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Rencontre wali-investisseurs : Un conclave pour booster les grands projets de la wilaya

par Houari Saaïdia



Trois grandes annonces ont été faites par le wali lors de sa rencontre avec les investisseurs et les promoteurs, tenue hier à l'hémicycle.

1. Un nouveau mode de gestion sera mis en place pour le mégaprojet de la modernisation de la ville d'Oran. 2. Une dizaine de projets LPA et autant de chantiers d'investissement CALPIREF seront lancés en bloc à brève échéance. 3. La wilaya d'Oran a reçu le plein aval du gouvernement pour le projet de la ville nouvelle (projetée du côté de Tlélat), assorti même d'un «OK» pour en faire la plus belle ville algérienne «postindépendance». La réunion convoquée par le chef de l'exécutif, centrée sur le thème de l'investissement et de la promotion immobilière, a fait salle comble. Tous les promoteurs et investisseurs connus sur la place d'Oran, mais également des opérateurs issus des autres régions du pays et de l'étranger, ont répondu présents. Il y avait également des BET, des entrepreneurs BTPH, des architectes, paysagistes et urbanistes, des patrons d'entreprises privées de divers créneaux, etc. L'équipe composant l'exécutif, elle aussi, était au grand complet.

Pourquoi tant de monde et quelles étaient la portée et l'objectif de ce rendez-vous ? «Nous voulons aller de l'avant, tous ensemble, en matière de promotion immobilière et d'investissement, qui forment le pivot du développement local. Je veux, à partir de cette tribune, vous rendre des comptes, un an après vous avoir réunis, ici même, où je me suis engagé auprès de vous sur un ensemble de points, dont la mise à niveau de l'investissement à Oran», a résumé Abdelmalek Boudiaf. Ce dernier a reconnu, en termes exprès, s'être un peu précipité en avançant, au départ de son plan d'action, une échéance de «six mois» pour la mise à niveau de l'investissement. «Je me rends compte, aujourd'hui, qu'il nous faudra davantage de temps pour parachever le processus de mise à niveau, en fait jusqu'à 2 ans et demi, voire 3 ans», a affirmé le wali.

Pour donner une idée sur l'ampleur du travail qui reste à faire, il a indiqué dans la foulée que 11.000 habitants dans des logements fraîchement réalisés ou en cours de l'être doivent être branchés aux réseaux d'énergies domestiques, notamment, tout en déplorant au passage le faible taux de gazéification (moins de 50%) dans la wilaya, qui dispose paradoxalement du 2ème port à hydrocarbures dans le monde, celui d'Arzew. Abordant l'incontournable dossier de la modernisation d'Oran, qui s'articule autour de 31 projets structurants, le wali a indiqué, à grand trait, qu'un nouveau mode de gestion sera instauré. Sans s'attarder là-dessus, il a laissé entendre que les investisseurs et les promoteurs ainsi que tous les intervenants dans le circuit seront associés d'une manière ou d'une autre à la gestion de ce dossier autant stratégique que complexe. Il faut noter que l'organigramme de gestion de ce dossier est basé jusque-là sur une configuration simple et mono-axiale, qui consiste en un comité de pilotage très restreint. Il est clair néanmoins que l'intention du concepteur de la modernisation d'Oran est d'élargir autant que faire se peut la base consultative à tous les Oranais, administrateurs, professionnels comme simples citoyens, «car l'ambition d'une ville, ce sont ses enfants qui la portent et non pas les organismes étatiques, qui eux s'occupent des équipements dits publics, la route, l'énergie, etc.»

UN NOUVEAU TERRAIN POUR LA NOUVELLE VILLE

Faisant rappeler que la contrainte du foncier, qui constituait -à tort ou à raison- une pierre achoppement devant l'investissement, ne se pose plus après le portefeuille foncier recouvré à la faveur d'un processus administratif enclenché il y a deux ans, le chef de l'exécutif local a fait savoir, un peu près dans le même contexte, qu'«un nouveau choix de terrain a été fait, sur directives des instances centrales, pour l'implantation de la ville nouvelle» ; projet pour lequel des bureaux d'études super-spécialisés seront désignés, conformément aux instructions du ministre d'Etat, ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, données lors de sa dernière visite sur site, à la tête d'une forte délégation ministérielle. Après avoir «surfé» à travers divers sujets, le wali est entré dans le vif du sujet : le Calpiref. Ainsi, le wali a-t-il alterné le message sensibilisateur et les formules d'injonctions pour inciter les heureux bénéficiaires d'actes de concession de foncier à passer à l'action en commençant la matérialisation de leurs projets, sous peine d'annulation. A plus forte raison que le circuit a été largement débureaucratisé, a-t-il ajouté en substance, par l'allègement des procédures, la mise en place d'un guichet unique, la réduction du délai de délivrance du permis de construire, entre autres dispositions.

«Nous seulement je vous accorde un foncier pour donner corps à vos projets, je vous prête main-forte dans toutes les démarches mais, bien mieux, je suis prêt à vous aider avec les banques. Mais qu'une chose soit claire, en mon temps, du moins, la wilaya d'Oran ne se gère pas de l'extérieur». Il y a lieu de rappeler que 28 premiers actes de concession ont été octroyés dernièrement par le Calpiref, matérialisés dans des projets d'investissements, de promotion immobilière et de réalisation de programme de logements de type public aidé (LPA). Sur 525 dossiers d'investissement introduits depuis la création du Calpiref, 185 arrêtés d'accords ont été produits dont 105 arrêtés de concessions en cours d'élaboration. Le portefeuille foncier affecté à ces 28 projets devant relancer l'investissement local dans divers secteurs d'activités économiques à forte valeur ajoutée est évalué à 125 hectares, répartis sur plusieurs zones d'activités de la wilaya.