On le croyait
nettoyé, désengorgé, sauvé. Mais non, les vendeurs à la sauvette, traqués depuis
plus de deux mois, durant lesquels les habitants de Tlemcen ont pu retrouver
l'usage des trottoirs et alentours du marché couvert, sont de retour.
Malheureusement, le coup de balai aux vendeurs à la sauvette n'a pas duré,
puisque ces marchands clandestins sont réapparus et ont installé leurs
marchandises un peu partout sur les trottoirs autour du marché, défiant ainsi
les services concernés (les fraudes, l'hygiène, les impôts, la police?) qui ont
levé les mains face à la ténacité et l'audace de ces pseudo-commerçants, qui ne
font aucune distinction entre un marché et des artères principales du
centre-ville. Dans cet endroit névralgique de la ville de Tlemcen, qui jouxte
l'ancienne Qissariya (un grand centre commercial), le marché informel est
devenu un «jeu» très pratiqué, surtout en cette période de fin d'année.
Pourtant, la police semblait avoir fait le ménage et depuis octobre, tous les
moyens avaient été mis en place pour lutter contre le marché informel,
fluidifier le trafic et surtout sécuriser les marchés, histoire de... laver
l'affront infligé par des groupes de jeunes. Aujourd'hui, les étals sauvages
ont commencé à se déployer à même le trottoir. «Ils sont au moins une
soixantaine à s'installer dès 8h du matin les jours de semaine et entre 80 et 100
le jeudi et samedi», assure un ancien commerçant. Depuis quelques jours, les
voies publiques jouxtant le marché couvert, qui fut érigé en 1894, sont
squattées par ces marchands ambulants qui ont «officialisé» leurs activités
commerciales informelles en exposant leurs produits de tout genre à même le
sol, défiant, ainsi, l'interdiction d'exercer et imposant une concurrence
déloyale aux commerçants détenant un registre de commerce. «C'est à nouveau
l'anarchie ! Les vendeurs à la sauvette autour du marché ont réinvesti les
lieux, ces derniers jours. Les rues voisines sont encombrées de vendeurs à la
sauvette et la situation s'est considérablement détériorée, explique un
commerçant possédant un magasin dans les parages du marché couvert, qui déplore
continuellement le défaut d'hygiène et de l'entretien et l'absence de l'Etat.
«Nous voulons que l'Etat de droit soit rétabli dans notre quartier». En effet,
au niveau de cette infrastructure où le problème d'hygiène se pose avec acuité,
surtout que les produits alimentaires sont exposés à même le sol sans aucun
respect des normes d'hygiène, les eaux coulent de partout. Très remontés contre
une présence policière qu'ils jugent insuffisante et irrégulière, les
commerçants et les habitants du quartier envisagent de lancer une pétition pour
réclamer le renforcement de la police de proximité et le nettoyage du marché
couvert. Un autre commerçant du marché couvert s'interroge: «Pourquoi les
autorités locales ne construisent-elles pas un autre marché de fruits et
légumes à Kebassa? Tous ces vendeurs à la sauvette qui empoisonnaient la vie
des habitants et commerçants peuvent être délogés et le problème sera résolu».
Lui et d'autres ne veulent qu'une chose: «La sécurité et la propreté pour les
Tlemcéniens et les touristes qui viennent ici faire leurs courses». A noter que
le niveau inférieur (RDC) du marché couvert, qui comprend plusieurs stands de
fruits et légumes, épices, alimentation générale, volaille et une poissonnerie,
a fait l'objet, récemment, de travaux de réaménagement (menuiserie métallique,
assainissement, éclairage, eau, revêtement mural et de sol, peinture?).