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FFS : Laskri qualifie les nouveaux partis de «parasites»

par Yazid Alilat

La réhabilitation des militants du FFS, et particulièrement ceux arrêtés et emprisonnés en 1963, est en tête du programme parlementaire du Front des Forces Socialistes (FFS), a affirmé son Premier secrétaire, M. Ali Laskri.

Dans un entretien à l'Aps, il a précisé que dans le programme de l'action parlementaire du parti figure le dossier ?'relatif à la réhabilitation des anciens militants et cadres du FFS, arrêtés et emprisonnés en 1963 puis libérés en 1965''. ?'Les anciens du FFS sont les seuls qui ne sont pas aujourd'hui pris en charge par l'Etat, même les repentis et ceux qui ont assassiné et volé ont été réhabilités», a-t-il ajouté.

Selon M. Laskri, un dossier relatif à la réhabilitation des militants du parti arrêtés en 1963 avait été introduit en 1990 auprès du gouvernement de M. Mouloud Hamrouche qui s'était engagé à «les indemniser, mais rien ne fut après son départ en juin 1991». Plus de 3.000 personnes avaient été «incarcérées dans les prisons de Berrouaghia et de Lambèse. Plusieurs parmi ces militants sont décédés», a-t-il indiqué.

Cette question des militants du FFS arrêtés et emprisonnés aux premières heures de l'Indépendance nationale fait toujours débat, même actuellement entre les différentes tendances politiques nationales. Sur les débats concernant la révision de la Constitution, il a indiqué que le FFS «avisera au moment venu de sa position politique». «Nous nous sommes tout le temps prononcés contre la révision de la Constitution et tous les amendements que notre Constitution a connus n'ont rien apporté au pays», a-t-il dit. Le FFS, a-t-il rappelé, a toujours revendiqué «une Assemblée constituante souveraine» qui sera chargée d'établir une «nouvelle» et «véritable» Constitution en phase avec les aspirations du peuple algérien.

M. Laskri, qui a affirmé que «la participation ou non au gouvernement n'a jamais été à l'ordre du jour'' des instances du FFS. Il estime, par ailleurs, concernant l'agrément donné à de nouveaux partis politiques en Algérie qu'il y a eu «dérive» par l'autorisation d'»une multitude de partis politiques» qu'il a assimilés à des ?'parasites''. Pour lui, agréer d'autres partis politiques «va encore fausser les données des élections locales après avoir faussé les législatives», puisque les nouveaux partis «seront éliminés et vont juste parasiter la compétition électorale». ?'Aujourd'hui, il y a une centralisation totale du pouvoir», alors que «durant l'ère du parti unique, les élus avaient plus de prérogatives», a-t-il encore relevé avant de préciser que les dernières réformes n'étaient «pas suffisantes pour libérer le champ politique. ?'Les nouvelles lois «sont plus restrictives que celles qui existaient déjà», explique-t-il, avant de souligner, sur la levée de l'état d'urgence, que «rien n'a changé en réalité, puisque les actes n'ont pas suivi et nous sommes revenus à la case départ sur le plan de la gestion sécuritaire».

Par ailleurs, face à la montée de la sédition au sein du plus vieux parti de l'opposition en Algérie et l'annonce de la création d'une sorte de FFS-bis par les opposants à l'actuelle direction, Ali Laskri a affirmé que «chacun est libre de créer un parti politique, mais personne ne pourra jamais affaiblir le FFS». «Au contraire, aujourd'hui, le FFS se développe encore plus, et ceux qui ont quitté le parti ont fait un choix politique, et au FFS ceux qui adhèrent sont plus nombreux que ceux qui partent», a-t-il constaté.

Aussi, il n'y aura pas de changement à la tête du parti lors du prochain 5éme congrès, prévu en 2013 : Hocine Aït Ahmed sera encore là, a-t-il encore affirmé. Il nuancera cependant que ?'M. Hocine Aït Ahmed est le seul à décider de se représenter ou non pour la présidence» du plus vieux parti d'opposition.

Enfin, sur le volet économique, il a annoncé que les députés FFS travaillent sur le dossier du Fonds de régulation des recettes (FRR) et «demanderont des explications sur les revenus des hydrocarbures'', précisant que «le budget est élaboré sur la base de 37 dollars le baril du pétrole. «Nous allons constituer un dossier sur le sujet avec toutes les données disponibles que nous remettrons à la commission en prévision de la révision de la loi de finances et nous y reviendrons en plénière», a-t-il expliqué. Le recours aux avoirs du Fonds de régulation des recettes (FRR) pour financer le déficit budgétaire a plus que doublé en 2011, atteignant 1.761,4 milliards (Mds) de DA contre 791,9 Mds de DA en 2010 selon le ministère des Finances.