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Les scientifiques
sont aujourd'hui plus que jamais convaincus que notre planète est en danger.
L'être humain est en grande partie responsable et il lui revient d'apporter des
solutions. Le réveil des consciences est-il suffisant pour sauver la situation
?
L'émission des gaz à effet de serre a été dénoncée il y a bien des dizaines d'années, mais la course aux richesses est en opposition avec ces appels au danger. Les grandes puissances, premières responsables des changements climatiques, ne pouvaient arrêter leurs projets égoïstes de domination des autres. Rien ne compte, il faut coûte que coûte s'accaparer des richesses disponibles partout dans le monde, quitte à commettre des génocides et tuer des populations entières, au nom de faux prétextes bien sûr. Tous les moyens sont bons : accuser un peuple d'être sauvage et primitif est un argument souvent avancé pour préparer les opinions publiques à tous les dépassements. L'optimisme venait des théories qui avançaient que la nature s'est toujours comportée de cette façon, en citant par exemple les grands déserts qui étaient autrefois des plaines vertes habitées et devenues sources de pétrole et autres hydrocarbures. Les preuves de transformation négative de notre planète sont bien là, images satellitaires à l'appui. Les glaciers polaires qui disparaissent à grande vitesse, les déluges et les tsunamis qui se multiplient, la sécheresse et autres effets similaires entraînant des maladies jusqu'ici inconnues et la pauvreté à grande échelle, sont tous des indicateurs de cette détresse. Le responsable réel, l'aveuglement des grandes nations industrielles, est pourtant facilement visible. Le danger planétaire est une réalité filmée. Les causes sont encore discutables. Cependant, si la participation de l'être humain à la dégradation du climat est certaine, le pourcentage de sa contribution reste à déterminer. Le pétrole et ses dérivés sont souvent cités parmi les principales causes d'émission des gaz ennemis de l'ozone. Et l'Algérie dans tout ça ? La pétrochimie, grand accusé de ce triste constat, le désert qui avance doucement et sûrement et les problèmes de pollution qui s'amplifient avec le temps, font que nous sommes des plus concernés dans cette problématique. L'après-pétrole est certes un projet longuement débattu et auquel tout le monde adhère. Seulement, sa réalisation peine à donner ses fruits. Notre agriculture est encore en panne. L'aide aux agriculteurs est malheureusement trop insuffisante, comparée aux difficultés sous différentes formes qu'ils rencontrent : le climat d'un côté et l'administration de l'autre, sans compter la main-d'oeuvre trop exigeante de nos jours. La pollution sous ses formes les plus variables nous menace au quotidien. Apparemment, nous avons perdu le sens des priorités. Nous pouvons citer par exemple la poussière dans nos agglomérations et les gaz d'échappement qui contribuent énormément aux maladies respiratoires et qui n'ont qu'une priorité secondaire. Les dépotoirs communaux à l'échelle nationale sont à proximité des routes. Par manque d'espace ? Non. Les réseaux d'eaux usées versent dans les oueds, au lieu de stations de traitement. Pourtant, il suffit de pipes le long des rivières pour collecter tous ces rejets, les amener vers une station de traitement et produire une grande quantité d'eau utile à l'irrigation et autres usages domestiques. Une partie de cette eau peut être, toujours par pipe le long de la rivière, réinjectée à l'amont des villes et alimenter le cours le long de l'année. Les citoyens profiteront, chacun à sa manière, de l'eau propre à longueur d'année qui coule en permanence. Les bergers seront bien heureux. Il y aura moins de rats, de moustiques et de maladies. Une station d'épuration avec chaque ville importante, c'est aussi des milliers d'emplois. Les oueds ne manquent pas chez nous. Au bon vieux temps, en tant qu'écoliers, nous avions le plaisir d'apprendre à nager dans notre oued de Tlélat, dans quelques retenues d'eau à peine profondes. Il y avait même du poisson. Cette eau maintenait notre petit lac «Eddaya» toujours à un certain niveau suffisant pour accueillir les oiseux migrateurs qui nous visitaient d'un peu partout, pour des poissons qui y vivaient et pour les baigneurs que nous étions. On pourrait peut-être revenir au Barrage vert, avec des prisonniers par exemple. Les rendre plus utiles à la société tout en remplissant notre grand espace. Nos ressources humaines sont énormes et souvent mal exploitées. L'amélioration de notre gestion doit être la première des priorités. La formation à tous les niveaux est seule capable de nous faire sortir de cette spirale amenant nulle part. Nos objectifs ne sont pas très clairs. Les grands projets actuels, en cours de réalisation, sont certainement nécessaires et constituent un grand pas pour notre développement. Seulement, il reste encore beaucoup à faire. Notre vitesse d'avancement a jusqu'ici été très lente, au point que le retard a touché tous les domaines. Nous devons réagir très vite. Le temps n'attend pas. Que nous rapportent tous ces concessionnaires par exemple ? Nous sommes devenus un grand marché. Nous achetons tout, et pourtant nous sommes capables de tout. Nous avons des usines pétrochimiques employant jusqu'à deux mille personnes, tous des locaux. Nous avons également vu des centaines de personnes capables fuir le pays à la recherche d'une vie meilleure. Les problèmes sociaux font partie eux aussi des débats sur la mondialisation, ses conséquences, les nouvelles formes de colonisation, l'industrialisation à tout prix et le changement climatique. Ils font semblant de nous payer, alors nous faisons semblant de travailler. C'est bien ce qui circule parmi un grand nombre de nos salariés. Ont-ils raison ? Nous avons de bonnes raisons de les croire lorsqu'on voit un travailleur, vivant très modestement, incapable de tenir le mois avec son salaire. Le kilo de viande à neuf cents (900) dinars, la femme au foyer, cinq cents dinars et l'enfant à quatre cents dinars : voilà des anomalies à corriger. Si élever un enfant est considéré comme un travail facile et secondaire, c'est là une autre vision à corriger. Les piliers du développement sont avant tout les travailleurs. Le développement ne s'achète pas. C'est un ensemble de facteurs qui le constituent. Ce sont des méthodes de travail efficaces, une bonne gestion des ressources humaines, un bon moral des travailleurs... C'est une amélioration continue. Il faut d'abord commencer. Le fabriquant de l'automobile par exemple a commencé par des conceptions très modestes, raffinées avec le temps. Chaque erreur de design lui a servi de leçon ; et étape par étape, il est arrivé au produit actuel avec son confort, ses performances et sa compétitivité. Avons-nous commencé ? Avec tout ce retard, et au moment de l'appel aux énergies nouvelles, nous devons peut-être commencer par l'automobile à moteur électrique. La technologie existe, les compétences existent, les moyens existent et c'est l'avenir qui l'exige. Les mentalités doivent elles aussi changer. Encourager le citoyen à être plus responsable est une priorité. Seulement, cela ne peut se produire que si les réalités du terrain sont prises en considération. Lorsque théoriquement vous n'avez aucune raison d'être mécontent, alors qu'en réalité vous avez mille et une raisons de l'être, cela veut dire qu'il y a eu mauvaise appréciation quelque part. |
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