
La montagne de Sidi Tahar, située sur les hauteurs de la ville de
Tlemcen, très connue par la densité de sa végétation de pins d'Alep, a
enregistré, hier, le plus important incendie qu'ait connu la wilaya au cours de
l'été, les flammes menaçant une zone résidentielle très dense, exigeant la mobilisation
de moyens humains et matériels très importants. Le feu, qui s'est déclaré vers
5h00 hier matin, au lieu-dit Sidi Abdallah, attisé par un violent sirocco et la
sécheresse qui sévit ces jours-ci, a déjà parcouru des dizaines d'hectares de
pinède et de broussailles. Des dizaines de sapeurs-pompiers ont été engagés par
le Centre opérationnel de la Protection civile de Tlemcen pour lutter contre le
sinistre dans un secteur très accidenté et avec des conditions météo
défavorables (vent chaud et chaleur à plus de 35 degrés). Un épais nuage de
fumée, issu de la combustion de résineux, s'est dégagé, hier, durant toute la
journée. Il était visible depuis Chetouane, mais aussi de Hennaya et Remchi. Le
wali de Tlemcen, accompagné du commandant du Groupement de la gendarmerie,
s'est rendu hier matin sur place, afin de superviser le travail effectué par
les pompiers et les jeunes bénévoles venus nombreux pour éteindre le feu
gigantesque de la forêt qui abrite, outre le chemin de fer de la ligne
Tlemcen-Sidi Bel-Abbès, de nombreuses habitations, hangars et salles de fête.
En plus, d'importantes colonnes mobiles de Sidi-Bel-Abbès, Mascara et Aïn
Témouchent ont été dépêchées en renfort par la Protection civile. Hier, en fin
d'après-midi, le feu faisait toujours rage et les moyens engagés continuaient
d'intervenir pour tenter de maîtriser l'incendie. Il faut souligner, dans ce
contexte, la difficulté de la tâche des sapeurs-pompiers qui ne disposent pas
d'hélicoptères bombardiers d'eau pour ce genre d'intervention contre les
incendies. Difficulté d'accès des lieux, force du vent, ou encore la présence
d'habitations à proximité. Selon un spécialiste, l'impact du feu sur la faune
et la flore des zones sinistrées de la forêt, qui s'étend de Sidi Tahar jusqu'à
El-Mafrouch, sera désastreux. Les causes de l'incendie n'étaient pas, hier
soir, encore déterminées.