La production
nationale de ciment ne suffit pas, en dépit des différents plans de
développement des cimenteries, ainsi que l'installation sur le marché algérien
des matériaux de construction du Français Lafarge, un des leaders mondiaux dans
le domaine. Avec un important plan de charge, notamment quelques 1,2 million de
logements à réaliser d'ici 2014, il est dès lors évident que les importations
algériennes vont fonctionner comme une soupape de sécurité, pour le marché
national des matériaux de construction. En fait, les statistiques des Douanes
pour les neuf premiers mois de l'année confirment cette tendance, avec une
hausse de 20,3% des importations de matériaux de construction. A elles seules,
les importations de ciment ont bondi de 86%. En valeur, les importations de
matériaux de construction se sont établies à 2,22 milliards de dollars durant
cette période contre 1,84 md usd durant les neuf premiers mois de 2011, précise
le Centre national de l'informatique et des statistiques (Cnis) des Douanes. En
volume, les achats (ciments, fer, bois de construction) sont passés de 3,685
millions de tonnes à 5,257 millions de tonnes, en hausse de 42,6%. Le rebond
des importations de matériaux de construction durant les neuf premiers mois de
l'année est le fait d'achats massifs de ciment, entre les mois de mars-Avril au
mois d'août, une période marquée par une très forte tension sur les ciments. Il
y avait d'une part une pénurie de ciment sur le marché, au moment d'une forte
demande des professionnels du BTP, ainsi que d'importants mouvements
spéculatifs sur le marché parallèle des ciments, avec des prix surréalistes
pour le sac de 50 kg. Une situation qui a conduit les autorités à donner le feu
vert au groupe Gica, pour l'importation en urgence de quelques 500.000 tonnes,
pour réguler le marché national. La hausse des achats à l'international, des
matériaux de construction a été fatalement le fait des importations des ciments
avec une progression de 86,45%, qui sont passées de 102,1 millions à 190,4
millions de dollars. Durant cette période, le groupe Gica et des importateurs
privés, pour combler le déficit de la production locale, ont importé près de
2,07 millions de tonnes de ciment contre 1,104 million de tonnes en 2011, en
hausse de 88,4%. Officiellement, le déficit en ciment du marché national est
estimé à plus de 2,5 millions de tonnes/an par les experts du groupe GICA.
Actuellement, les 12 cimenteries publiques plus le Français Lafarge produisent
un peu plus de 18 millions de tonnes par an. Les 12 cimenteries publiques
assurent la production de 11,5 millions de tonnes. L'enveloppe consacrée au
programme d'investissement du groupe Gica, à l'orée de 2020, qui porte
notamment sur l'extension des capacités de production de certaines cimenteries
(Meftah, Chlef, Zahana) et la réalisation de nouvelles usines, serait de 320
milliards de DA (plus 4 milliards de dollars). Le groupe GICA compte produire
20 millions de tonnes à l'horizon 2016 et 29 millions de tonnes d'ici à
2018-2020. Quant aux importations de fer (rond à béton notamment) et d'acier de
construction, elles se sont établies à 1,52 milliard de dollars au cours des
neuf premiers mois de 2012 contre 1,25 md de dollars à la même période en 2011,
en hausse de 21,25%.
La même tendance
est enregistrée également en ce qui concerne les volumes importés, qui sont
passés de 1,695 million de tonnes à 2,173 millions de tonnes (+ 42,65%). Les
importations de bois de construction ont été également en hausse, passant de
886 millions de tonnes à 1,007 million de tonnes, en hausse de 13,67% durant la
même période. Les achats de bois de construction sont eux passés de 486,47
millions de dollars à 505,79 millions de dollars, en hausse de 4%.