Le projet de réhabilitation de la bâtisse de l'hôtel de ville, sis à la
place du 1er Novembre, devra nécessiter une enveloppe budgétaire de plus de 60
milliards de centimes, ont indiqué hier au Quotidien d'Oran des sources concordantes
proches de la commune d'Oran. Le dossier relatif à cette opération qui se
trouve toujours au niveau de la commission des marchés de la wilaya d'Oran
prévoit, selon les mêmes sources, l'intervention d'entreprises spécialisées et
hautement qualifiées dans le domaine de la restauration. Deux entreprises, une
italienne et l'autre espagnole, toutes les deux présentes actuellement à Oran
dans le cadre du projet de réhabilitation des immeubles du centre-ville,
seraient en lice pour décrocher le marché, affirment nos sources. L'importance
de l'enveloppe consacrée à ce marché - certaines sources avancent un montant
culminant à près de 68 milliards de centimes - confirme que l'opération en
question ne se limitera pas à un simple lifting qui ne traitera que les façades
ou l'aspect externe de l'édifice comme ce fut le cas auparavant. Bien au
contraire, il y sera question, selon nos sources, d'une véritable opération de
restauration avec comme objectif, restituer à l'identique le cachet
architectural et esthétique de cet édifice. Ce magnifique bâtiment a été, pour
rappel, construit entre 1882 et 1886. Les deux lions en bronze, œuvres
réalisées par le sculpteur Auguste Nicholas Caïn, qui ornent son entrée ont été
quant à eux posés en 1888, comme pour protéger la ville et sa mairie contre
toute convoitise. L'architecture extérieure du bâtiment, au style typique de la
période de renaissance, qualifiée de «Maison Prétentieuse» par Albert Camus,
recèle à son intérieur des merveilles dont des escaliers majestueux faits d'un
marbre rare, l'onyx translucide, ramené d'Aïn Tekbalet, dans la région de
Tlemcen. Au deuxième étage, il y a la salle des fêtes qui a fait l'objet d'un
attentat de l'OAS en 1962. L'organisation criminelle y a mis le feu. L'incendie
a ravagé toutes les décorations d'origine. Le plafond de la salle des fêtes
était gracieusement orné d'allégories, de peinture et de stucs, qui sont de
véritables chefs-d'œuvre. Par ailleurs, il y a la salle des Actes ou de
délibérations d'une grande magnificence. Il y a également les principaux
services administratifs de la commune. L'édifice, une fois restauré, devra
servir comme structure dédiée totalement à la culture et l'histoire de la
ville. Il servira probablement comme musée de la ville, selon nos sources.
L'APC d'Oran, qui élit actuellement domicile, et à titre provisoire, au niveau
du nouveau centre culturel de la commune (ex-Prisunic), à la rue Emir
Abdelkader, devra déménager au niveau de ses nouveaux locaux au niveau de la
bâtisse de Châteauneuf. Une bâtisse qui devait initialement servir comme hôtel
avant d'être affectée à la commune qui doit en faire son siège. Le dossier
relatif au projet d'aménagement de la carcasse de Châteauneuf en nouveau siège
de l'APC d'Oran est actuellement au niveau de la Commission nationale des
marchés, comme l'exige la procédure pour tout projet dont le coût dépasse les
10 milliards de dinars. «Le dossier a été transmis par la commune d'Oran aux
services compétents de la wilaya qui l'ont à leur tour transmis à la Commission
nationale des marchés, comme l'exige la procédure pour ce type de grand
projet». Une «proposition architecturale» sur l'aménagement de la carcasse de
Châteauneuf en nouveau siège de l'APC d'Oran a été présentée l'année dernière
devant les membres de la commune d'Oran.