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Organisé au siège
de l'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA), le débat
initié par l'organisation des commerçants et le ministère du Commerce a tourné,
évidemment, autour de la question de l'informel ainsi que des propositions de
quelques pistes de solutions pour éviter à l'avenir de retomber dans les mêmes
erreurs. Le ministère du Commerce semble être tout disposé pour étudier toutes
les doléances émanant des commerçants et reste à leur écoute. Les fédérations
des commerçants et le SG de wilaya de l'UGCAA ont rendu, tour à tour, compte
sur l'opération de lutte contre le commerce informel, engagée depuis quelques
semaines et qui a vu la fermeture de plusieurs marchés parallèles et d'artères
devenues des marchés dans plusieurs villes du pays. Ce qui avait créé une
situation préjudiciable pour l'Etat et pour les commerçants légaux complètement
dépassés. Le président de l'UGCAA, Salah Souilah, a estimé lors de son
intervention que si l'opération a recueilli une grande satisfaction chez les
commerçants, «il n'en demeure pas moins, selon lui, qu'elle ne va pas à la
vitesse souhaitée». Il a fait état d'un taux approximatif de seulement 30% du
commerce illégal qui a été touché, soulignant que l'activité de commerce
illégal n'a pas pour autant cessé avec les dernières opérations.
Un autre membre de l'Union des commerçants et président de la fédération du gros de fruits et légumes a dressé un tableau noir sur le commerce parallèle des fruits et légumes. En l'absence d'étude fiable, il situe le taux des produits qui transitent par les commerçants informels entre 60 et 80%. Et c'est la raison pour laquelle il est impossible, selon lui, d'arriver à «une bourse de valeurs des légumes et fruits». Ainsi, leurs prix seront tributaires des décisions de ces spéculateurs qui achètent directement auprès des agriculteurs selon la formule dite «vente sur pied». La marchandise change plusieurs fois de mains pour atterrir sur les étals. L'anarchie que connaissent lesdites surfaces de gros, ajoute cet intervenant, est causée essentiellement par les comm erçants illégaux qui imposent, au vu et au su de tous, leur loi d'où d'ailleurs toutes les pratiques maffieuses qui naissent de cette situation. Cette fédération, qui a déjà protesté en août dernier devant le ministère du Commerce, compte encore renouveler son action prochainement. Combien sont-ils ces étals illégaux et le nombre de commerçants qui les occupent? La réponse, selon le président de l'UGCAA, ne peut être connue que dans les mois prochains. Convaincu que la lutte contre l'informel est une affaire de tous et de plusieurs institutions, il ajoutera que les meilleures décisions ce sont celles qui recueilleront l'aval de tous les acteurs concernés par la question. S. Souilah, sur le même registre, rappellera les difficultés qu'ont vécues les commerçants et les pertes qu'ils ont subies lors des dernières années du fait de l'insécurité et aussi de la concurrence déloyale imposée par le commerce informel. «Tout le monde sait ce que ces commerçants endurent dans l'exercice de leurs activités», a-t-il souligné avant de demander l'effacement des dettes fiscales que de nombreux commerçants peinent à régler. A cette occasion, les représentants de fédérations ont réitéré leur appel aux plus hautes autorités du pays pour prendre en considération l'une de leurs principales préoccupations et repartir sur des bases nouvelles pour la sauvegarde de l'activité commerciale. |
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