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Paris s'est rapproché de la vision défendue par
l'Algérie sur la situation au Mali et la résolution du Conseil de sécurité en
porte la marque avec l'insistance sur les aspects politiques comme le retour à
l'ordre constitutionnel et les négociations avec les mouvements de rébellion
targuis. Cette évolution relève du réalisme. La représentante américaine au
Conseil de sécurité a dit en termes rudes ce qu'elle pensait du plan de
«reconquête» de la Cédéao et elle n'est pas la seule à douter de la capacité
des cette force à faire le travail. Les experts militaires français, eux-mêmes,
ne l'ignoraient pas.
L'idée d'une intervention semblait tabler, assez étrangement, sur une participation décisive de l'armée algérienne. Or, même si l'Algérie n'exclut pas une intervention militaire contre des groupes djihadistes, il était impensable qu'elle s'engage dans une opération où elle se retrouverait impliquée dans un conflit interne au Mali dont elle connaît bien les tenants et les aboutissants. Les officiels algériens ont répété cette position de manière très claire. Entre la certitude que les forces de la Cédéao ne sont pas en mesure de faire le travail et le refus de l'Algérie de s'engager dans une opération, les options restantes ne sont pas nombreuses. Les Français qui ne voulaient pas être en «première ligne» devaient se résoudre à «y aller» s'ils persistaient dans l'option d'une action militaire immédiate. En allant sur la position algérienne, Paris se sort en quelque sorte d'une impasse et de la posture de va-t-en-guerre. Il est en effet certain qu'on ne peut gagner une guerre contre les Touaregs. Il faut donc les mettre du côté de la solution. C'est une évidence mais à Bamako on refuse toujours de l'admettre. Les politiciens de Bamako, sur lesquels le capitaine Sanogo exerce un réel chantage, ne conçoivent pas l'intervention militaire comme une opération ciblée destinée à combattre les groupes terroristes. Pour eux, l'intervention doit permettre de résoudre «radicalement» le problème posé par les Targuis et qui ne relève pas du terrorisme. Ce n'est pas un hasard s'ils ont applaudi les déclarations «viriles» du président ivoirien Alassane Ouattara réclamant une intervention militaire dans les «meilleurs délais». Or, le Conseil de sécurité, tout aussi dubitatif sur les capacités des forces de la Cédéao, a admis que ces groupes touaregs doivent faire partie de la solution du moment qu'ils se dissocient d'Aqmi et du Mujao. L'ACCORD DE PARTENARIAT CONCLU A ALGER ENTRE ANÇAR EDDINE ET LE MNLA EST DE CE POINT DE VUE UNE «MAUVAISE NOUVELLE» POUR BAMAKO. LES REACTIONS SONT PLUS QUE FRAICHES DANS LA CAPITALE MALIENNE. LES EFFORTS FAITS PAR ALGER POUR OBTENIR CET ACCORD NE PLAISENT PAS A CEUX QUI A BAMAKO NE VEULENT PAS OUVRIR DE REELLES NEGOCIATIONS POUR RESOUDRE LE PROBLEME POSE PAR LES POPULATIONS DU NORD. MAIS L'ACCORD SIGNE A ALGER RESTE SUSPENDU A LA «DISCIPLINE» ET A L'ENGAGEMENT DES DEUX MOUVEMENTS TARGUIS. UNE DIRIGEANTE DU MNLA A AINSI DECLARE QUE LE MOUVEMENT A CONSTITUE UNE COMMISSION SPECIALE POUR MENER DES NEGOCIATIONS ET NON PAS SIGNER DES ACCORDS QUI «NE NOUS ENGAGENT PAS». DE QUOI DONNER DU GRAIN A MOUDRE AUX ADVERSAIRES DES NEGOCIATIONS A BAMAKO. IL FAUDRA METTRE AU CLAIR LES CHOSES DANS CET IMBROGLIO MALIEN OU L'ON FAIT PARFOIS UN PAS AVANT ET UN AUTRE EN ARRIERE? |
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