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« ?Aucune instruction ne nous a été donnée pour interdire, à ceux qui
veulent le faire, de se porter candidats sur les listes électorales pour les
Assemblées communales et de wilaya», nous a déclaré un responsable d'une wilaya
déléguée.
C'est à la vue des listes des candidatures des partis que nous lui avions posé la question si le ministère de l'Intérieur demandait aux responsables au sein des collectivités locales d'exiger des candidats certains critères avec en prime un bon niveau d'instruction. «Ce n'est pas le cas», nous répond notre interlocuteur qui nous a affirmé que «70% des candidatures dans certaines circonscriptions ne savent ni lire ni écrire (NSNLNE)». Est-ce possible ? A cette question, aucune réponse d'autant que le ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales se ferme à toute sollicitation. Parmi les nombreuses candidatures, beaucoup sont des employés dans ces mêmes collectivités locales en premier, employés de bureau, agents de sécurité, chauffeurs, et autres plombiers et électriciens. Il est vrai qu'il n'y a pas de sot métier. Mais il est clair qu'entre gérer une commune et être son agent de sécurité, il y a des règles de compétence qui diffèrent totalement. Un chef de parti politique n'a pas hésité à nous répondre qu' «un maire n'est pas obligé de savoir lire et écrire, il sait réfléchir et voir ce qui est bien et ce qui ne l'est pas pour le citoyen». Mais tout est dans cette «réflexion» qui doit être menée pour juger de la faisabilité de projets de développement, de la nécessité de crédits financiers, de la viabilité d'investissements. Avec la mention «NSNLNE», l'on ne pourrait prétendre à des analyses efficientes de toutes ces situations. Pis, comme ce fut le cas pour les candidatures pour les élections législatives, les locales ont aussi leur «lot» de candidats au casier judiciaire pas très net. «Tout le monde le sait mais personne ne fait rien», nous dit un élu dans une wilaya déléguée qui pense que «ça ne semble déranger personne». L'on sait que faute d'exiger un niveau scolaire plus ou moins moyen ou alors de recyclage, les usagers des collectivités locales se trouvent souvent confrontés à corriger des fautes d'orthographe qui les amènent parfois jusque devant le juge. Le ministre de l'Intérieur a répondu à une question à ce sujet que «s'il y a faute d'orthographe, elle vient du registre et la loi nous oblige à aller devant la justice, par contre, s'il y a une erreur au guichet, elle peut être de suite corrigée par l'agent». Il est très courant, cependant, que les erreurs soient commises parce que l'agent ne sait pas lire les noms pour les transcrire correctement. Il y a la transcription des filiations du français vers l'arabe qui pose véritablement problème. «Il est connu que les générations des années 80 ne lisent et n'écrivent que l'arabe puisque l'école a été totalement arabisée durant ces années-là. Et même en arabe, il n'est pas dit qu'ils s'en sortent bien parce que l'encadrement avait beaucoup de carences», fait remarquer un enseignant universitaire. En tout état de cause, «il faut un certain niveau d'instruction qui doit être imposé aux candidats pour les assemblées locales», estime un responsable qui sait de quoi il parle pour avoir travaillé avec des maires «analphabètes», dit-il. |
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