Envoyer à un ami |
Version à imprimer |
Version en PDF
Bruxelles met à l'affiche toute l'actualité de la Méditerranée à travers son 14ème festival du film méditerranéen : une ambition généreuse et engagée au nom de la solidarité et de l'amitié des peuples. La 14ème édition du Festival du cinéma méditerranéen de Bruxelles (du 5 au 12 décembre) se présente sous un nouvel habillage : variété des thématiques, partenariat avec des publics cibles et redéploiement du Festival dans la capitale de l'Union européenne. Les thèmes ? Ils sont politiques sans le prétendre ouvertement : pour les pays du sud méditerranée, un « Focus» sur la Syrie et la Tunisie ; l'Algérie, Israël et la Turquie parmi les 9 films en compétition pour le Grand prix du jury. Le nord de la méditerranée est présent avec des productions et réalisations d'Espagne, d'Italie et de France (la plus représentée) et enfin, le Kosovo, la Serbie et l'Allemagne feront la jointure entre la méditerranée et l'Europe dans son ensemble. On remarquera l'absence en compétition du cinéma belge, malgré une production foisonnante et une présence dans nombre de festivals internationaux. « L'Oranais» le récent film de Lyes Salem, une coproduction franco -algérienne semble être en pôle position pour le Grand prix, sinon l'un des autres prix (prix spécial ; cineuropa ; celui de la critique ou du public) tant il a soulevé déjà des débat lors de sa projection en avant- première en Algérie. Il ne laisse, semble-t-il, pas indifférent. «Le Challat de Tunis», de Kaouther Ben Hania, raconte l'histoire d'un jeune à moto, armé d'un rasoir et qui s'amuse à balafrer les fesses des femmes à travers les rues de Tunis. La réalisatrice ne s'embarrasse pas de paraboles ou d'allusion : elle pose la question de la femme tunisienne (et arabe) dans la société arabe marquée par une ère de régression, malgré le « printemps» des révolutions. La réalisatrice israélienne, Talya Lavie, est en compétition avec son long métrage « Zéro Motivation», l'histoire de deux jeunes femmes effectuant leur service militaire dans une base du sud d'Israël : le synopsis nous évoque une histoire d'amitié certes, mais qu'elle se déroule au sein de l'armée n'est pas anodin. Attendons de voir le film. Et c'est ainsi pour pratiquement tous les films en compétition : des thèmes d'actualité politique sous des histoires banales d'amitié, d'amour et parfois d'aventure tel le film «Come To My Voice» du turc Huseyin Karabey. Pareil pour la Syrie qui bénéficie d'un accueil particulier avec deux films d'actualité : «Is sto con la sposa» de Khaled Soliman et «Return to Homs» de Talal Derki. Deux films qui content la tragédie syrienne où il est question de violence, guerre et désespoir des réfugiés. Les organisateurs du Festival ont voulu donner un meilleur écho à cette 14ème cuvée : ils ont programmé des projections et débats, hors de l'enceinte du festival qui se tient dans le centre Botanique, une structure culturelle disposant de 3 salles de projection, des espaces d'exposition, cafétéria et lieux de rencontres. «Hors les murs» est l'initiative des organisateurs pour porter, ailleurs à Bruxelles, les films et les invités. La même initiative est entreprise pour des publics cibles : scolaire, famille, associations etc. Une ambition généreuse du festival qui veut se distinguer, certainement, des autres festivals méditerranéens qui tentent de s'imposer, chacun à sa manière, ces dernières années : festival méditerranéen de Montpellier, celui de Marseille, celui de Montréal et le tout nouveau organisé par le réseau euro méditerranéen etc. Tant mieux, cette méditerranée au centre de toute les convoitises n'est donc pas que l'image idyllique de chaleur, beauté et insouciance. Elle est aussi le lieu de drames, de sang et de violences diverses. Matrice d'une histoire commune et partagée de l'humanité, elle symbolise plus que jamais la ligne de partage entre le nord -Occident et le sud- Orient. Le cinéma veut briser ce fossé et c'est tout à son honneur. Bon vent aux festivaliers qui auront aussi le plaisir de vivre des soirées musicales Et culturelles diverses. |
|