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L'année 2013 ne
nous étonnera pas tant elle sera sans nul doute et à bien des égards porteuse
des mêmes exigences, politiques, sociales, économiques que ne l'aura été
l'année 2012 avec en plus des interférences de plus en plus inquiétantes
notamment celles induites par un contexte régional imprévisible et turbulent.
Le prix du baril du pétrole a encore de beaux jours devant lui et les
ressources financières que pourra encore espérer engranger l'Algérie seront
sans aucun doute et encore une fois substantielles.
Mais cette embellie pourrait être de courte durée et ne nous fera pas oublier que les grands défis sont à venir. Les exigences de liberté et de justice seront aussi présentes durant l'année 2013 et s'exprimeront sans doute avec plus d'acuité tant elles charrieront aussi dans leur sillage de fortes revendications sociales et salariales, exacerbées par une baisse drastique du pouvoir d'achat de larges pans de notre population et un appauvrissement endémique de nos villes et de nos campagnes, et exigeront à leur tour de véritables réponses, celles qui prendront en compte non seulement les réminiscences de notre passé et les questionnements qu'elles soulèvent, qui doivent être entendus, mais aussi les résurgences incessantes de cette quête de liberté qui partout dans monde se fait pressante et qui ne peut se suffire de réponses évasives ou provisoires. Il ne s'agira plus de gagner du temps, car nous risquons plutôt d'en perdre, mais d'apporter de véritables réponses à de récurrentes et pertinentes questions. Et le mal pourrait être bénin si la volonté politique de changement transcendait les querelles de personnes, cet égo qui nous fait tant de mal, pour laisser place à la clarté d'une ambition qui continue de briller de mille feux, celle de la construction d'un grand pays enfin rassemblé, qui se projette vers l'avenir et qui a conscience de ses atouts et de la puissance qui pourrait être la sienne. La richesse supposée de l'Algérie ne laisse pas insensible ceux qui ne rêvent aujourd'hui que de nous piller et pire de priver notre peuple d'en jouir au quotidien et d'accéder au niveau de développement humain qui lui échoit et auquel il peut légitimement prétendre. Cette menace qui est réelle et qui peut revêtir les aspects les plus inattendus doit nous faire adopter le principe de précaution. Nul ne nous encense pour ce que nous sommes mais juste pour ce que nous possédons au jour d'aujourd'hui et qui pourrait ne plus exister demain. Les questions environnementales seront aussi récurrentes en cette année qui vient puisque nous ne ne savons toujours pas gérer les millions de tonnes de rejets domestiques que nous produisons actuellement, notamment à cause de nos nouvelles habitudes de consommation qui ne sont pas les nôtres et que nous importons insidieusement d'ailleurs. Notre pays, nos terres, nos plaines, nos montagnes et nos rivages sont enlaidis par des milliers de décharges sauvages qui nous confèrent actuellement le statut peu enviable de pays sale. L'impératif de la grande lessive s'impose donc à tous et à grandes eaux. Ce grand nettoyage est urgent et salvateur. Il sera aussi salutaire et devra concerner tous les secteurs. Nous avons besoin de nous purifier et de combattre les maux qui nous rongent et dont la corruption qui devient endemique, l'incompétence qui se généralise et le laisser ?aller qui devient chronique en seraient les symptômes les plus inquiétants. Et puis aussi et surtout un contexte régional imprévisible et parfois déliquescent. L'Algérie est un pays immense qui suscite les convoitises. L'immensité de son territoire reste inexplorée et pourrait regorger d'immenses richesses naturelles qui pourraient se substituer, à moyen terme et selon certains experts, à tout ce que représente actuellement la région du golf arabique. Les nouveaux regards inquisiteurs risquent donc de se porter vers notre pays et les scénarios les plus macabres qui nous concernent sont sans aucun doute, et à notre insu, déjà concoctés. Les dangers sont réels et de nouveaux conflits pourraient s'enclencher à nos frontières mais aussi dans la région. Et ces menaces potentielles nous imposent, plus qu'elles pourraient servir de prétexte au statu quo comme pourraient continuer de le croire et à tort certains, plus que jamais l'urgence de la véritable reforme politique qui reste encore à faire et qui ne laisse personne sur le carreau et sans laquelle nous risquerions, du fait de notre manque d'imagination et d'initiatives, d'hypothéquer le décollage d'une nation qui dispose d'atouts considérables et dont on ne doit plus jamais ajourner l'émergence. |
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