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Un quotidien de
la presse nationale, et à grand tirage, a écrit un jour que les billets de 2000
DA (deux mille dinars) sont boudés par les citoyens et les commerçants,
notamment pour des problèmes de monnaie semble-t-il. Selon la même information,
ces billets ne trouvent pas preneurs même au niveau des guichets du service
public et pour la même raison, la monnaie !
Hé bien, figurez-vous qu'un jour et chez mon marchand de fruits et légumes j'ai surpris quelqu'un en train de parler des pièces de 200 DA qu'il jette à chaque fois sur l'armoire pour les oublier pendant un bon bout de temps. Et pour m'expliquer le topo et justifier son geste, il m'affirma qu'il était un cadre bancaire à la retraite et que ces pièces, récupérées par la suite constituaient une petite manne en attendant la réception de sa retraite mensuelle. Il expliqua à l'assistance que cinq pièces de 200 DA faisaient mille dinars, ce qui n'est pas négligeable pour un fonctionnaire à la retraite ou un père de famille lors des jours de vache maigre. Tous les présents trouvèrent l'astuce fort intéressante, mais firent quand même la remarque que ces pièces sont devenues un peu trop rare sur le marché, ce qui poussa un des clients à dire qu'elles se trouvent toutes sur les armoires des? retraités. Après les éclats de rire, notre retraité étala ses connaissances de la question « monétaire ». Il dira dans ce contexte que les billets de 2000 DA sont raflés par les beaucoup Flouss (grands commerçants et industriels) qui les récupèrent pour faire face aux gros payements en liquide, ce qui leur évite d'aller à la banque faire une commande d'argent qui n'interviendra que 24 heures plus tard, alors qu'il ont en besoin parfois dans des cas d'urgence. Ceci pour la rareté des billets verts de 2000 DA. Pour ce qui est de la rareté de la petite monnaie, notre quidam dira que celle-ci se trouve chez les mendiants qui en ramassent des millions de pièces par jour, ce qui fait qu'il est parfois impossible de trouver « le change » de cent, cinq cent, mille ou deux mille dinars. Ce qui est réel et palpable sur le terrain. Combien de fois sommes-nous dans « l'obligation » de fermer l'œil sur l'absence de cinq, dix dinars ou plus, à la poste et autres guichets publics, dans les gares, chez les receveurs de bus, chez le marchand du coin, et vice-versa pour certains commerçants et autres guichetiers. Ils vous diront Smah ou vous demanderont de dire votre Smah. Nous sommes parmi les rares peuples du monde à fermer l'œil pour de la monnaie non rendue ou manquante. (Un jour et pour un centime d'Euro, une caissière parisienne a fermé sa caisse et attendu une cliente qui s ?est trouvée dans l'obligation d'ajouter un deuxième billet faisant le compte de ses achats, alors que la file des clients ne faisait que grossir et les faire râler). Chez nous, et le caissier et le client peuvent se « taire » pour de la menue monnaie, et celui qui la réclamera avec insistance sera la risée des autres et on dira de lui, quel radin ! Notre retraité achèvera cette mini « conférence » sur la valeur de notre monnaie nationale et sur celles des autres nations. A ce sujet il dira que mille dinars et moins de dix mille dinars ne vous rempliront pas le couffin de la ménagère ou du père de famille et il nommera notre dinar national de Ddi Nar, ce qui veut dire prend le feu et que notre argent ce consume, au moindre geste, comme du papier journal. Notre ex-banquier continuera sur sa lancée pour dire que la seule monnaie qui ne se dépréciera jamais, est la monnaie américaine, soit le Dollar. Selon lui, il n'y a pas d'inflation aux USA et les américains sont les seuls à avoir recours à la planche à billets au regard du manque qu'ils pourraient rencontrer, car leur monnaie circule à travers le monde entier et couvre toutes les banques des cinq continents. Pour lui, le Dollar est imbattable, il a le dos du lard, un dos pas facile à fendre, donc très solide. Pour conclure, notre retraité dira que celui qui dispose de l'Euro, ne peut être qu'heureux en Algérie. |
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