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La tension reste vive au niveau de l'EHS Daksi, après la journée
tumultueuse vécue mardi dernier par les malades et le directeur de
l'établissement. Chassé manu militari de son bureau, non sans brutalité,
dit-il, par une soixantaine de malades en colère, le directeur de cette
clinique rénale, M. Bentouati Amar, a été profondément choqué. «Je suis un
petit peu démoralisé», nous a-t-il déclaré, hier, après avoir renoué le contact
avec lui pour s'informer sur l'évolution. Il nous a révélé à l'occasion avoir
déposé plainte auprès des services de la Sûreté qui l'avaient aidé, mardi, à
sortir de son bureau sous la menace des assaillants. «La plainte est dirigée
contre mes agresseurs et contre le médecin-chef du service de néphrologie, que
j'accuse d'avoir monté les malades contre moi», a-t-il précisé. Et d'ajouter
qu'à la suite de cela, il a pris la décision, jeudi, de relever de ses
fonctions ce chef de service en affirmant que ce dernier «n'a pas été nommé par
décision ministérielle, mais par décision locale que j'ai signée moi-même en
2008. J'ai donc pris ce jeudi la décision d'annuler cette décision, de relever
de ses fonctions ce médecin qui est à l'origine de tous les problèmes vécus
dernièrement par le service néphrologie, et j'ai confié la prise en charge, sur
le plan de la gestion médicale du service, au conseil médical, et ce jusqu'à
nouvel ordre». M. Bentouati affirme détenir un certificat de la médecine légale
prouvant les atteintes physiques qu'il a subies durant l'assaut lancé contre
lui dans son bureau par les malades, et bénéficier d'une vingtaine de
témoignages en sa faveur, y compris ceux des deux policiers qui l'ont protégé
et évacué au commissariat de police.
A propos des accusations de négligences dont il a fait l'objet de la part des malades, le directeur de l'EHS a pointé du doigt le médecin chef de service de néphrologie qu'il a accablé en lui incombant toutes les insuffisances et les négligences qui ont soulevé la colère des malades. A la fin de notre entretien, M. Bentouati s'est déclaré en congé de repos «pour quelques jours, car je suis traumatisé par ce que je viens de vivre durant ces derniers», a-t-il dit sur un ton fatigué. Contacté lui aussi hier, M. Bout Hocine, vice-président de l'association des insuffisants rénaux, nous a déclaré que, du côté des malades le ton s'est calmé et ces derniers attendent des résultats de leur «révolte». «Nous n'avons ni frappé ni brutalisé le directeur et les dégâts qui ont été commis dans le bureau résultent de la bousculade lorsque les malades voulaient le chasser dehors. Après leur protestation, a-t-il ajouté, les malades et leur association ont pris contact avec le professeur Dahdouh, président du conseil médical», qui leur aurait promis que les problèmes de manque de médicaments va être réglé incessamment, et ce tout en les invitant à assister à la réunion que tiendra le conseil sur ce sujet au courant de cette semaine. |
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