Au bout d'un suspense qui aura duré jusque tard dans la journée
d'avant-hier, l'installation de l'APC de Bousfer a finalement eu lieu, samedi
soir. Le directeur de la Réglementation et des Affaires générales (DRAG) de la
wilaya d'Oran, M. Aït Rabah, a bel et bien réussi le «défi» qu'il s'était
assigné dès sa désignation par le chef de l'Exécutif local comme chargé de la
mission de loin la plus délicate, en l'occurrence l'installation de l'APC de
Bousfer. Sur papier même, la tâche du DRAG s'annonçait pour le moins difficile.
Les incidents qui ont éclaté le jour du scrutin, le 29 novembre, juste après le
dépouillement des urnes, le climat ambiant fort tendu qui plombait, depuis,
cette ville côtière, et, surtout, l'encerclement, dès les premières heures
d'avant-hier, de la mairie par une foule de protestataires en furie, animée
d'une ferme intention d'empêcher l'installation de l'Assemblée? autant de
signes avant-coureurs qui jetaient l'incertitude sur la mission du DRAG. Et
c'est à juste titre que cette municipalité «chaude» a été laissée en dernier
dans la feuille de route du DRAG et du chef de daïra d'Aïn El-Turck. Il fallait
«liquider» d'abord les points de Mers El-Kébir, d'Aïn El-Turck et El-Ançor pour
se consacrer pleinement ensuite au «cas» Bousfer. Il faut dire que sans le haut
sens de «diplomatie» (qui s'est avérée indispensable pour concilier les clans
antagonistes et faire revenir les esprits chauffés à de meilleurs sentiments),
conjuguée au bon usage de l'autorité de l'Etat qu'il était sensé traduire en
actes, dont a fait montre le DRAG tout au long de sa mission, l'installation de
l'APC de Bousfer ne pouvait avoir lieu samedi. En effet, en fin «négociateur»,
M. Aït Ahcen a su alterner le message réconciliateur et le propos intransigeant
pour, d'abord maintenir l'ordre du jour, et, ensuite, convaincre les uns et les
autres à transcender, pour la circonstance, les différends politiques,
idéologiques et mercantilistes et à s'en remettre aux urnes pour désigner le
président d'APC. Finalement, donc, la maire sortante, Sadouk Nadira, élue FNA
ayant obtenu la majorité relative (+35%) avec 6 sièges sur les 15, a obtenu
toutes les garanties de sécurité avant de se décider à se présenter à la mairie
- sous haute protection-, vers 16h30, pour participer à l'élection du président
de l'Assemblée. En vertu de l'article 80 de la loi électorale, la tête de liste
du FNA et ex-APC a été plébiscitée candidate à sa propre succession par ses
pairs. A l'issue du vote à bulletin secret, qui s'est déroulé dans des
conditions normales, Mme Sadok a obtenu 6 voix sur les 15, soit un déficit de 2
voix par rapport à la majorité absolue synonyme d'intronisation directe aux
commandes de l'Assemblée. Après quoi, un deuxième tour a été tenu, où,
conformément à la circulaire du MICL s'y rapportant, toutes les listes avaient
droit de proposer un candidat. Seule la liste RPR a proposé un postulant en la
personne de M. Bouzidi Mokhtar, tête de liste, lequel s'est adjugé 10 voix en
sa faveur, soit la majorité absolue, et ce lors d'un scénario qui a vu le
retrait, en bloc, de la liste FNA pro-ex maire Mme Sadok. Ainsi, c'est M.
Bouzidi Mokhtar qui a été officiellement installé maire de Bousfer. Aujourd'hui
devra avoir lieu la première assemblée générale de la nouvelle APC pour la
nomination des vice-présidents et des présidents des différentes commissions,
a-t-on appris auprès de la SG de cette commune.