Au 31 décembre
2012, l'échelle de mesure des barrages de Béni Bahdel, Mefrouche, Hammam
Boughrara, Sekkak et Sidi Abdelli affichait un total de 315,492 millions de m³
d'eau emmagasinée, enregistrant ainsi un taux de remplissage de 67,23%. L'année
précédente (2011), à pareille période, le volume de remplissage de ces cinq
barrages a atteint 219, 891 millions de m³, a-t-on appris auprès de l'Agence
nationale des barrages et transferts (unité d'inspection et d'intervention des
barrages ouest). Grâce aux récentes précipitations, entre autres, les réserves
hydriques du barrage de Béni Bahdel ont enregistré un volume de 39,426 millions
de m³, Mefrouche 14,213 millions de m³, Hammam Boughrara 166,768 millions de
m³, Sekkak 25,525 millions de m³ et Sidi Abdelli 69,560 millions de m³. Le
volume total des affluents positifs au 31 décembre 2012 est de 186,673 millions
de m³. Près de 16,866 millions de m³ d'eau ont été prélevés pour l'irrigation
et 36,356 pour l'AEP. Quant aux fuites enregistrées dans les barrages de Béni
Bahdel, Hammam Boughrara et Sidi Abdelli, elles ont atteint 2,558 millions de
m³. A la fin décembre, le niveau est déjà remonté de plus de 2 m et le déficit
hydrologique constaté est encore largement réversible grâce aux fortes
précipitations de l'automne et le début de cet hiver. Ces précipitations ont
permis de maintenir des conditions favorables concernant l'état quantitatif des
ressources en eau. Après de faibles niveaux observés en début de l'année, les
débits des oueds ont par la suite été élevés, en lien avec les épisodes
pluvieux. De nombreux cours d'eau ont ainsi été en crue suite aux fortes
précipitations reçues. Les débits moyens mensuels ont été nettement supérieurs
aux valeurs saisonnières dans l'ensemble. Malgré la qualité de leurs eaux, les
cinq barrages ont contribué à l'irrigation des terres agricoles et permis aussi
de soulager la nappe sous-jacente. Ces réserves en eau, conjuguées aux
importantes précipitations qui s'étaient abattues dernièrement sur toute la
région, favorisent les conditions optimales pour réussir une campagne agricole
«normale». La région de Tlemcen, très riche par ses plaines de Maghnia, Hennaya
et Bensekrane qui, à elles seules, contiennent plus de 20.000 hectares de
terres agricoles, avait connu durant ces derniers jours de fortes
précipitations qui avaient atteint des niveaux exceptionnels dans certaines
zones, ce qui permettra d'atténuer la pollution des eaux emmagasinées dans ces
barrages qui reçoivent, d'une part, les rejets des oueds de plusieurs
agglomérations et, d'autre part, les rejets industriels. Comme nous l'avions
évoqué dans un précédent article, ces dernières années, les rejets des eaux
usées d'origine urbaine et industrielle ont augmenté dans les oueds,
constituant ainsi une menace pour la qualité des eaux des barrages, qui
s'enrichissement davantage en éléments nutritifs provoquant ainsi une
eutrophisation qui génère un certain nombre de problèmes de qualité. Les dégâts
causés par la pollution et l'envasement menacent déjà sérieusement la viabilité
de ces ouvrages. Le barrage de Béni Bahdel est menacé par les eaux polluées des
oueds de Béni-Snous et Sebdou, le barrage de Hammam Boughrara par l'oued
Mouillah, le barrage de Sidi Abdelli par les oueds d'Ouled Mimoun et
Aïn-Tellout. Le barrage de Sekkak est, quant à lui, menacé par l'oued de
Saf-Saf et Aïn Hout. Ainsi, ces barrages qui présentent de sérieux risques
doivent être périodiquement contrôlés.