque tous les processus financiers : procure to pay, comptabilité fournisseurs/clients/générale, rapprochement et même la paie. Le procure to pay est actuellement au cœur des préoccupations car certains payeurs sont en position de force pour imposer les changements. LA BLOCKCHAIN A L'ERE DE L'INTELLIGENCE ARTIFICIELLE ? Afin de situer l'Algérie avec les pays qui ont déjà opté pour cette technologie, selon un article paru dans le journal Forbes en avril 2018 intitulé Les pays qui savent tirer leur épingle du jeu en matière de lever les fonds à travers les ICO (Initial Coin Offering), Singapour prend la première place suivie par la Suisse et les îles Cayman. Au-delà d'un classement « froid », il faut aussi souligner le dynamisme de certains pays dont l'Estonie, la Slovénie, le Portugal ou encore Gibraltar. Dans un registre plus large (Blockchain-friendly, et non uniquement ICO), notons aussi les efforts du Royaume-Uni, de Hong-Kong, du Canada ou encore de l'Australie. Concernant la France, il y a un réel souhait de prendre le virage de la Blockchain, mais aussi de l'intelligence artificielle (les deux sont souvent liées). Les projets fleurissent, les succès sont présents (DomRaider) et l'AMF place certains jalons. Dans son rapport intitulé paru en 2018 « Deep Shift : Technology Tipping Points and Societal Impact », le Forum économique mondial (FEM) a déclaré que, d'ici dix ans, 10% du PIB mondial sera stocké / documenté / exécuté par une forme de processus de type blockchain. Plus 39% des entreprises de plus de 20 000 employés envisagent ou déploient la technologie. Une croissance exponentielle aura des répercussions non seulement sur presque tous les secteurs d'activité, mais aussi sur les institutions gouvernementales et les organismes de réglementation. Cette innovation intéresse également un nombre croissant d'universités telles que Stanford, Princeton, Duke et New York, qui ont déjà déployé des financements pour des laboratoires dédiés à l'étude des blockchains, ainsi que des cours répondant aux questions clés relatives à la chaîne de blocs. L'ALGERIE DOIT SE DOTER D'UNE UNIVERSITE DE L'INTELLIGENCE ARTIFICIELLE L'Algérie n'est pas en deçà de cet intérêt croissant vers les nouvelles technologies et l'économie de la connaissance. Les dernières décisions du Président Monsieur Abdelmadjid Tebboune de créer une université de l'intelligence artificielle sont eux au cœur de cette nouvelle tendance mondiale dans plus d'un cran. Il est plus que nécessaire que cette université ainsi que l'ESI et USTHB doivent former des nouvelles générations d'ingénieurs maitrisant cette technologie de la blockchain que l'Algérie a grandement besoin pour se positionner parmi les pays précurseurs en la matière. Pour un grand nombre de personnes, la blockchain est teintée du scepticisme que suscitent les cryptomonnaies comme le bitcoin, l'ether et le ripple. Dans ces domaines, il semble que les risques l'emportent souvent sur les avantages. Mais, pour les précurseurs, les opportunités de valeur ajoutée ne manquent pas. Les entreprises algériennes peuvent en retirer une valeur importante par la seule utilisation de la blockchain comme une plateforme de gestion des transactions sans faire intervenir la monnaie électronique. POURQUOI NE PARLONS-NOUS QUE DE LA BLOCKCHAIN D'ENTREPRISE ? La blockchain d'entreprise est mise en place par une entreprise unique ou par un groupe d'entreprises dans lequel les parties prenantes sont définies et connues. Elle est censée améliorer le traitement des transactions. La blockchain publique qui sert aux cryptomonnaies comme le bitcoin est totalement différente. La finance peut créer une valeur importante à partir de la blockchain d'entreprise sans aucun lien avec les monnaies numériques. - Seules 2 personnes sur 10 qui connaissent le concept de la blockchain peuvent identifier les applications et les innovations qu'elle pourrait apporter (HSBC, 2018) - Plus de 400% : c'est la hausse que devrait connaître le marché mondial de la blockchain d'ici 2024 (Statista, 2018) - 20 milliards de dollars : le marché de la technologie blockchain devrait atteindre 20 milliards de dollars en 2024. Il était valorisé à 315,9 millions de dollars en 2015 (Transparency Market Research, 2019) - 10% du produit intérieur brut mondial (PIB) sera stocké sur la blockchain ou des technologies liées à la blockchain en 2027 (World Economic Forum, 2018) - Les Etats-Unis dominent la course aux brevets sur la blockchain avec 4 948 brevets déposés en 2019, suivis par la Chine avec 1 452 brevets et l'Europe avec seulement 711 brevets. (Statista, 2019) EN QUOI CONSISTE REELLEMENT LA TACHE D'UNE BLOCKCHAIN D'ENTREPRISE ? La blockchain intègre différents systèmes afin de récupérer les données précisément à leur point d'origine, ce qui permet d'éliminer les rapprochements en aval. Le traitement s'effectue ainsi de bout en bout, dans le cadre de transactions sans contact. Une entreprise utilise, par exemple, la blockchain pour comparer la commande d'un client avec la demande d'achat et enregistre cette action dans une blockchain. Il existe désormais une source unique de données, transparente pour les deux parties. Selon certaines personnes, la blockchain est, en grande partie, exempte de risques. La blockchain garantit la fiabilité en raison de sa transparence. Seules les organisations participantes peuvent avoir accès à un grand livre partagé et l'accès aux données de la blockchain est restreint par les utilisateurs. COMMENT LA BLOCKCHAIN EST-ELLE REGIE ET CONTROLEE ? Les « Smart Contracts » offrent un mécanisme de gouvernance de la blockchain d'entreprise. Après la conclusion d'un Smart Contract, il n'est pas possible d'en modifier les modalités et les conditions sauf en cas d'accord de toutes les parties concernées. La blockchain est une excellente solution lorsque les parties prenantes comprennent plusieurs fabricants, fournisseurs, clients, prestataires de services, transporteurs, régulateurs et même des administrations fiscales. LA BLOCKCHAIN PEUT ETRE UNE SOLUTION EFFICACE POUR LA PROBLEMATIQUE DE L'INCLUSION FINANCIERE ET L'OPTIMISATION FISCALE EN ALGERIE. D'un point de vue opérationnel, des groupes d'entreprises aux objectifs diversifiés et complexes peuvent tirer profit de l'adoption d'une blockchain pour leurs écosystèmes commerciaux. La blockchain permet de gérer les achats d'actifs, le financement, les garanties, les assurances, la conformité réglementaire et la sécurité publique, la fiscalité locale - de manière intégrée et simultanée. LA BLOCKCHAIN, UNE SOLUTION STRATEGIQUE POUR L'INDUSTRIE ALGERIENNE : Certaines entreprises prévoient que la blockchain va transformer leur organisation financière - peut-être même l'ensemble de leur entreprise - dans les années à venir. Ils anticipent des gains importants en matière d'efficacité et de contrôle et étudient déjà les possibilités de réaliser plus vite des économies. Ces industriels mettent en avant leur rôle de catalyseurs de la transformation commerciale de leurs entreprises. Un plus grand nombre commence à peine à se pencher sur la blockchain, mais ils ne sont pas encore prêts à ce que la finance prenne les devants. Ils considèrent la blockchain comme un outil potentiellement utile et ont l'intention de participer aux discussions sur le sujet. Leur priorité consiste à faire en sorte que la sécurité, les contrôles et les exigences réglementaires soient garantis dès le départ. Sur cet axe hautement stratégique que le ministère délégué auprès du Premier ministre chargé de la Startup et l'Economie de la connaissance pourra sponsoriser cette action avec des débats entre les professionnels de cette technologie et les entreprises industrielles intéressées afin de jouer le rôle de catalyseur entre ces différents stakeholders. L'objectif est de recenser leurs besoins et entraves afin de mettre en place les mécanismes nécessaires pour les encourager d'aller tester cette nouvelle technologie sur des bases solides. Une troisième catégorie d'industriels adopte une approche attentiste de la blockchain. Certains d'entre eux n'ont pas des volumes de transactions ou des structures de coûts qui justifieraient d'investir dans des solutions de blockchain. D'autres ont déjà mis en place d'excellents systèmes pour assurer cette fonction. Ils attendent que la demande de blockchain provienne d'autres départements de l'entreprise et envisagent de la soutenir, le cas échéant. Comme indiqué au début de cette contribution, la blockchain peut parfois sembler d'une ambiguïté importante. Par conséquent, plutôt que de s'interroger sur les modalités de fonctionnement de cette technologie, il est préférable de choisir un projet pilote permettant une étude détaillée. L'application pratique est le meilleur moyen de rendre les choses compréhensibles. LA «PLUS GRANDE BLOCKCHAIN DU MONDE» VA VOIR LE JOUR EN ETHIOPIE Pour conclure, la blockchain est rapide, efficace et très peu coûteuse. Le gouvernement algérien pourra en tirer profit pour développer le pays où une grande partie de la population a accès à internet. Prenant l'exemple de l'Ethiopie, trois mille cinq cents écoles, cinq millions d'élèves et 750 000 enseignants. S'annonce déjà comme le « plus grand déploiement d'une blockchain dans le monde », selon les mots d'Input Output Hong Kong sur Twitter. Et surprise : ce projet ne vient ni de la Perle de l'Orient, où IOHK a été fondée, ni des Etats-Unis, où elle est présente, mais bien d'Ethiopie. Un pays qui a ambition de développer plusieurs secteurs tels que l'agriculture, la santé, les transports et l'éducation d'ici 2025. Ce pays est tourné depuis ses débuts vers un développement durable de la blockchain. En effet, ils ont réalisé depuis longtemps que les pays en développement pourraient particulièrement bénéficier de la technologie blockchain, grâce à l'absence de systèmes numériques intégrés et établis, mais également parce que les blockchains sont moins coûteuses que des infrastructures plus lourdes ». *MSc, EMBA Notes et Bibliographie : Blockchain : Les Pays Qui Savent Tirer Leur Épingle Du Jeu - Forbes France Qu'est-ce que la blockchain ? | economie.gouv.fr Blockchain : avantages et inconvénients de cette technologie - Cryptoast deloitte_moment-critique-volet-4-blockchain.pdf Ces 5 secteurs que va révolutionner la blockchain (industrie-techno.com) Les enjeux économiques de la blockchain | Cairn.info L'Ethiopie mise sur la blockchain pour faire un bond en avant - Geeko (lesoir.be) Blockchain : les chiffres à retenir en infographie (clubic.com) L'Ethiopie fait le pari de la blockchain pour accélérer son développement (20minutes.fr) La « plus grande blockchain du monde » va voir le jour en Ethiopie (teknolojia-news.com) |
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