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1. LES SCIENCES ECONOMIQUES
NE SONT PAS DES SCIENCES EXACTES, MAIS L'HOMME AUSSI N'EST PAS UNE SCIENCE
EXACTE.
On l'a déjà écrit l'économie mondiale ressemble à un grand organisme vivant dont le système financier et monétaire qui régit son corps sécrète lui-même ses anticorps. Toute crise qui fait irruption dans ce grand corps mondial s'assimile à une maladie que son système immunitaire doit combattre. Evidemment cela paraît un peu irréaliste de comparer l'économie mondiale à un corps humain, mais une économie où l'humain est au centre de l'évolution, et l'humain peut être malade ou en bonne santé, forcément l'économie mondiale peut aussi être malade ou en bonne santé. Evidemment le syllogisme peut être purement formel, mais il n'est pas si étranger au réel dans le sens que les situations de croissance économique sont des situations qui ont trait à la bonne «santé économique» ? et souvent politiques, économistes et décideurs à tous les niveaux du monde (puissances économiques, institutions internationales, gouvernements, etc.) utilisent cette syntaxe prouvent bien qu'il s'agit d'un corps vivant. L'économie mondiale est bien un «corps vivant à l'échelle planétaire». Et dans ce cas de figure essentiel pour comprendre l'évolution de l'économie mondiale, et bien entendu ses maux, i.e. ses maladies car toute crise économique, financière ou monétaire qui s'accompagne de récession, de dépression économique et bien entendu d'un chômage faible, fort ou structurel, il ne faut pas avoir peur des mots, y est assimilable. Surtout si ces mots enlèvent les «masques» que les banquiers, gouvernements, économistes, souvent à leur insu, perdus dans des calculs économétriques où ne manque que le calcul intégral et différentiel, outil propres aux ingénieurs, mais néanmoins utilisés dans les calculs statistiques, rendent l'évolution de l'économie mondiale incompréhensible non seulement à eux-mêmes, mais surtout à la masse des économistes et bien-pensants. Bien entendu, à l'autre masse bien plus importante, la masse d'humains lettrés qui se comptent par centaines de millions en Occident et dans les pays du reste du monde. Aussi, doit-on considérer tout ce qui est ressource en l'homme pour comprendre ces maladies qui frappent ce macrocosme à des périodes différentes plus ou moins rapprochées ? voire cyclique. Un macrocosme qui est ponctué par des milliards d'actions provenant précisément de ces milliards de microcosmes humains qui le constituent. Dès lors, si on regarde les crises économiques, financières et monétaires différemment, en utilisant toujours l'œil de l'économiste, mais que l'on arrête de se perdre dans des démonstrations académiques qu'utilisent des mathématiques financières, celles-ci compliquent bien plus la compréhension qu'elles n'offrent d'explication rationnelle, et que l'on utilise la «Logique» qui est plus simple, assimilable et beaucoup plus accessible. Ces études économétriques sont certes utiles dans le calcul statistique mais peu compréhensive et compréhensible lorsqu'il s'agit d'expliquer ou de représenter les phénomènes économiques. Alors que les crises ne sont que l'envers de la médaille, l'autre face, ce sont les hommes avec ce qu'il y a de phénoménalement humain. Aussi peut-on dire que «si les sciences économiques ne sont pas des sciences exactes, l'homme aussi n'est pas une science exacte». 2. VOIR L'HUMANITE «SANS SES PRISMES» Sur ces entrefaites, cherchons à apporter un éclairage simple sur les origines de la crise économique et financière d'aujourd'hui. Certes la crise de 2008 est survenue, et beaucoup d'incompréhensions subsistent. L'économie mondiale repart ou ne repart pas, et cela dépend essentiellement de l'angle où l'observateur se place pour juger. Si l'observateur se trouve en Espagne ou en Grèce, c'est la catastrophe. L'économie mondiale va vers les abysses. S'il se trouve aux États-Unis où le chômage est à 6%, la situation économique se redresse mais il y a des zones d'ombres impossibles à définir ? S'il se trouve au Japon, avec les nouveaux quantitative easing qui ont pris le nom d'abénomics (du nom d'Abe du premier ministre), la situation est aussi positive. Avec un «mais» ou plutôt «deux mais». Le premier, que préfigure ce redressement ? Est-il pérenne ? La question évidemment se pose. D'ailleurs pour les États-Unis aussi, et qui dit États-Unis, dit l'économie mondiale. Le deuxième mais, pourquoi ces «Quantitative easing» n'ont pas été utilisés pour sortir le Japon du marasme économique dans lequel il était plongé depuis le début des années 1990 ? Ils ont certainement été utilisés et faiblement probablement ? les analyses internationales les confirment. Mais pourquoi seulement depuis une date récente (2013), de surcroît ont affaibli le yen, que ces abénomics font de l'effet ? Evidement l'affaiblissement du Yen, conséquemment aux QE, est à la fois une bonne et une mauvaise nouvelle, car la mauvaise porte sur la pérennité des QE. Si l'observateur se trouve en Allemagne, il dira que «tout baigne dans l'huile». Mais aussi avec un «mais». Certes l'Allemagne enregistre des excédents commerciaux, et cela a toujours été ainsi comme d'ailleurs le Japon, véritables phénomènes de la «destruction créatrice» (Voir article dans www.agoravox.fr «Les modèles économiques de l'Allemagne et du Japon ne sont pas exportables. Un pur exemple de la «destruction créatrice»»). Et si l'Allemagne eut des problèmes avec les excédents commerciaux dans les années 1990, elle les a simplement investi dans la «Réunification» pour opérer le rattrapage de sa moitié. Aujourd'hui, elle est confrontée à trois grands problèmes économiques, d'abord les déficits budgétaires de la moitié de la zone euro, et ces pays déficitaires et en stagnation impactent sa croissance. L'autre problème, l'embargo russe sur ses exportations se fait ressentir. Enfin, le troisième problème, si l'affaiblissement du prix du baril du pétrole, à moins de 80 dollars, est une bonne nouvelle, la faiblesse de la demande mondiale déjà affaibli par la crise financière de 2008, posera certainement problème. Quelle solution pour l'Allemagne ? Une affaire à suivre. Pour la France, la situation n'est certainement pas au beau fixe, citons une des réactions à mon article précédent. «Quant à la grande dépression, elle est aujourd'hui à nos portes (un quart de la population active ou ayant des situations très précaires dans un grand nombre de pays occidentaux) et ce n'est pas fini. C'est sans doute pour cela que certains pays cherchent la guerre comme seule issue de secours?». Jean-Pierre Elkabbach, qui répond à Christian Noyer, gouverneur de la Banque de France, dans une interview d'Europe 1, le 11 septembre 2014, «Par les temps qui courent, tout est à la baisse, sauf les déficits. Vous avez vu les titres de la presse avec nous : «impasse», «dérapages et dérives», «naufrage», «le discrédit français». Comme dit le Larousse, on est foutu.» Et Christian Noyer qui réplique «Non, la France n'est pas foutue. Non, la France, vraiment, n'est pas foutue, mais c'est l'heure du sursaut. C'est l'heure du sursaut ou du déclin, il faut choisir. Évidemment, il faut choisir le sursaut. Et qu'est-ce qu'il faut faire ? Ce qu'il serait grave de ne pas faire ce sont les réformes, les bonnes réformes, bien sûr, et puis poursuivre inflexiblement la réduction des dépenses, et ça?». Mais quel «sursaut» quand il n'y a pas de visibilité en France depuis 2008, et le problème est que des menaces se profilent encore. Non seulement 2014, 2015? 2017. Le président français a prévenu que si la courbe de chômage ne s'inverse pas, il ne se présentera pas à la fin de son mandat. Mais là n'est pas la question, le premier argentier de France ne donne pas une lisibilité des finances françaises à l'horizon de demain. «Quel demain, si ce n'est de serrer la ceinture.» D'ailleurs même son de cloche, en Italie, Espagne, Portugal, Irlande? et dans les autres pays de la zone euro. Amenant l'incompréhension chez les contribuables européens. Véritables lamentations que tout est foutu, la Chine a tout pris, l'Inde apparaît bien moins, encore en regard de ses réserves de change incomparables avec celle de la Chine. Mais elle est dans son sillage. 3. L'ALGERIE, UN «ILOT DE QUIETUDE» ? UNE OPPORTUNITE POUR LE MONDE ? Si l'observateur se place du côté du reste du monde, je suis en Algérie, donc parlons de l'Algérie. L'Algérie, tout va très bien pourvu que ça dure. Avec aussi un «mais». Certes, il y a des «oiseaux de mauvais augure», des économistes qui n'ont rien compris à l'économie même avec le lourd bagage universitaire, probablement c'est ce lourd bagage qui masque la réalité de l'Algérie, et fait penser que l'Algérie n'est finalement qu'un pays pétrolier. Pourtant aujourd'hui, on peut dire que l'Algérie est immensément riche, pourtant, malgré la corruption et certainement il doit y avoir beaucoup, ses finances sont saines. Plus de 200 milliards de dollars de réserves de change, à l'«abri dans des Bons de Trésor américain et probablement européens». Ces placements souverains, résultats de ses excédents commerciaux dus à la «manne divine pétrolière» participent à la croissance des États-Unis et de l'Europe, qui est nécessaire à la croissance mondiale. Donc Un Retour Positif A L'algerie Pour Ses Exportations. Ce que critiquent à tort des experts algériens qui pensent que ces capitaux seraient mieux investis en Algérie. Alors que l'Algérie est déjà un «chantier à ciel ouvert». Une stabilité presque à toute épreuve, liée certainement aux enseignements tirés de la gabegie des années de plomb et de la guerre fratricide qui a duré pratiquement une décennie. Enseignements qui sont porteurs pour la gouvernance politique et économique algérienne. C'est ainsi que l'Algérie n'a presque pas bronché avec le déclenchement du «Printemps arabe», en janvier 2011. Vaccine Avant L'heure De La Maladie Islamiste. Une maladie créée de toute pièce par l'Occident, non moins necessaire cependant pour faire avancer le monde Arabo-musulman. Ce Qu'on Avait Dit, La «Destruction Creatrice». Et L'algérie, Cqfd. Aujourd'hui, l'Algérie construit partout sur son territoire, prête aux pays arabes, consent des dons qui sont tout à son honneur surtout pour les pays arabes frappés par la crise. Et certainement à des pays africains. Elle a importé des millions de voitures, au point que c'est devenu infernal de circuler en voiture dans les villes et villages algériens. Les routes et rues sont encombrées de voitures. Les camions qui sont interdits de jours ne circulent que la nuit dans les villes. Des autoroutes, des tramways sont construits par des chinois, des Japonais, des Espagnols. Et la liste est longue de réalisations. Beaucoup de Turcs, de Chinois, d'Indiens, de Coréens? sont à pied d'œuvre sur le marché algérien. Sans compter les produits européens importés massivement. Sur le plan d'emploi, il y a certes du chômage, mais paradoxalement il est très difficile de trouver un maçon, un plombier en Algérie, pourtant ce n'est pas ce qui manque. Ils sont tous occupés, et si vous en avez un surtout «le maçon», il faut attendre des semaines, et non pas pour quelques petits travaux, pour des travaux importants, car ils sont très exigeants. Ceci montre le degré d'occupation des artisans ou de ceux qui veulent travailler. Malgré tout, et les difficultés et crises rencontrées dans le monde arabo-musulman, le peuple algérien dans sa grande majorité est serein. Ce n'est peut-être que justice pour ce pays vis-à-vis de l'Histoire, qui a beaucoup souffert. Ce pays devenu sur le plan territorial, depuis la scission du Soudan, le plus grand d'Afrique. Devons-nous dire «Touchons néanmoins du bois et conjurons le sort, le mauvais œil» qui peut être jeté sur ce pays, et sur tout pays qui contribue à la croissance mondiale. En espérant que les pays touchés par la crise ou par la guerre s'en sortent vite des crises. Même son magnifique football a arraché l'admiration, a fait converger sur lui la plus grande sympathie du monde. Les peuples africains, arabes, latino-américains, y compris occidentaux même allemands et surtout français - Jean-Marie Le Pen n'a pas manqué de twitter pour «féliciter» les fennecs algériens. Même son président qui est malade, le plus souvent absent de la scène politique, «est comme s'il est partout présent». Il n'a pas besoin de se démener comme le président français, François Hollande, présent partout mais sans pouvoir sortir la France de la dépression. Ou Angela Merkel et Cameron, dans leurs pays avec leurs problèmes respectifs. Ce n'est pas dénigrer ces responsables européens, mais simplement dire que «la roue tourne», la «maladie est aujourd'hui ici, demain, elle est là-bas». On reproche à l'Algérie qu'elle est rentière et ne fait pas assez dans les investissements, la création d'emplois, oubliant que le monde entier se débat dans ce problème du chômage qui se pose à l'échelle planétaire. Une vraie maladie du siècle, une nouvelle maladie pour l'humanité. Cependant riche de ses gisements, l'Algérie s'en sort bien. Et quoiqu'en disent ses économistes ou ses politiques qui ont peut-être raison dans l'absolu, mais pas dans la réalité du moment de l'économie mondiale. Pourrait-on dire pour l'Algérie ! Au contraire que l'Algérie existe, heureusement faudrait-il dire, à l'instar des pays du Golfe, des États-Unis qui se redressent même avec les aléas de la conjoncture, de la Chine grande consommatrice de matières premières, d'énergie et d'équipements allemands, français, brésiliens etc., et vice-versa bien entendu. C'est grâce à cette distribution de forces économiques que l'économie mondiale continue de tourner malgré sa «maladie». La «maladie mondiale» sécrète elle-même ses anticorps. Sans ceux-ci, la «Maladie» enfonce encore plus l'humanité dans la désespérance, le chômage et la malvie. Et «l'Algérie figure dans ses anticorps». Il reste cependant que l'aisance financière n'est pas une fin en soi, que la «roue ne cesse de tourner» comme le monde tourne lui-même autour de son axe. Et c'est là où les économistes algériens ont raison, que cet «absolu est nécessaire paradoxalement non seulement pour aujourd'hui mais pour demain». Car le pays pétrolier qu'est l'Algérie n'est pas appelé à rester indéfiniment pétrolier. Il peut le rester une décennie ou plus. Mais tôt ou tard, ce pays doit se construire une économie moderne, dans un Etat véritablement moderne, pouvant aussi compter sur ses propres forces, i.e. des exportations autres que pétrolières pour amortir une crise économique qui peut survenir. Et aucun pays n'est à l'abri des crises, de «maladie» qui peut être encore plus redoutable que celle que le monde vit aujourd'hui. D'autant plus que «le progrès scientifique peut changer les donnes», qu'une nouvelle découverte, une nouvelle énergie spectaculaire fasse passer le pétrole au rang du charbon, comme le pétrole lui-même a déclassé le charbon. Ce qui fera chuter les prix à des niveaux inconnus. Tout est possible avec la science de l'homme qui ne cesse d'évoluer, ne cesse de transformer son quotidien, celui des peuples. Aujourd'hui avec Internet, il s'opère une disparition progressive des monnaies par les cartes de crédit. Vous entrez dans un magasin en Occident, la caissière vous présente plusieurs dispositifs de cartes de crédits pour payer vos emplettes. Le payement par Internet, une autre révolution. Le téléphone mobile, les tablettes, etc., ont changé le comportement des individus. La Voiture électrique, etc. Il est évident que l'Algérie a commencé positivement, mais il reste beaucoup à faire. Elle doit continuer et être une «opportunité» pour les autres peuples, dans la lutte contre la «maladie» qui touche aujourd'hui l'Occident et le monde. 4. POURQUOI LA «COLLEGIALITE ENTRE L'EUROPE ET LES ÉTATS-UNIS» SUR LE PLAN MONETAIRE ? Evidemment, la liste des pays est longue, et il faudrait une analyse à elle seule pour l'observateur extérieur de voir cette quantité de choses spécifiques à chaque pays. Aussi allons-nous analyser, très brièvement, à ce qu'on peut dire le commencement de la crise contemporaine que nous vivons et qui tire son origine du Second Conflit mondial, voire même préparée par le Bretton Woods de 1944. A cette époque, au sortir d'une guerre la plus meurtrière que l'humanité ait connue, cette «Guerre-Maladie de l'Humanité» a promu en revanche un nouvel Etat du monde. On peut dire une «Renaissance De L'humanite». Puisque ce n'était pas un seulement «on détruit, et on recommence», mais un nouveau monde a été enfanté. Le monde postcolonial est né. De la fin des années 1940, avec l'indépendance de l'Inde en 1947 et la libération de l'Afrique et de l'Asie, sera suivi la naissance de plus d'une centaine nouveaux Etats, sortis des Empires coloniaux occidentaux, dans les années 1950 et 1960. La configuration mondiale a complètement changé. La dernière guerre européenne s'est opéré en 1956 contre l'Egypte, la France, la Grande-Bretagne en alliance avec Israël ont terminé avec le cycle de violence contre les pays du reste du monde. La France s'étant retirée déjà du Vietnam, en 1954, et plus tard d'Algérie en 1962. Mais la guerre sera continuée désormais par les États-Unis. Après la Corée en 1953, au Vietnam, à partir de 1964, un conflit qui durera jusqu'à 1973. Mais le problème est que toutes ces guerres, sans compter la concurrence dans les armements atomiques et la recherche spatiale avec l'Union soviétique, le pôle rival, ont nécessité des dépenses faramineuses pour l'Amérique. Elles ont concouru à creuser ses déficits publics qui sont partis crescendo. Impossibles à les diminuer d'autant plus que la consommation américaine a aussi explosé. Il était évident que les États-Unis utilisaient mal leur monnaie. Profitant du dollar, adossé à l'or (accords de Bretton Woods), ils dépassèrent largement par les émissions monétaires ce que devait leur accorder leur stock d'or. Il résulta que c'est le reste du monde qui finançait les déficits américains. L'Amérique s'endettait auprès du reste du monde, mais paradoxalement non pas sur le reste du monde, mais en réalité sur elle-même. Puisque sa dette extérieure était constituée de ses propres dollars qu'elle émettait pour financer ses déficits. Ce qui signifiait sa dette sur elle-même qu'elle répercutait sur le reste du monde. Mais comme la plupart des pays du reste du monde n'avait pas de monnaies internationales, dans les années 1970, et toutes ancrées sur les monnaies américaine et européennes, par conséquent seule l'Europe pouvait réclamer et c'est ce qu'elle fit dès la fin des années 1960. L'insistance des Européens d'obliger les Américains à financer par l'or leurs déficits et donc convertir les dollars détenus par de l'or auprès des banques américaines, notamment auprès de la Réserve fédérale, finit par créer un clash entre l'Europe et les États-Unis. L'Amérique qui a perdu une grande partie de son stock d'or auprès du reste du monde, notamment l'Europe, finit par suspendre la convertibilité du dollar en or, le 15 août 1971. Les Européens ayant refusé d'absorber les dollars américains qui sont devenus de simples «papiers-monnaie» dans les échanges commerciaux ont exaspéré la crise avec les États-Unis, qui estimaient qu'en la protégeant de l'Union soviétique, l'Europe devait payer. L'Europe était ingrate selon les Américains. Pour abréger (voir les articles précédents), des crises pétrolières éclatèrent en 1973, et 1979. Crises pétrolières qui ont permis d'atténuer les différents monétaires entre l'Europe et les États-Unis. Le dollar étant toujours resté toujours la monnaie-centre du système monétaire international. La question qui se pose pourquoi les crises monétaires ont pratiquement disparu ? Bien, au contraire, il s'en est suivi après les crises une «collégialité entre l'Europe et les États-Unis», sur le problème monétaire international. En effet, puisque les crises pétrolières sont accompagnées d'une hausse des prix du pétrole en 1973, le pétrole a quadruplé, et en 1979, ce quadruplement a triplé ? le pétrole est donc parti de 3 dollars en 1971 à 36 dollars en 1979, soit douze fois son prix ?, et surtout que les exportations pétrolières des pays de l'OPEP, où les pays arabes sont majoritaires, cette hausse spectaculaire va forcément créer des contraintes pour l'Europe. Elle va astreindre les pays européens à acheter des masses de dollars régler les pays exportateurs de pétrole. Comment ces pays pourront-ils financer ces importations pétrolières ? Il est évident que ce ne sont certainement par leurs excédents commerciaux qui permettront de financer leurs importations pétrolières, une énergie vitale à leur industrie ? Ces excédents sont bien en-deçà des coûts des importations pétrolières qui ont plus que décuplé. 5. LE «SERPENT MONETAIRE» DE L'INFLATION MONDIALE Pour les Etats-Unis, il était hors de question que cette donne «pétro-dollar» mettrait à genoux l'Europe. Ce qui forcément toucherait la superpuissance via le danger qui risquait de se profiler en Allemagne, en France, des pays gros consommateurs de pétrole et sur le reste de l'Europe. Une situation sans solution, avec une Union soviétique et ses satellites de l'Europe de l'Est à la porte de l'Europe de l'Ouest, entraînerait immanquablement cette Europe dans le giron de l'URSS, via évidemment des révolutions qui éclateraient un peu partout dans les pays européens. Cela paraît incroyable mais probablement a été pensé par les décideurs américains et européens, surtout avec des donnes aussi sensibles que la monnaie et le pétrole. Alors comment maintenir la structure sans courir de risque. Précisément, la solution va se trouver dans un «dispositif intelligent» qui répondait aux problèmes économiques, financier et monétaires de l'Occident. Et ce dispositif s'appelle le «Serpent monétaire européen», en réalité il doit s'appeler plutôt le «Serpent monétaire américain» puisque toutes les monnaies européennes «flottaient mais autour du dollar américain». Comment fonctionne ce «serpent monétaire» ? Sans trop entrer dans le détail, le «Serpent monétaire» est un dispositif qui limitait les fluctuations des taux de change entre les pays de la Communauté économique européenne (CEE). Une monnaie ne pouvait pas fluctuer par rapport à une autre de + ou ? de 2,25% autour de sa parité bilatérale. Une parité bilatérale qui a pour axe, bien entendu, le dollar. Ce serpent monétaire est crée par l'accord de Bâle, le 10 avril 1972, donc bien avant la crise pétrolière de 1973. Il est évident que si le dollar chute, et le dollar américain représente la pièce maîtresse du puzzle, il entraîne forcément les monnaies européennes et japonaise dans sa chute. En termes clairs, cela signifie que si les États-Unis émettent plus de dollars pour financer leurs déficits, les pays européens et japonais doivent suivre pour respecter l'accord de Bâle. Les pays du reste du monde non seulement ne posent pas de problèmes à ces émissions monétaires ex nihilo et les financements qu'ils permettent mais sont eux-mêmes interesses par ces émissions monétaires en excès puisqu'elles contribuent au développement de leurs économies, à une plus grande détention de réserves de changes, etc. Et justement les krachs pétroliers vont servir à permettre d'augmenter les émissions monétaires américaines dont les déficits sont non seulement structurels mais surtout en hausse. Financer la guerre du Vietnam, aider et armer les pays amis dont Israël, subvenir au financement de leurs centaines de bases à l'étranger et les flottes qui sillonnent mers et océans, leur industrie d'armements et assurer à l'Amérique via une consommation effrénée la première place au monde. Et c'est ainsi que les États-Unis et l'Europe trouvent leur compte dans les krachs pétroliers. Grâce précisément au «Serpent monétaire». L'Europe finance pour une bonne partie ses importations pétrolières, grâce à l'arrimage de ses monnaies au «Dollar américain». Ce «Serpent monétaire» est en fait un «Droit de seigneuriage» que n'ont que les États-Unis, l'Europe et le Japon. Ce qu'explique aujourd'hui les milliards de dollars, d'euros, de livre sterling et de yens injectés par la Réserve fédérale américaine (Fed), la Banque centrale européenne (BCE), la Banque d'Angleterre et du Royaume-Uni. Un «Droit de seigneuriage» qui est nécessaire à la lutte contre la crise économique et à la stabilité économique mondiale. Si, aujourd'hui, il pose moins de problème, dans les années 1970, il a posé de graves problèmes. La question qui se posait, à l'époque, était jusqu'à quand «augmenter les prix du pétrole et, par ricochet, le cours des matières premières» ? Il était évident qu'il y avait une LIMITE INFRANCHISSABLE à laquelle l'Occident ne pouvait rien. Si augmenter le cours des prix du pétrole n'était pas un problème, les émissions monétaires américaines, européennes et japonaises posaient un problème dans le temps. Et cela était capital dans le processus. La contrainte essentielle résidait dans le Petrole même. Celui-ci Disparaissait Annee Apres Annee Dans La Consommation De L'industrie Et Des Menages De L'ensemble Des Pays Du Monde. Tandis Que Les Emissions Monetaires En Dollars, En Franc, En Deutschemark, E N Yens Se Reproduisaient Et Cumulaient, Et Les Liquidites Internationales Qui En Etaient Issues Ne Disparaissaient Pas. Le cumul de toutes ces émissions monétaires occidentales a crée une formidable masse monétaire entreposée dans les Banques occidentales qui, malgré l'octroi aux pays du reste du monde de toutes sortes de crédits bonifiés, à faible taux d'intérêt, non seulement ne pouvait plus se prolonger mais a transformé le «Serpent monétaire en une formidable machine inflationniste». Que les économistes aujourd'hui raillent depuis 2008 les Banques centrales et commerciales occidentales de «pompes à phynance». Et c'est un peu le cas, on ne peut ne pas le penser au vu des conséquences qui ont résulté dans les années 1980. Et après ce qu'on a appelé «l'ACTE 1 et l'Acte 2» développés précédemment, ce dispositif monétaire va nous mener au «troisième acte du système de gouvernance monétaire mondiale». La question pour terminer cette analyse, l'homme peut-il échapper de ces processus ? Peut-il faire autrement ? Sait-il seulement ce qu'il sait ou croit savoir ? Ou ne fait-il que suivre ce que ce grand corps qu'est l'humanité Sécrète ? Une question très pertinente et, à bien d'égard, a sa place dans la complexité de la compréhension du monde humain. * Auteur et chercheur spécialisé en Economie mondiale, Relations internationales et Prospective. www.sens-du-monde.com |
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