Le nouvel an commence mal pour les usagers des transports publics puisque
le taxi et le bus leur coûteront plus cher dorénavant.
Une mauvaise nouvelle dont ils se seraient volontiers passé qui grèvera
certainement le budget transport des salariés. Cet «ajustement» des tarifs
décidé par le ministère des Transports, qui devait être applicable depuis
mardi, n'est vraiment pas le bienvenu puisque la «course» sera plus chère de
50% en général. En effet, et selon la lecture du communiqué du département des
Transports rendu public lundi dernier, et pour le transport collectif de
voyageurs dans un rayon ne dépassant pas les 30 km, le ministère a fixé les
tarifs du ramassage à 20 DA pour un rayon de 10 km, 30 DA pour 20 km et enfin
35 DA pour les 30 km. Pour les destinations supérieures au rayonnage maximum,
les tarifs des bus seront annoncés ultérieurement. Quant aux taxis individuels,
la facture sera encore plus douloureuse avec un tarif plafonné à 15DA/km au
lieu et place des 10,50 habituels alors que celui de la prise en charge en
course passe de 15 à 20 DA. De quoi faire réfléchir les habituels clients des
taxis qui devront certainement se rabattre sur des clandestins ravis de cette
aubaine toute ministérielle. En ce qui concerne le ramassage par taxi
collectif, la place sera facturée à 3DA/km pour l'intercommunal et
l'inter-wilayas, et à 5DA/km pour le transport urbain alors qu'auparavant, les
prix pratiqués par cette catégorie était à la place et laissée à l'appréciation
de la ligne. Justifiant ces hausses «excessives», le département de Amar Tou
l'explique par la prise en charge «objective et progressive» de l'évolution des
différents constituants des coûts d'exploitation des moyens de transport des voyageurs.
Comprendre par là que les pouvoirs publics ont préféré amortir les frais des
transporteurs sur les portefeuilles des usagers alors même que les
«professionnels» de la route n'ont pas demandé autant. Parmi les revendications
des organisations syndicales des transporteurs, la suppression des taxes sur
l'achat de voitures et la diminution des impôts. Alors même que l'état du parc
roulant des transporteurs privés laisse à désirer, cette décision impopulaire
devra faire réagir les usagers déjà durement éprouvés par le comportement
irresponsable de certains chauffeurs de bus. Pour Rachida, la quarantaine, qui
habite à Saint-Rémy et travaille au centre-ville d'Oran, cette hausse est
inique au vu de la prestation des services offerte par ces mêmes transporteurs.
Impolitesse, non-respect des itinéraires, des bus bondés, les griefs sont
nombreux «et en plus, on veut nous faire payer plus», se désole-t-elle avant
d'ajouter «qu'au lieu de décider des augmentations sauvages, le ministère des
Transports ferait mieux de s'occuper des priorités comme mettre fin à cette
folie des accidents dont sont responsables ces bus et taxis qui roulent à
tombeau ouvert». Notre interlocutrice fait certainement référence au «mouchard»
indispensable pour contrôler la conduite des transporteurs privés mais ajourné
par la tutelle pour on ne sait quelle raison.