Décidément, le manque de sérénité au Mouloudia d'Oran est devenu
quasi-chronique. En effet, au moment où les supporters pensaient que le MCO
est, enfin, en mesure de rectifier le tir cette année et revoir ses ambitions à
la hausse, un nouveau bras de fer entre le PDG de la SSPA, Djebbari Youcef, et
quelques membres du CA, a fait tâche d'huile ces derniers jours au sein du
club. Cela ressemble plutôt à une crise interne qui ne dit pas son nom et qui
risque de porter préjudice à l'équipe à deux semaines seulement du début du
championnat. En effet, la dernière sortie médiatique des deux principaux
membres du CA, Abdelilah et Kalaïdji en l'occurrence, annonçant la destitution
de Djebbari de ses fonctions de PDG de la société, n'a pas été très appréciée
par les supporters et les pouvoirs publics de la ville d'Oran. Le concerné
lui-même était surpris d'apprendre une telle décision alors qu'il se trouvait à
l'étranger. Le CA représenté par l'actionnaire majoritaire Ahmed Belhadj, le
directeur général de la société, Hassan Kalaïdji, et l'ancien PDG, Larbi
Abdelilah, reprochent à Djebbari de ne pas avoir tenu ses engagements
transcrits et signés sur le PV d'installation, notamment ceux concernant le
paiement des joueurs, les staffs techniques et les différents fonctionnaires de
la SSPA. Selon les interlocuteurs, Djebbari aurait même « éliminé Abdelilah de
la signature des chèques en le remplaçant par Haddou Moulay, l'actuel manager
général de l'équipe ». Cependant, pour Kalaïdji et Abdelilah, la raison la plus
importante qui a valu que Djebbari soit démis de ses fonctions est relative au
non-paiement des dus de Belhadj Ahmed, dit Baba. « Il devait commencer par
rembourser les deux milliards de centimes à Belhadj, par tranches, comme cela
était convenu », affirme l'un des deux membres influents du CA, qui risquent
toujours la prison dans l'affaire qui les oppose à Belhadj, pour émission d'un
chèque sans provision d'un montant de deux milliards de centimes. Par ailleurs,
le président Djebbari Youcef, qui devait rentrer hier d'Espagne, a estimé que cette
démarche est illégale et que personne n'a le droit de destituer le PDG en son
absence. Ce dernier a même publié un communiqué hier dans lequel il porte à la
connaissance des pouvoirs publics, des établissements bancaires et de la
chambre des notaires d'Oran, « qu'une réunion non réglementaire du conseil
d'administration, s'est tenue en son absence, en violation des dispositions des
statuts de la société, notamment son article 17, qui stipule que le conseil se
réunit sur convocation de son président au siège de la société, sauf mention
contraire, inscrite sur la convocation, que l'ordre du jour doit être
communiqué à chaque administrateur cinq jours avant la date du Conseil, et que
les résolutions doivent être communiquées aux membres actionnaires ». Djebbari
considère en outre que cette « réunion est non conforme aux textes et lois en
vigueur et, de ce fait, ses résolutions sans fondement », indiquant par
ailleurs « qu'il se réserve le droit de porter l'affaire devant la juridiction
compétente, afin de défendre les intérêts du club et de la société ». Pour les
spécialistes, la très probable fusion avec Naftal est la cause principale de ce
conflit. Cette décision de l'entreprise étatique a fait sortir plusieurs
personnes de leur léthargie et tout le monde désormais veut être au-devant de
la scène.
Sur un autre registre, et en attendant d'y voir plus clair dans cette
affaire, l'équipe poursuit sa préparation pour la nouvelle saison à Maghnia,
mais elle risque d'être affectée par cette nouvelle crise, à l'image de
l'entraîneur belge Luc Eymael, qui serait tenté de jeter l'éponge à tout
moment.