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Le ministre des Affaires étrangères confère à cette dernière sortie
médiatique de l'année 2011 «un caractère symbolique», parce que, nous a-t-il
dit, «il y a tellement de choses à dire sur ce qui se passe dans le monde». Mourad
Medelci apporte ainsi dans cette interview des
éclairages sur de grandes questions, nationales et internationales.
Le Quotidien d'Oran : Lors de l'ouverture de l'année judiciaire, le Président de la République a évoqué l'exception algérienne par rapport à ce qui se passe dans un certain nombre de pays arabes. En quoi l'Algérie serait-elle une exception ? Mourad Medelci : Je crois tout d'abord que c'est un constat. Si nous apprécions le caractère exceptionnel de l'Algérie par comparaison avec un certain nombre de pays arabes qui vivent des évolutions, des mutations parfois dans la douleur, le constat est donc fait : l'Algérie, qui n'est pas la seule d'ailleurs - il y a aussi le Maroc - a connu, depuis une vingtaine d'années, une stabilité relativement remarquable qui nous laisse parler d'exception. On pourrait alors peut-être se demander pourquoi les choses se sont passées ainsi dans les autres pays. Les causes qui ont été à l'origine de ce qui s'est passé ne se trouvent pas réunies en Algérie. Ce qui peut aussi expliquer, en partie, cette exception positive de l'Algérie. Mais il fut un temps, dans les années 90, où l'Algérie était une exception d'un pays à feu et à sang et où les Algériens ne se reconnaissaient pas entre eux. Je crois qu'aujourd'hui la situation est complètement différente. Q.O. : Le Président de la République a aussi affirmé que «l'Algérie ne reçoit de leçon de personne». Cela suggérerait-il que les autres pays arabes en ont reçu ? MAE : Sur ce qui s'est passé dans les pays arabes, il en a résulté des prises de position de certains pays non arabes. Et quelquefois, ce sont des décisions d'intervention qui ont été prises par ses pays à travers lesquelles on a pu percevoir - à tort ou à raison - qu'elles pourraient participer de l'ingérence ou de la leçon donnée. La politique de l'Algérie se fait en Algérie et ne se fait pas dans les officines de quelques pays qu'ils soient et quelles que soit les relations que nous pouvons avoir avec eux. C'est vrai qu'il y a une nouvelle donne depuis quelques années, qui voudrait que la question des droits de l'homme n'appartient pas à un seul pays, mais elle est désormais une sorte de propriété collégiale qui autorise chacun à dire son mot et à accompagner ce qui se fait au titre de ces questions. Mais l'Algérie, autant que d'autres pays, n'a de leçon à recevoir de personne. Cela ne veut pas dire évoluer en vase clos. Q.O. : Y aurait-il une médiation algérienne pour résoudre la crise en Syrie ? MAE : Il n'y a pas de médiation algérienne, il y a une démarche arabe à laquelle nous nous sommes associés dès le départ et nous sommes associés dans le cadre d'un comité ministériel de cinq pays qui ont un rôle particulier ; mais ce n'est pas un rôle de médiation. Il y a ce qu'on appelle l'initiative arabe qui dépasse largement l'objectif de se mettre en médiation entre le régime syrien et l'opposition parce que c'est de cela qu'il s'agit. Un des volets de l'initiative arabe, qui est important, c'est de mettre les Syriens ensemble et leur permettre de réformer ce qui doit l'être et de changer ce qui doit être changé. Mais il y a un préalable, c'est le retour à la paix civile. C'est d'abord cet objectif qui est visé par l'initiative arabe. Objectif qui n'a pas reçu d'écho. En dehors de son rôle au sein de la Ligue arabe et dans la commission, l'Algérie a récemment, encouragée en cela par la Ligue arabe et par le gouvernement syrien, demandé de faire accréditer un certain nombre de journalistes de la télévision et de la radio nationales pour aller couvrir les événements en Syrie. Les Syriens viennent de répondre. Nous sommes en train d'organiser le déplacement d'un premier groupe de journalistes. Nous avons attendu plus d'un mois pour avoir les accréditions, mais la tendance que nous avons constatée chez les autorités syriennes est une tendance d'ouverture. Nous avons observé que la télévision russe et la télévision indienne étaient en Syrie et qu'elles ont fait du travail. Q.O. : Les propositions arabes qui sont faites pour résoudre la crise syrienne sont les mêmes que celles qui ont été faites pour résoudre la crise libyenne. Mais ce qui s'est passé en Libye a démontré que ces propositions ne trouvent aucun écho ! Les pays arabes et particulièrement la Ligue arabe ne pourraient-ils pas être plus offensifs ? MAE : La Ligue arabe ne souhaite pas d'intervention étrangère dans les pays arabes, c'est le socle de son initiative. Mais en faisant cela, nous sommes considérés comme étant des ségrégationnistes. Non, pas du temps : nous pensons que cela relève d'une logique politique. La Syrie est membre de la Ligue arabe. Il est normal que le problème soit examiné au sein du groupe dans lequel elle évolue depuis 50 ans, sachant que ce pays joue et a joué un rôle important à ce niveau. Donc, les Syriens ont fini par comprendre que l'intervention de la Ligue arabe n'est pas une intervention étrangère. Il ne faut pas que ce qui s'est passé en Libye se répète en Syrie. La référence libyenne doit être analysée aujourd'hui et demain et, plus tard, par tout le monde. Elle doit être analysée d'abord par les Libyens eux-mêmes. Je crois que c'est cela le plus important. Le calme est aujourd'hui revenu en Libye et ils devront apprécier par eux-mêmes ce qui s'est passé chez eux. Ce qui est important pour la Libye, c'est de panser les blessures, de refonder une réconciliation nationale. Les Libyens ont commencé à le faire. Ils pourraient se dire dans quelques mois que nous avons changé de système : nous sommes passés d'un système centralisateur à un système où tous les Libyens peuvent construire leur pays. C'est dans cette phase que nous pouvons les aider. Ce que l'Algérie a voulu, ce n'est pas qu'il n'y ait pas de changement en Libye, mais qu'il se fasse en préservant le plus de vies humaines, le plus de biens de l'Etat et des personnes. Et il nous semblait, à tort ou à raison, qu'après la chute du président Ben Ali et la chute du président Moubarak, il était plus facile de convaincre le colonel Kadhafi d'opérer un changement qui était devenu inévitable. Ca s'est fait autrement. Le plus important et que des institutions sont en train d'être mises en place, des institutions avec lesquelles nous sommes en contact et nous le serons davantage dans les prochains mois parce que nous pensons que c'est un pays qui a besoin de notre aide, et qui plus est, un pays de voisinage, pour conduire cette phase de transition. Et l'Algérie est disposée et disponible à le faire. Q.O. : Le Qatar semble camper un rôle prépondérant dans la gestion des crises dans le monde arabe. Le Président de la République s'est d'ailleurs déplacé dans ce pays pour assister à une réunion importante à cet effet. C'est comme si le Qatar avait des instructions à donner ou des feuilles de route à faire distribuer... MAE : Je ne vous accompagne pas à 100% dans votre analyse. Je ne crois pas avoir perçu cet effet chez ce pays. J'ai été moi-même au nom de l'Algérie membre de deux commissions présidées par le Qatar, une pour le Liban et la toute dernière pour la Syrie. Nous travaillons de manière collégiale, nous nous écoutons les uns les autres. Ce sont des débats très ouverts, quelquefois même très chauds. Le Qatar a le mérite de s'être proposé pour apporter des solutions à des crises dans des pays arabes. Je crois qu'il faut lui savoir gré d'avoir pris ces initiatives. En plus, les interventions du Qatar se font toujours sous la bannière de la Ligue arabe. C'est le Qatar qui a proposé une commission ministérielle pour la Syrie, et au moment où nous l'avons instituée, c'est le Qatar qui était président pour un semestre (de septembre dernier à mars prochain) du Conseil des ministres arabes. Donc, c'est en cette qualité qu'il est président de la commission pour la Syrie. Q.O. : Certains analystes nationaux et étrangers pensent plutôt que ce sont des feuilles de route notamment américaines qui sont remises pour être exécutées dans les pays arabes. L'Algérie ne penserait-elle pas que c'est le Grand Moyen-Orient (GMO) initié par Washington, qui est lancé ? MAE : Je ne peux sous-estimer ou mésestimer ce qui se passe dans le monde arabe et ce qui se dit sur cette initiative qu'est le GMO. Mais est-ce que dans les relations internationales qui sont régies par les institutions onusiennes, c'est le problème du GMO qui est posé comme étant un problème sur lequel nous devons travailler ensemble ? Non. Mais les intérêts des grands sont certainement présents dans les prospectives et les perspectives dans ces changements que les intérêts des petits. Le GMO procéderait à un redécoupage de cette zone d'influence parce qu'elle est à la fois stratégique économiquement, parce qu'elle a des énergies fantastiques et en même temps elle est politiquement très sensible à cause du conflit du Moyen-Orient. Les justifications de cet éventuel projet, c'est d'aller vers la dislocation de certains pays. On l'a vu avec le Soudan. Mais quand vous voyez ce qui se passe du côté des pays du Golfe, c'est un peu le mouvement inverse : ils sont en train de renforcer leur intégration. Ce qui est clair, c'est qu'il y a des mouvements qui viennent des pays eux-mêmes. Ce n'est pas seulement la volonté des autres parce que, dans certains pays, les situations sont restées extrêmement difficiles, et par sédimentation, par consolidation, ces pays ont fini par vouloir le changement, pas seulement à travers les urnes mais aussi à travers des actions politiques. Des actions relayées, accompagnées, orientées par des puissances de ce monde, peut-être, je ne l'exclus pas. Mais je ne veux pas créditer la thèse que tous ce qui se fait dans ces pays vient de l'extérieur. Le Quotidien d'Oran : Vous recevez aujourd'hui (hier ndlr) le ministre palestinien des Affaires étrangères. Que devient la question palestinienne dans tout ce magma. Les Palestiniens pourront-ils continuer de compter sur les Arabes pour les aider à recouvrer leurs droits ? MAE : Les Arabes eux-mêmes n'arrivent pas très franchement à mobiliser à eux seuls les clefs du règlement du conflit. Il est heureux que la Ligue arabe se soit constituée comme partie prenante dans le conflit, que nous ayons des positions communes dans le sommet de Beyrouth de 2002. La solution telle que les Arabes l'acceptent est un point de vue que nous défendons depuis dix ans. Un point de vue qui est devenu un référentiel dans tous les mécanismes internationaux. Il n'y a pas de solution sans cette initiative arabe qui est devenue la référence. En attendant, l'Autorité palestinienne a besoin de vivre, besoin de soutiens financiers, ce sont les pays arabes qui les lui assurent bien que les autres soutiens étrangers sont mis en avant. Les pays arabes sont discrets. L'Algérie a toujours défendu et continue de défendre la cause palestinienne auprès des institutions internationales. L'envoi du ministre des Affaires étrangères en Algérie par le président palestinien Mahmoud Abbas est aussi pour renforcer la relation bilatérale. Q.O. : L'Algérie se trouve aujourd'hui, excusez-moi le terme, coincée entre une Libye dont les frontières sont devenues des passoires, un Maroc pour qui le Sahara Occidental constitue un prolongement territorial alors que c'est une question de décolonisation et un Sahel fortement déstabilisé. L'Algérie a-t-elle les moyens d'échapper à une déstabilisation ? MAE : Un pays coincé, ça peut suggérer un pays pris en otage. L'Algérie est le plus grand pays d'Afrique, il est par conséquent difficile de coincer un pays qui a la dimension du territoire algérien. Pourquoi ne pas voir des aspects positifs dans ce qui se passe dans la région ? La mise en place d'un nouveau système politique en Tunisie et en Libye, est-ce que cela ne peut pas nous permettre de travailler d'une manière plus cohérente et plus sereine pour enfin l'édification d'un Maghreb uni ? Moi, j'aurai tendance à voir les choses sous cet angle. Nous ne sommes pas un pays coincé. Nous sommes un pays stable qui essaie de maintenir sa stabilité au bénéficie de la stabilité de toute la sous-région. Et avec le Maroc, nous avons convenu de consolider nos relations, de laisser le problème du Sahara Occidental à l'ONU pour un règlement dans le cadre de la légalité internationale. Laissons la place à une relation bilatérale sereine. D'ailleurs, la Libye est actuellement présidente de l'UMA. Le secrétaire général a demandé aux pays membres de se réunir en février prochain. D'ici là, les gouvernements en Tunisie et Libye auront été mis en place. Nous pourrions nous mettre autour d'une table, pour parler sérieusement de l'UMA et au moment où on parle du GMO, il faudrait qu'on parle entre nous d'une manière constructive? Q.O. : Vous conviendrez avec moi, Monsieur le Ministre, que ce n'est pas la première fois que l'Algérie et le Maroc s'entendent sur une relation sereine mais il n'en a été rien à ce jour. L'Algérie aurait posé des conditions pour la réouverture des frontières. Pourriez-vous nous en parler ? MAE : Très honnêtement, les relations bilatérales ont connu une régression depuis l'attentat terroriste de 1995 au Maroc. Le terrorisme est source de tous les maux et tous les mots. Depuis ce jour-là, il y a une sorte d'escalade, ensuite des velléités de reprise, Sa Majesté le Roi est venu en 2004 à Alger à l'occasion du sommet arabe et est resté plusieurs jours, il y a eu une volonté de repris. On a fait des pas en avant et d'autres en arrière. Mais je crois que le futur est basé sur la volonté des peuples. Nous avons gagné contre l'Egypte pour les éliminatoires de la Coupe du monde, la victoire a été fêtée en même temps au Maroc et en Tunisie, je l'ai eu à le constater moi-même. Les peuples c'est le substrat qui nous encourage à aller de l'avant. Ce que nous appelons le printemps arabe, peut être une sorte d'adjuvent pour aller de l'avant. C'est comme ça que je vois les choses. C'est comme ça que le gouvernement algérien s'exprime avec le gouvernement marocain, c'est-à-dire faire en sorte que la question du Sahara Occidental soit réglée au sein des Nations unies dans le cadre de la légalité internationale. Mais que nous ne mettions pas entre parenthèses deux peuples aussi importants, aussi francs, aussi frères, on doit les mettre ensemble dans le cadre de l'UMA, de faire en sorte que chacun d'entre nous soit gagnant en répondant aux aspirations des peuples et non pas les mettre l'un contre l'autre. Q.O. : Le ministre de l'Intérieur a déclaré dernièrement que seuls les 4 pays du champ sont et restent membres du Comité d'état-major opérationnel conjoint (CEMOC). Mais les territoires sont tellement grands et les menaces tellement fortes qu'il faudrait peut-être ouvrir ce comité à d'autres membres comme la Libye par exemple. Y aurait-il une initiative dans ce sens ? MAE : La Libye peut, bien sûr, en être membre. Mais pour les 4 pays du champ, il s'agit d'une question d'appropriation pour ce qui se passe dans le Sahel. Nous devons être responsables de ce qui se passe chez nous. Mais nous n'avons jamais dit que nous n'avons pas besoin des autres. A la faveur des efforts qui ont été faits par l'Algérie, les pays membres ont bien compris qu'ils avaient des besoins et les pays partenaires ont bien compris que nous avons exprimé des besoins qui ne remettent pas en cause la souveraineté de chacun de nos pays du Sahel. Je crois que nos partenaires ont bien compris aussi que nous ne voulons pas qu'ils viennent s'installer chez nous mais que nous avons besoin de formation, d'informations, pour savoir qui fait quoi. Nous devons le transformer notre potentiel en programme opérationnel substantiel et ne jamais perdre de vue le double objectif, la sécurité et aussi le développement, ceci pour transformer le Sahélien en acteur de lutte contre la pauvreté et contre l'insécurité. Q.O. : Dans le cadre des partenariats dans lesquels l'Algérie est partie prenante, le partenariat qu'elle a ratifié sous forme d'accord d'association avec l'Union européenne a connu des perturbations en raison d'une mauvaise évaluation de l'impact des objectifs de cet accord sur l'économie nationale. L'Algérie pense-t-elle à revoir sa doctrine à cet effet ? MAE : Je ne crois pas à ces analyses arithmétiques qui tendent à dire qu'on a gagné ou on a perdu. Je crois que dans toute association, on a toujours des choses à perdre et des choses à gagner. Q.O. : Les négociations de l'Algérie avec l'OMC vont bientôt reprendre. Pourquoi l'Algérie tient-elle à en être membre ? MAE : L'impression que nous donnons à l'extérieur est que nous ne voulons pas aller à l'OMC. Cette impression est relayée chez nous par des milieux économiques au motif qui serait que si nous y allions, ce serait exposer nos capacités économiques nationales d'une manière plus ouverte aux marchés extérieurs. C'est vrai et c'est faux à la fois. On ne négocie pas avec l'OMC une réduction des tarifs douaniers mais leur consolidation mais c'est la question des services qui est la plus importante. Et nous sommes vulnérables parce que nous sommes exportateurs d'hydrocarbures et nous sommes d'autant plus vulnérables parce que les crises économiques nous frappent de plein fouet. Il faut qu'on aille vers le développement des énergies renouvelables. Il faut aussi qu'on produise pour exporter. C'est une décision politique. Q.O. : Vous avez été auditionné par l'Assemblée française sur les réformes engagées par le président de la République. Qu'est-ce qui a motivé votre acceptation de cette audition ? MAE : L'histoire de l'audition, c'est de la fumisterie. Je peux vous dire aujourd'hui que c'est moi qui ai demandé à être reçu à l'Assemblée française parce que je voulais que les responsables français prennent directement de la bouche d'un responsable algérien le contenu des réformes. Il y a eu une salle jamais aussi comble qu'elle ne l'a été ce jour-là. Ça veut dire qu'il y a beaucoup d'intérêt et beaucoup d'attentes. La communication sur l'Algérie ne se fait malheureusement pas très bien. Je suis très satisfait de la rencontre. Q.O. : L'Algérie commémore en juillet prochain le 50ème anniversaire de son indépendance. Pensez-vous qu'elle pourrait entraîner dans son sillage une refondation de la relation algéro-française ? MAE : Le 50ème anniversaire, c'est notre bilan, c'est la nécessité pour nous de passer le message de novembre à ceux qui viennent après nous. Le respect de la mémoire va se poursuivre à travers les générations qui viennent. C'est d'abord un problème algéro-algérien. Q.O. : Le pardon, les excuses, la repentance de la France coloniale vis-à-vis de ses crimes en Algérie ne risqueraient-ils pas d'entraîner une négation de la splendeur de la révolution algérienne ? L'Etat algérien en est-il conscient ? MAE : C'est évident ! Qui peut accompagner des attitudes de ce genre d'options qui représentent des effets d'une cécité par rapport à la révolution algérienne qui est une référence mondiale ? |
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