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Comme promesses faites aux Français par François Hollande
durant la campagne électorale, il y avait celle du gel pour une période
indéterminée des prix à la pompe des carburants qui ont atteint un seuil
devenant intolérable pour le porte-monnaie des citoyens des catégories sociales
à faible ou moyen revenu mais aussi pour les budgets des entreprises
économiques de l'Hexagone. C'est chose faite par le gouvernement nommé par lui
qui a «argumenté» la mesure par une baisse de quatre à six centimes le coût du
litre d'essence.
Sachant que cette baisse n'aura aucun impact véritable sur la facture essence des automobilistes français, car trop faible, le gouvernement de Paris s'est retranché derrière l'absence de marge de manœuvre financière qui est la sienne et a pointé du doigt les pays producteurs de pétrole. Pays qu'à la demande de la France le G8 a requis d'augmenter leur production pour faire baisser le prix du baril cause, paraît-il, du surenchérissement à la pompe de celui de l'essence. Sauf que s'il y a indubitablement une corrélation entre les deux prix, ce n'est pas elle seule qui en France a fait que le prix de l'essence flambe. Il est tiré vers le haut essentiellement par les taxes que l'Etat prélève et qui lui procurent de substantielles rentrées financières et auxquelles il ne veut ni renoncer ni les réduire alors qu'il est confronté à une grave crise financière. Mais voilà la France et le G8 ont été au plus facile pour eux en demandant aux pays producteurs de pétrole l'augmentation de leur production. Ce qui équivaut d'exiger des plus peuplés et les moins à l'aise financièrement de ces pays de supporter à leurs dépens les factures énergétiques des grandes puissances économiques en crise. Ce qui aurait eu quelque logique pertinente si celles-ci en avaient fait autant quand les prix du baril ont été bas au point d'acculer à la faillite ces pays producteurs. En ces périodes, il a été systématiquement opposé aux demandes de relèvement des prix du baril faites par ces pays qu'il faut laisser faire la loi du marché. Or cette loi à laquelle la France et le G8 veulent faire renoncer les pays producteurs est justement la cause du surenchérissement du prix du baril. Ce retour de bâton dont pâtissent les économies des pays riches est dû à la politique de la jungle qu'ils ont imposée au commerce et aux échanges mondiaux. Le sacrifice qui est demandé aux pays producteurs de pétrole s'accepterait par eux si les premiers avaient fait celui d'en faire un similaire sur les prix des matières et produits qu'ils leur vendent. Pour les céréales et autres produits agroalimentaires, les matériaux industriels ou autres dont ces pays riches sont les principaux producteurs et fournisseurs, la loi du marché reste intangible et elle ne le devrait pas pour le pétrole. Les Etats n'ont que des intérêts et pas d'amis. Cette vérité se vérifie crûment sur les questions énergétiques qui sont à l'origine des guerres, conflits et ingérences qui secouent les régions où il y a cet or noir qu'est le pétrole. L'OPEP fera-t-elle suite à la demande du G8 saisi par la France ? Cela est à craindre malheureusement car la capacité des Etats de cette organisation à résister à la pression est dépendante de la décision que prendront les plus grands producteurs d'entre eux. Il se trouve que ce sont les monarchies arabes qui outre de ne pas être fortement gênées financièrement par une baisse du prix du baril, n'ont rien à refuser aux principales puissances du G8 dont la protection est leur viatique de survie. |
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