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Des militants de
SOS Disparus ont été interpellés hier lors d'un rassemblement, à la Grande
Poste (Alger), commémorant le refus de familles des disparus de la Charte pour
la paix et la réconciliation, adoptée il y a 7 ans, et qui «a privé toutes les
victimes de leur droit à la Justice et la Vérité», affirme un communiqué de
l'association.
Plusieurs dizaines de personnes, représentants principalement des familles de disparus venues de plusieurs régions du pays, s'étaient rassemblées pour scander des slogans hostiles à la Charte qui a permis l'amnistie des responsables des crimes commis durant les années 90. Une dizaine de jeunes ont été arrêtés lors de ce rassemblement, dont Tarek Maameri, le jeune blogueur qui avait été jugé et condamné à une peine avec sursis pour avoir appelé au boycott des élections législatives de mai dernier. Maameri a été arrêté en compagnie d'autres membres du Réseau de Défense des Libertés et de la Dignité (RDLD). L'ex-numéro 2 du FIS-dissous, Ali Benhadj, a lui aussi été appréhendé alors qu'il se dirigeait vers ce rassemblement. Dans son communiqué marquant le 7e anniversaire de la Charte, SOS disparus affirme que «malgré l'intimidation et le harcèlement que les familles et parents des disparus ont subi tout au long de la décennie noire et pendant les années suivant la promulgation de la charte, ces derniers n'ont pas baissé les bras et ont continué leur combat pacifique par des sit-in hebdomadaires, des rassemblements pacifiques et diverses manifestations aux niveaux national et international». Pour l'association, la nouvelle attitude de l'Algérie, qui s'est dit prête à accueillir le Groupe de Travail onusien sur les Disparitions Forcées (GTDF) est une avancée., mais estime que le GTDF doit pouvoir mener «sa mission en toute liberté et sans condition». SOS Disparus réclame «une commission de vérité sur les disparitions, composée de juristes et personnalités nationales indépendantes et intègres», et appelle les autorités algériennes à ratifier «la Convention internationale contre les disparitions forcées, signée le 06 février 2007». Pour les familles des disparus, «aucun compromis» ne sera accepté si la démarche des autorités «entrave leur droit à la Justice et à leur droit à la vérité sur les conditions de disparition de milliers d'algériens». |
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