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Le manque de
sensibilisation du public quant à une épidémie considérée comme un des
principaux problèmes de la santé publique est déploré. A la veille du lancement
prévu aujourd'hui par le ministère de la Santé de la campagne de
sensibilisation sur la vaccination contre la grippe saisonnière, le professeur
Salim Nafti, chef de service pneumologie et président de la société algérienne
de pneumologie, a déploré dans son intervention, hier, au forum El moudjahid,
le peu d'importance accordé à la prévention et à la sensibilisation du public
sur l'épidémie de la grippe. Le conférencier rappellera que les « choses
étaient bien mieux il y a 30 ans » lorsque tous les secteurs de la santé dans
leur circonscription respective avaient par exemple les listings des malades
chroniques (affection cardiaque, pulmonaire, rénale, hépatique, diabète...). Et
l'on n'éprouvait pas de difficulté pour les « convoquer » afin de leur
administrer le vaccin pendant la saison où se manifeste l'épidémie. D'autant
qu'il s'agit là des personnes les plus exposées et les plus vulnérables. Il a
plaidé pour le retour à ce système à même de permettre d'identifier toutes les
personnes à risque et a insisté pour que la campagne d'aujourd'hui soit menée
de la manière des plus efficace afin d'informer sur les dangers que peut
engendrer la grippe.
90% des décès associés à la grippe surviennent dans les groupes à haut risque constitués par les malades chroniques et les personnes âgées dont le système immunitaire est affaibli, indique une note sur la grippe diffusée par un laboratoire privé et l'Institut Pasteur Algérie qui se sont associés à la campagne. Lors de cette conférence, il a été rappelé également que le vaccin concerne tout le monde des plus âgés aux enfants notamment entre 5 et 9 ans considérés comme vecteur efficace de la transmission de la maladie. Donnant un aperçu sur cette épidémie, le Pr Nafti expliquera que le virus de la grippe prendra chaque année un aspect différent et c'est la raison pour laquelle les laboratoires pharmaceutiques ne peuvent fabriquer le vaccin adéquat qu'une fois les échantillons prélevés, à la fin de l'été, avant que le virus ne se déclare avec amplitude en automne et en hiver. Dans notre pays, ce sont entre 4 et 5 millions d'individu au moins qui devraient se faire vacciner annuellement. Le conférencier a estimé que le nombre de 2 millions de doses de vaccin contre la grippe importées cette année par le ministère de la Santé ne peut couvrir les besoins de la population. L'argument, ajoute l'intervenant, selon l'OMS, il faut que la majorité de la population soit vaccinée pour que le vaccin produise ses effets attendus. Car, explique-t-il, l'on est face à une maladie contagieuse qui atteint souvent des « proportions épidémique ». Dans cet ordre, il a été fait appel à toutes les collectivités, écoles, universités, entreprises, corps constitués? à s'impliquer dans la campagne et de se faire vacciner. Même si la vaccination peut être coûteuse pour l'Etat, il n'en demeure pas moins qu'elle reste, ajoute l'intervenant, le moyen le plus efficace pour lutter contre la grippe et prévenir ce que peut provoquer le virus de la grippe. Economiquement, affirme le conférencier, sur chaque dose de vaccin utilisée dont le coût actuel est d'environ 5 euros, l'on économise entre 50 et 200 euros, coût de complications qui peuvent survenir à la suite de la grippe. |
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