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Transports : Le tramway, le train et le permis à points

par M. Nadir

Invité, hier, à s'exprimer sur les ondes de la radio nationale, le ministre des Transports, Amar Tou, est revenu sur les dossiers qui font l'actualité de son secteur et les perspectives de développement des Transports pour les prochaines années.

Au chapitre du tramway, le mi nistre a rappelé qu'après Alger, Oran et Constantine, six autres wilayas du pays devraient avoir leur tram : Sidi Bel-Abbès et Ouargla dont les appels d'offres ont déjà été lancés, Mostaganem qui s'apprête à lancer l'avis et Sétif, Batna et Annaba dont les appels d'offres seront lancés l'année prochaine: «Les financements sont disponibles pour ces projets et le coût de chaque réalisation devrait osciller entre 30 et 50 milliards de dinars», a indiqué le ministre, en ajoutant que des études de faisabilité pour la réalisation du tramway étaient, par ailleurs, en cours pour les wilayas de Béjaïa, Skikda, Tébessa, Biskra, Tlemcen, Blida et Béchar.

De retour d'Oran où il avait, entre autres activités, supervisé le lancement des travaux de réalisation du tronçon ferroviaire Mohgoun-Arzew, en attendant ceux du tronçon Arzew-Mostaganem qui devront ainsi compléter la ligne Oran-Mostaganem, le ministre a indiqué que, depuis 2008, 1.389 km de voies ferrées ont été réceptionnés et 767 réactivés, ce qui porte à 3.919 km, le total du réseau ferroviaire : «Avec les 1.719 km supplémentaires qui sont actuellement en phase de réalisation et les 598 autres dont les travaux seront lancés, dans moins d'un mois, nous atteindrons, d'ici 3 ans, le chiffre global de 6.300 km, soit le triple de la longueur des chemins de fer disponibles en 2008», a-t-il détaillé, en ajoutant que les zones sud ne sont pas en reste puisque la réalisation de 5.700 km sont présentement en cours d'études : «Le train atteint désormais Touggourt et Béchar, nous nous apprêtons à entamer la réalisation des 1.900 km devant relier Touggourt à Hassi Messaoud et la ligne reliant la wilaya de Djelfa à Laghouat, au nord. De plus, des études sont en cours pour des extensions complémentaires prévues pour l'année prochaine qui toucheront Laghouat-Ghardaïa, Ouargla-Hassi Messaoud et Béchar-Adrar». Le tout entrant dans le cadre des projets inscrits dans le plan quinquennal 2010-2014 qui a consacré, au secteur des Transports, un budget de 40 milliards des dollars. Au plan du transport des marchandises, le ministre a rappelé la prochaine réalisation, décidée en Conseil des ministres, d'une deuxième ligne minière de Annaba à Djebel Onk, dans la wilaya de Tébessa, pour le transport du phosphate, du souffre et des minerais de fer en direction de Annaba, pour les besoins de la production nationale, ou du port de Djendjen pour les quantités à exporter

127 MILLIARDS DE DINARS POUR LA SNTF

Abordant le développement du secteur des Transports, le responsable a rappelé que «toutes les entreprises du secteur ont bénéficié du plan de développement», notamment des crédits bonifiés et de l'effacement de dettes. A l'image de la SNTF qui, a-t-il précisé, a bénéficié de 127 milliards de dinars pour développer son matériel roulant par la modernisation de 202 wagons de voyageurs et l'acquisition de 17 autorails des grandes lignes, 20 automotrices, 30 locomotives électriques, 30 voitures-couchettes pour longues distances et 280 wagons de transport de phosphate. La fabrication et la fourniture de ces wagons de transport de phosphate, a-t-il tenu à préciser, sont assurées par une entreprise algérienne publique des équipements ferroviaires, en partenariat avec la SNTF.

Au registre des aéroports, le ministre des Transports s'est enorgueilli que l'Algérie dispose d'aéroports de «dimensions internationales» et annoncé la réception prochaine de l'aéroport de Constantine et, l'année prochaine, de ceux de Annaba, El Menea et Biskra. Rappelant que les aéroports de Tamanrasset et Tindouf étaient en cours de réalisation, il a indiqué qu'un bureau d'études espagnol travaillait à porter, d'ici 2018, les capacités du port d'Alger à 10 millions de voyageurs grâce à la réalisation d'une extension sur une surface de 150 ha. Alors qu'à Oran, les travaux de réalisation de la nouvelle aérogare devraient être achevés dans 36 mois. Elle répondra aux besoins exprimés par les voyageurs, en plus de la mise à niveau de l'ancienne aérogare. Coût de la modernisation de l'aéroport d'Oran : 13 milliards de dinars.

MAINTIEN DU PRIX DU TICKET DE METRO

Concernant le dossier Métro, le ministre a annoncé la mise en place, la semaine prochaine, du système intégral dans le tunnel du métro El Badr-El Harrach (pose de voies, aménagement des stations?) qui court sur 04 km en passant à 11 m sous Oued El Harrach. Il a également indiqué que les études de réalisation du métro d'Oran sont toujours en cours et que leurs résultats, attendus dans un délai de six mois, détermineront l'enveloppe nécessaire à la réalisation. Quant à l'option d'un ticket commun pour le tramway et le métro, le ministre a répondu qu'elle était toujours envisagée en y incluant même l'Etusa. Pas de changement non plus pour le prix puisqu'il sera maintenu à 35 DA pour les abonnés et 50 DA pour les non abonnés : «L'Etat apporte déjà un soutien de 44 Da puisque le prix de revient du métro est de 84 DA», a-t-il expliqué, en rappelant que, jusqu'à aujourd'hui, le métro d'Alger a coûté 2 milliards d'euros. Le ministre a, par ailleurs, écarté l'éventualité de la réalisation de métros dans d'autres cités puisque aucune ville ne compte plus de 1.500.000 habitants.

L'invité de la Chaîne 3 est également revenu sur le report, à la fin de l'année, du permis à points initialement annoncé pour novembre : «Nous en sommes encore au stade des préparatifs et de la mise en place des documents nécessaires. Nous espérons terminer, à la fin de l'année», a-t-il reconnu en soulignant le caractère davantage pédagogique que répressif du permis à points : «A l'épuisement des 24 points, il n'y aura pas de retrait de permis, comme c'est le cas ailleurs, parce que nous ne disposons pas encore de méthodes pédagogiques pour la reconstitution des points comme prévus par la loi. Le conducteur subira d'autres sanctions?.». Le permis à points est donc, un document pédagogique qui permettra d'apprécier le comportement des conducteurs, selon le ministre qui a également estimé qu'il était temps d'ajouter la répression à la sensibilisation qui a montré ses limites.