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MAGHNIA : UN ETABLISSEMENT TRES PARTICULIER ET DES FAUSSES NOTES

par Cheikh Guetbi



Dar El Kheiriya de Maghnia est un modèle dans le genre qui se singularise par la qualité de la prise en charge de ses pensionnaires. C'est grâce au dévouement des uns, à l'effort des autres et à l'altruisme des bénévoles et également aux aides des bienfaiteurs que cette structure assure plus que convenablement sa mission de bienfaisance. Située entre un hospice et un hôpital psychiatrique, cette institution accueille les malades de toute la région extrême ouest, lesquels sont entièrement pris en charge dans un cadre doté de tout le confort tel le chauffage, la climatisation, le bain? Pour la restauration, un visiteur des lieux dira : «Les pensionnaires sont gâtés, ils mangent mieux que les étudiants dans les universités ou les malades dans les hôpitaux». Si cette institution est arrivée à ce résultat c'est grâce à un personnel dévoué mais qui, soulignons-le, n'est pas considéré à sa juste valeur et n'est pas récompensé en fonction de sa dense charge de travail. Et pour cause, en plus de la vigilance nécessaire dans ce genre d'établissement dont le personnel doit faire preuve continuellement, et des tâches ordinaires qui lui sont dévolues, s'occupe des tâches particulières tels le rasage, la douche, voire les couches pour les pensionnaires qui sont, notons-le, des assistés lourds pour leur majorité.

Le centre compte actuellement 80 pensionnaires encadrés par quelques éléments du «filet social» et 3 employés permanents affectés par la wilaya et un directeur bénévole. Les salaires dérisoires des premiers cités et maigres pour les autres ne sont pas pour les stimuler ni les encourager à continuer à exercer dans cet environnement particulier. «Je suis le plus ancien dans le centre. Après 20 ans d'exercice pénible dans ce centre, je ne dépasse pas 16.000 DA mensuellement ce qui est très insuffisant au regard des tâches particulières que je fais. Ce n'est finalement que mon attachement aux malades qui me retient», dira le doyen des travailleurs du centre. Ceci illustre bien l'insignifiant salaire que perçoit le reste du personnel. L'établissement bute sur le manque de personnel qui devient de plus en plus rare au point où le directeur s'inquiète du devenir de ce centre et espère plus de postes et des primes qui compensent les tâches particulières afin de stimuler et encourager le personnel.

«SI DU COTE LOGISTIQUE, NOUS SOMMES RELATIVEMENT BIEN FOURNIS (EXCEPTION FAITE POUR LA CHAUDIERE, POUR LAQUELLE UN APPEL EST LANCE A L'OCCASION AUX AMES CHARITABLES), NOUS MANQUONS PAR CONTRE ENORMEMENT DE PERSONNEL MASCULIN CAPABLE DE FAIRE FACE AUX EXIGENCES DES PENSIONNAIRES. LES JEUNES AFFECTES CHEZ NOUS PAR L'ANEM DECROCHENT AU BOUT DU 1ER JOUR DE TRAVAIL», DIRA LE DIRECTEUR. ET D'AJOUTER : «NOUS COMPTONS BEAUCOUP SUR LA DAS ET L'APC POUR QUE NOUS SOIENT AFFECTES QUELQUES TRAVAILLEURS AFIN D'ETOFFER LE PERSONNEL ACTUEL QUI EST TRES INSUFFISANT». PAR AILLEURS, UN MEDECIN ET UN INFIRMIER SONT AFFECTES AU CENTRE POUR LA PRISE EN CHARGE MEDICALE DES MALADES. FINALEMENT, CET ETABLISSEMENT DE BIENFAISANCE QUI A CONNU A SES DEBUT, DANS LES ANNEES 90, DES DIFFICULTES QUI ONT ETE, AVEC LE TEMPS, DEPASSEES PAR PALIER JUSQU'A DEVENIR ACTUELLEMENT L'EXEMPLE A SUIVRE, SE MAINTIENT GRACE A UN PERSONNEL QUI RISQUE DE S'ESSOUFFLER SI AUCUNE VOLONTE DE LA PART DE L'ADMINISTRATION NE VIENT STIMULER PECUNIAIREMENT LE PERSONNEL ET ETOFFER LE CENTRE AVEC UN PERSONNEL D'APPOINT.