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Le tableau de la ligue 1 est accablant, car on y retrouve le WAT, le MCO
et l'USMBA dans les dernières loges, c'est-à-dire en position de potentiels
relégables. Certes, le championnat n'en est qu'à sa quatrième étape, mais il
n'empêche que ce constat est très amer pour le football de l'Ouest où ses
représentants n'arrivent pas ou si peu à suivre la cadence d'une compétition où
on enregistre des hauts et des bas pour la plupart des équipes.
Seuls, pour le moment, la JSMB, l'ESS et le CSC n'ont pas goûté à la défaite contrairement aux équipes de cet Ouest où les saisons suivent et se ressemblent pour les mouloudéens d'Oran et les Widadis de Tlemcen. Car, eu égard à son statut de promu et ses deux nuls ramenés d'Oran et d'Alger, on accordera des circonstances atténuantes-du moins pour le moment-à l'USMBA. En effet, avec un calendrier quelque peu défavorable, les gars de la Mekerra ont limité les dégâts et au vu de leurs récentes prestations, on suppose qu'ils vont remonter la pente et en surprendre plus d'un par leur absence de complexes. PART CONGRUE Pour en revenir à ce football de l'Ouest dont le plus brillant représentant n'est autre que le MCO avec son palmarès élogieux, la situation actuelle est des plus inquiétantes. Une rapide rétrospective nous apprend, qu'au cours de la décennie 60 et 70, l'Oranie a eu de nombreux représentants. Outre le MCO, et au fil des saisons, il y avait l'ASMO, le SCMO, le MCS, l'ESM, l'USMBA, le WAT, la JSMT, le GCM, le RCR et même le RCO durant la saison 76/77. Que reste-t-il de cette cohorte de clubs ? Ils sont trois et se trainent dans les profondeurs du classement. A un moment donné, on pensait qu'avec la réforme de 1977, il y aurait une amélioration dans cette région qui a donné tant de grands footballeurs à l'équipe nationale. Un autre facteur est à citer pour ses villes de l'Ouest,elles ont été dotées de stades modernes et spacieux. Or, c'est peut-être une coïncidence, mais au lieu de s'affirmer sur la scène nationale, l'ESM, le RCR, la JSMT, le MCS, le GCM ont périclité, au grand dam de leurs dirigeants et supporters. Un autre grand mystère du football. Un coup d'œil à la composante de la nationale «Une» nous apprend que le centre exerce une évidente supériorité sur l'Ouest et l'Est. Cette hégémonie a débuté fin de la décennie 70 où cette région a été fort bien représentée entre six et neuf clubs, laissant une part congrue à ses voisines de l'Ouest et de l'Est. MOYENS Tant bien que mal, le GCM, le MCO, l'USMBA et le WAT sont parvenus à grappiller quelques lauriers, et, particulièrement en coupe d'Algérie. Même si les mouloudéens d'Oran et les mascaréens du Ghali sont en mesure d'exhiber un et plusieurs titres de champions, le vrai miroir d'une valeur bien établie. Malheureusement, depuis quelques années, les clubs de l'Ouest doivent se contenter de ne viser que le maintien. Quelles sont les causes, de ce déclin, qui désolent leurs fidèles supporters ? Il faut savoir que le football, au fil du temps, est devenu un métier très rémunérateur pour les joueurs et les entraîneurs. Alors, les meilleurs vont là où il ya de l'argent. Il s'avère que dans le domaine financier, les clubs de l'Ouest ne peuvent concurrencer leurs homologues du Centre et de l'Est. Sans sponsors majeurs capables de les soutenir de manière efficace, les clubs de l'Ouest ne peuvent s'aligner en aucune façon sur le volet du recrutement. Et les joueurs qu'ils engagent ne sont pas toujours de premier choix. Or, les mercatos d'été et d'hiver façonnent les effectifs. Dans ce domaine déjà, les clubs de l'Ouest sont perdants d'avance. FORMATION L'autre paramètre a trait à la formation. Personne n'ignore que les clubs de l'Ouest ont formé de talentueux jeunes, mais n'ont pas pu (ou pas su) les garder lorsque ces derniers sont sollicités par d'autres clubs. Chaque été depuis plusieurs années, des dirigeants du Centre et de l'Est viennent « faire leurs emplettes » à l'Ouest, avec des arguments sonnants et trébuchants sans que les dirigeants de l'Ouest ne puissent s'opposer, s'inclinant par avance face à la loi de l'offre et de la demande. Les jeunes talents, les clubs en ont formé des milliers mais là encore, il y a beaucoup d'appelés et plus d'élus, la déperdition faisant des ravages au fil des catégories. On rappellera que l'ASMO, l'USMBA et le RCR jouissent d'une flatteuse réputation dans ce domaine, au même titre que le WAT. On soulignera le cas du MCO qui, dans la décennie 80, a « sorti » de futurs internationaux de ses rangs, les Chérif El Ouazani, Belatoui, Mecheri, sans oublier les Foussi, Lebbah, Bouzerouata, qui auraient pu être imités avec un brin de réussite, par Benmestoura, Alilou et Hadj. Il ya peu de temps, les équipes de jeunes du WAT forçaient l'admiration alors que l'école asémiste est restée fidèle à sa flatteuse réputation. Quant au RCR, l'ESM et le SAM, et bien qu'épisodiquement, leurs jeunes ont brillé en compétitions nationale, régionale et même en sélections. Il faut reconnaitre les efforts fournis par leurs éducateurs, souvent démunis de tout moyen et de matériel pédagogique et travaillant souvent à crédit ! Dans ce cas précis, aucun dirigeant n'osera dire le contraire après les déclarations des intéressés. Il faudrait croire que « la foi soulève souvent des montagnes ». Le seul grand regret, c'est que cette politique de formation de jeunes ne revêt pas un caractère permanant. Car, avec des efforts soutenus et une planification homogène, les talents seraient beaucoup plus nombreux. Mais la dure réalité est là : Il y a de moins au moins de jeunes qui parviennent à percer. Les causes ? Elles sont multiples. En premier lieu, et après la disparition des terrains, il n'y a plus -ou si peu- de footballeurs doués lorsqu'ils intègrent les clubs. Et puis, la formation qu'ils reçoivent est-elle en adéquation avec le but recherché ? Nous avons appris que des encadreurs adoptent des critères physiques bien définis, alors que le talent ne se mesure pas en centimètres ni en poids. Il existe par ailleurs d'autres paramètres discutables sur lesquels nous n'insisterons pas. Enfin, la création des Académies a limité forcément le champ d'action des clubs formateurs, des parents préférant ces Académies aux clubs. PYRAMIDE Il faudra mettre sur la balance un autre facteur important. Il s'agit du nombre excessif de clubs. Certes, la massification dans toutes les disciplines est des plus souhaitables, mais le hic, c'est que la constitution de cette « pyramide » avec de nombreuses divisions et groupes, « morcèle » les talents à travers les clubs. Par ailleurs, comment ne pas évoquer le rôle de l'argent. Dans le football, ils en circule énormément officiellement et sous la table « L'argent est un bon serviteur, mais un mauvais maître», dit le proverbe. Et cet argent joue parfois un rôle néfaste. Un exemple? Un joueur minime au talent prometteur a été questionné par un journaliste, ce dernier lui ayant demandé quel était son plus cher désir. Réponse du jeune joueur: «Signer un bon contrat!». Nous certifions l'authenticité de cette anecdote. CONFLITS Nous ne clôturerons pas ce tour d'horizon en ne mettant pas sur la balance la zizanie qui fait des ravages dans la plupart des clubs. Chaque club « possède » si l'on peut dire, son opposition. C'est un phénomène contemporain qui fait des ravages au sein des clubs. Pourrait-on nous citer des exceptions ? Nous sommes preneurs ! Ainsi, les dirigeants en place consacrent une partie de leur temps à combattre leurs opposants du moment, ceci aux dépends de leur véritable mission. Ces « histoires », qui font les choux gras de la presse spécialisée, perturbent forcément la marche des clubs. Dans ce domaine, les clubs de l'Ouest sont gâtés. INSTABILITE Enfin, l'instabilité des effectifs et des staffs techniques, doivent être pris en considération. Au cours de l'été, les dirigeants, aiguillonnés par une féroce concurrence, mettent la charrue avant les bœufs. Ils recrutent à tour de bras avant d'engager un entraîneur alors que le contraire est plus logique. A chaque début de saison, les techniciens repartent donc à la case départ sur le plan tactique, devant « faire avec » l'effectif dont ils héritent. Il s'agit là d'un élément beaucoup plus important qu'on ne le croit, le jeu collectif étant l'élément fondamental de toute bonne équipe. Ensuite, et c'est là où le bât blesse, il est fait obligation aux entraîneurs d'obtenir des résultats immédiats. La pression est telle que ces derniers n'ont pas le loisir de se consacrer à leur véritable travail. Gagner pour eux est toujours un sursis, aucun d'autre eux, à cause d'une seule défaite, n'étant à l'abri d'un limogeage en bonne et due forme. Le plus étrange et surprenant dans ce cas de figure, c'est que les dirigeants, afin d'éviter des procès, règlent rubis sur ongles le technicien débarqué et viennent se plaindre ensuite du manque de moyens ! Assurément, à ce rythme, le football de l'Ouest n'est pas près de sortir de l'impasse dans laquelle il s'est fourvoyé?. |
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